20| Takara

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Cela fait un jour et demi que je me suis réveillée. Mais ma mère m'a interdit de sortir. Elle a dit à Tsireya de dire, à quiconque voudrait savoir, que je dormais toujours. J'ignore même pourquoi elle a fait ça.

Je ne me sens pas spécialement bien. J'aimerais juste me cacher dans un coin calme pour pouvoir faire face à la tempête à l'intérieur de moi, seule.

J'ai ouvert les yeux hier matin et ma mère a immédiatement viré tout le monde dehors pour se retrouver seule avec moi. J'aurais encore préférée être totalement seule. Surtout après la discussion que j'ai eu avec elle.

Elle m'a tendu une boisson, que je n'avais pas envie de goûter vu l'odeur épouvantable qui s'en emmenait. Mais elle m'a obligé en me disant que ça m'aiderait à aller mieux.

Résultat, j'ai toujours cet immense vide à l'intérieur de moi et un goût atroce dans la bouche.

Elle m'a proposé plusieurs activités qui aurait pu me faire plaisir voir même sauter de joie, il y a quelques jours, mais ça ne me tente plus.

En deux jours j'ai perdu le goût de la vie.

Après cette tentative désespérée de me redonner le sourire, elle s'est installée devant moi et nous avons eu une discussion trop sérieuse, ennuyante à mourir, et inutile, sans vouloir le cacher.

Voilà comment ça s'est passé : j'étais assise dans la loge, observant les mailles des lits que nous avons construits, en voulant juste fermée les yeux et me trouver ailleurs qu'ici. Elle s'est installée devant moi et je n'ai même pas levé les yeux. J'ai fais un petit coup de tête pour faire tomber mes cheveux devant mon visage, afin de ne pas la voir.

— Comment tu te sens ? m'a-t-elle demandé.

— Je me sens.

— C'est déjà pas mal.

Je n'avais pas envie de parler. Et je n'ai toujours pas envie d'adresser la parole à quiconque.

— Qu'est ce que tu ressens.

Je relève les yeux vers elle.

— De l'ennuie ? je réponds mollement.

Je tape sur mon pied avec un petit morceau de bois, déviant mon regard entre ses yeux et mon pied.

— Tu as vu des choses dans ton sommeil.

— Non, je mens.

— Tu es sûre.

Je hoche la tête. Je n'ai jamais parler de mes "visions" à quelqu'un alors pourquoi je changerais ? J'ai juste dit une fois ce que je ressentais à ma sœur pour qu'elle me fiche la paix.

Généralement je m'évade dans la nature et attends d'avoir retrouvé assez d'énergie pour revenir passé la nuit à la maison. C'était la seule règle que m'avait donné ma mère, revenir avant la tombé de la nuit, pour qu'elle ne s'inquiète pas.

— Je peux partir ?

— Non, j'aimerais bien te parler de quelque chose.

Sa voix devient plus sérieuse et je relève les yeux vers elle. Elle s'était relevée.

— Tu ne sortiras pas avant nouvel ordre.

— Pourquoi ? je demande d'une voix manifestement monotone.

— Je ne veux plus que tu vois ce garçon.

— Quel garçon ? je demande innocemment en croisant mes jambes en indien et passant une main dans mes cheveux.

— Lo'ak Sully, dit-elle sèchement.

— Tu penses que c'est à cause de lui que je suis dans cet état ?

Elle ne répond pas, vagabondant dans ses occupations. J'observe le verre vide, qui contenait le liquide répugnant, il y a une dizaine de minutes.

— Tu sais très bien que ça vient comme ça, je marmone. Et pas à cause de quelqu'un.

— Tu n'en avais plus depuis trois ans.

— Ça ne veut rien dire...

— Depuis qu'ils sont là il n'y a plus rien de normal !

— Maman...

Il n'y a aucune intonation dans ma voix, on dirait que je me plains alors que ce n'est pas mon intention.

— Ce n'est pas sa faute.

— Peu importe, à partir d'aujourd'hui je t'interdit de le revoir.

— Tu m'interdis déjà de ne pas sortir, tu ne penses pas que c'est assez ?

— Je cherches ton bonheur, Takara.

— Tu ne fais que l'éloigner de moi, maman.

Elle semble blessée de ce que je viens de lui dire. Mais elle relève la tête.

— Ma décision est prise, Takara ! Et puis tu as un frère et une sœur. Tu as des amis. Tu as de quoi te divertir.

Je hausse les sourcils et soupire.

— Tu n'as pas besoin de ce garçon.

— Hum.

Je n'ai même pas l'envie de me justifier. A quoi bon. Je n'ai ni l'envie, ni l'énergie, ni le courage de confronter ma mère.

— Tu vas m'empêcher encore longtemps de sortir ?

Elle ne répond pas.

Toute la journée, elle m'a surveillé pour voir si je restais bien dans la loge. Je n'avais qu'une envie, partir. J'en ai marre d'être ici, alors que toute ma famille essaie de me parler contre mon gré.

J'en ai marre d'être le centre de leur attention. De voir la pitié dans leurs yeux. J'ai fais genre que je les écoutais mais ma tête allait finir par exploser.

— Je vais dormir, j'informe ma famille avant de m'installer à ma place.

Je leur tourne le dos et ferme les yeux. Je n'arriverais pas à dormir mais au moins ils arrêteront de parler pour me laisser tranquille.

Une heure plus tard, ils dorment enfin eux aussi. Je me redresse et regarde s'ils sont bien endormi, mais après n'avoir eu aucune réaction quand j'ai dit que je ne me sentais pas bien, je me suis levée et j'ai quitté la loge. Et je suis partie me cachée quelque part où je pourrais enfin respirer.

Prenant une grande inspiration, je m'en vais, sous les étoiles, que j'aurais pris un temps fou à observer, quelques jours plus tôt.

Et je pars me cachée quelque part où je pourrais enfin respirer.

______

Hey hey

Je tiens juste à dire que j'allonge l'histoire parce que je n'ai pas envie de la finir. Je sens déjà le vide qui va se créer en moi quand je l'aurais fini. Je dis ça parce que normalement je pense que mon histoire serait déjà finie.

Merci pour tout, pour vos commentaires, vos votes, et tout. Je ne pensais pas que mon histoire aurait autant de succès, ça fait vraiment plaisir.

Vous le devinerez donc, dans quelques chapitres, c'est la fin. (Enfin on a encore le temps)

A l'avenir je ferais de mon mieux pour que mes histoires soit plus cohérente et agréable à lire. A voir entre Jake Sully ou Neteyam ;)

Merci à ceux qui ont lu jusqu'ici et merci à ceux qui liront encore <3.

~Pe_001E23~

Lo'akOù les histoires vivent. Découvrez maintenant