19| Lo'ak

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Une première journée est passée. Je n'ai eu aucunes nouvelles de Takara. Ses parents empêchent quiconque voudrait entrer. Leur loge, qui était déjà très peu fréquenter, était devenue maintenant un tabou. Et personne n'ose approcher trop leur maison, de peur de déchaîner la colère de Ronal. Même Tsireya et Ao'nung ont du mal à rejoindre leur propre maison.

J'ai tenté d'approcher la loge, et j'ai eu droit à un regard noir de la part de Ronal et un sifflement perçant. J'ai fais mine d'aller me promener plus loin.

J'essaie de me changer les idées, nageant dans l'eau, faisant des courses à dos d'Ilu contre Neteyam ou encore en apprenant la langue des signes à Tuk. Mais à chaque fois cette fille me revenait en tête. Même mes nuits ne sont plus tranquilles.

Tsireya me tient informé de tout ce qu'il se passe. Elle me donne gentiment toutes les informations qui pourraient m'aider à me sentir mieux. Même si je ne me sens pas du tout mieux.

D'après elle, Takara n'est pas encore prête à se réveiller mais elle lutte contre elle-même. Son cœur contre son esprit, m'a-t-elle dit. Elle bouge dans son sommeil, fronce les sourcils et lâche des respirations fortes comme si elle était énervée.

Alors qu'un quatrième jour passe, je commence à m'inquiéter pour sa santé mental tout comme la mienne. J'ai passé mes jours, mes nuits, chaque minutes à penser à elle en espérant revoir bientôt ses yeux bleus.

Son visage fins, ses longs cheveux ondulés qui tombent joliment sur ses fines épaules, son sourire encore plus brillant que les étoiles dans le ciel, ses douces mains qui serrent fébrilement les miennes, tout ça me manque. Je suis devenu dépendant de cette fille.

Ah mon plus grand bonheur tout comme mon plus grand malheur.

J'ai passé la journée à apprendre à Tuk à dire quelques phrases en langue des signes mais toute ma patience disparaît et je finis pas abandonné après avoir essayer dix fois de lui faire apprendre l'alphabet.

Je m'enfonce dans l'eau et commence à nager mais l'océan n'a plus rien de beau sans Takara à mes côtés.

Je suis agité, impatient, je ne sais plus faire quelque chose vingt minutes sans en avoir marre. J'ai besoin de divertissement.

Alors que je marche sans but ni direction, une main se pose sur mon épaule et avant que je ne puisse m'en dégager, la voix de Neteyam résonne dans mon oreille.

— Je n'aime pas te voir dans cet état, Lo'ak.

— Quel état ?

— Tu sembles distant depuis que Takara est dans le coma. On dirait que c'est devenu ta seule raison de vivre.

— Tu abuses.

— Peut-être, je n'en sais rien. Mais ça ne change pas que je n'aime pas te voir comme ça. Tu veux qu'on fasse un tour tous les deux ?

Je tourne la tête vers lui et il ne lui faut pas de réponse pour qu'il comprenne que j'en ai vraiment envie. Avec un sourire compatissant, il me donne une claque dans le dos.

— Le dernier arrivé à son banshee à perdu.

— Oh toi ! je jure alors que Neteyam est déjà parti en courant.

Je le suis alors qu'il a déjà une dizaine de mètre d'avance. Je hèle son prénom, inutilement. Il saute au-dessus des racines souples dans lesquelles sont construits les maisons des Omaticaya.

Un sourire né au coin de mes lèvres alors que je prends appuie sur les racines, avec mes mains, pour sauter par-dessus.

Plus loin, Neteyam se lit à son ikran et monte sur son dos alors que j'arrive seulement à hauteur de leur enclos.

— Il va falloir se réveiller Lo'ak. Tu es trop lent.

Je lui montre mon doigt et me lie à Tayma avant de sauter sur son dos.

— Une petite course ?

— Tu sais très bien que je vais gagner.

— Vu comme tu es mou c'est temps-ci, ça m'étonnerais.

Il ricane.

— Allons-y. On verra qui gagne.

Nous prenons tous les deux nos appuis puis je pense "vole" et Tayma décolle. Et nous sommes parties pour une course dans les airs.

Neteyam trouvera toujours le moyen de me redonner le sourire.

Je tourne autour de son banshee, un sourire narquois aux lèvres. Puis d'un coup, je fonce vers le sol alors que Neteyam me suit. Le vent fouette mon visage et mes cheveux s'emmêlent autour de ma tête. Je vois l'eau se rapprocher de plus en plus de moi mais je continue sur ma lancée. J'ai arrêté de respirer.

L'adrénaline monte en moi, et quand je me redresse enfin de ma chute libre, je recommence à respirer.

J'éclate de rire.

Puis j'arrive à l'endroit d'arrivée et je me détache de mon ikran avant de sauter de joie. Neteyam arrive près de moi et je le nargue.

— Alors, ça fait quoi de perdre ?

Il rigole et saute près de moi avant de poser sa main sur mon crâne et de m'ébouriffer les cheveux. Je souris.

— Ton sourire m'avait manqué, Lo'ak.

— Tant que ça. Tu abuses un peu non ?

Il secoue la tête de gauche à droite et je souris de plus bel.

Au soir, après avoir passé le reste de ma journée avec mon frère, nous sommes allés nous coucher, épuisés. Mais je n'ai pas réussi à trouver le sommeil.

Cette fille envahit mes pensées que ça en devient presque invivable.

Je me lève et quitte la loge avant de m'installer au bord de l'océan, les pieds dans l'eau, les bras entourant mes genoux. Et j'observe les étoiles, et plus précisément celle d'où vient mon père.

Mon père a été choisi par Eywa alors qu'il venait du ciel.

— Grande Mère, finis-je par dire, après quelques minutes d'hésitation. Venez lui en aide, je vous en supplie. Takara ne méritait pas ça. Depuis que je la connais ma vie à complètement changé, je ne voudrais pas la perdre si subitement. Je... j'aime cette fille.

Je me racle la gorge.

— S'il vous plaît, veiller au moins sur elle pour qu'elle ne souffre pas dans son sommeil. Je vous en supplie...

Je n'ai jamais su comment m'y prendre avec Eywa. Alors je baisse les yeux vers l'eau foncée de l'océan. D'ici je vois les merveilles briller dans le fond de l'eau et je pose ma tête sur mes genoux en les observant.

Et plusieurs dizaines de minutes après, j'entends un bruit derrière moi et je me redresse. Je regarde derrière moi mais ne vois rien...

Les sourcils froncés, je reste là à observer chaque recoins du village.

Et puis je vois deux jambes, turquoise, marcher derrière les maisons. Je marche en même temps que ses jambes, dans l'espoir de voir le reste du corps, entre l'intersection des maisons.

Et avec un sourire, je la reconnais.

— Grande Mère, vous m'avez entendu. Merci.

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Hey hey

Désolée pour ceux qui attendait un deuxième chapitre hier, j'étais trop fatigué pour ça

Et je ne vais pas vous promettre un deuxième chapitre aujourd'hui parce je dois aller chez des gens.

J'espère tout de même que ce chapitre vous a plu et que l'histoire est toujours à la hauteur de vos attentes.

Concernant mon annonce sur la fanfiction sur Neteyam, je me dis que ça ressemblerait peut-être fort à celle-ci, du coup j'hésite à un faire une sur Jake Sully version avatar 2009. Mais si vous préférez Neteyam on peut s'arranger. Dites moi.

Cela dit je vais déjà finir celle sur Lo'ak.

A bientôt

~Pe_001E23~

Lo'akOù les histoires vivent. Découvrez maintenant