7- stux

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Sutx signifie traquer en Na'vi. Tout le monde est à la recherche de quelque chose dans la vie, tout le monde poursuit quelque chose. Pour certaines personnes c'est le bonheur, d'autre leur rêve, certain leur ennemis, ou pour les plus ambitieux hrrap (danger) les émotions fortes, la peur et le désespoir pour montrer à quel point ils sont courageux.

Moi j'étais à la recherche de réponse, de mon passé. J'étais seule, allongée dans ma hutte en train de me demander si connaître d'où je viens m'aiderait à savoir où je vais. Peut être qu'en apprenant certaines informations je découvrirais des qualités à exploiter. Je soufflais bruyamment devant ma naïveté. Je me mis sur le dos pour observer, par le petit trou dans le toit de ma hutte, les étoiles qui couvraient le ciel, c'était magnifique, tout simplement. La couleur du ciel était un mélange de toutes les couleurs que pouvait avoir la mer. Du turquoise en passant par le bleu foncé translucide et le vert azur.

Fatigué de penser à mon passé, au sens de ma vie et à mon avenir, je repensai au moment que j'avais passé avec les Sully ces derniers jours. Leur arrivée avait complètement bousculé le fils de mes émotions. J'avais toujours détesté le changement, alors me voir plus heureuse au quotidien, avoir une raison de me lever tous les matins, me sentir apprécié, c'était nouveau pour moi. Bien évidemment je restais sur mes gardes. Je n'allais pas accorder ma confiance aussi facilement. Mais le temps pressait et je devais me dépêcher de parler avec les Sully avant qu'ils ne m'apprécient plus. On ne sait jamais vraiment ce qu'il se passe dans la tête des autres. Ils pourraient ne plus me parler du jour au lendemain pour pleins de raisons différentes.

Je sortis de mes pensées lorsque j'aperçus Kiri à ma porte, un petit sourire collé sur les lèvres. Je n'avais bien sûr pas oublié ma promesse de lui parler de mon passé, alors même si mes battements de coeur étaient complètement affolés et que la panique pointa le bout de son nez, je respirai un grand coup et me levai afin de la rejoindre, je ne savais pas même pas si je parlais de Kiri ou de l'anxiété. Ce que je savais c'était que même l'angoisse était paniquée actuellement. Je n'avais pas surtout l'habitude raconté tout ce que je m'apprêtais à dire à Kiri, alors j'avais peur, l'inconnu m'avait toujours fait peur.

Je sortis de la hutte et pour ne pas faire de bruit je parlais à Kiri avec la langue des signes que nous leur avons appris quelques heures plus tôt. Avec la leçon de respiration nous nous sommes acharnés à leur apprendre les bases, Neteyam ne traînait pas trop car je lui avais déjà appris certaines phrases, Lo'ak... faisait de son mieux mais Tsireya avait la patience idéale pour lui apprendre. Kiri elle ne cessait de m'impressionner, elle apprenait à une vitesse impressionnante qui me surprenait toujours.

Je lui indiquai de le suivre et nous plongeâmes dans l'eau tiède de la mer dû aux températures plus fraîches de la nuit. On ne manquâmes pas de lumière sous l'eau car presque toutes les plantes étaient fluorescentes et éclairaient l'eau sombre à la perfection. Comme d'habitude, c'était magnifique, enchanteur. Lorsque je me tournai pour observer Kiri nageait un peu derrière moi, je vis des étoiles briller dans ses yeux et cela me remplissait le cœur de fierté, c'était chez moi.

Au moment où nous arrivâmes devant l'entrée un tunnel très sombre, Kiri me regarda avec des yeux hésitants. Je lui souris avant de lui dire en langage de l'eau « Hasey oe nìmal » (fais moi confiance). Elle me regarda de la même manière puis fixa la grotte avec une lueur de peur dans les yeux. Je nageai vers elle et lui pris la main pour la guider avec moi. Après quelques seconde à nager dans le noir nous arrivâmes ou bout du tunnel. Encore une fois je fus bousculée par la beauté de l'endroit alors que j'y allais régulièrement. C'était une grotte sans toit, comme un lac caché et entouré d'une forteresse impénétrable. Ce lieu représentait le calme absolu et l'absence de chaos. 

Kiri paraissait tout aussi émerveillé que moi voir même plus, beaucoup plus. Même si je venais souvent, je n'avais jamais perdu cette sensation, ce sentiment de sérénité qui s'infiltrait dans mon sang, dans mes neurones, dans mes cellules et me détendais instantanément. Nous nageâmes jusqu'à un rocher qui sortait de l'eau pour nous asseoir déçu.

TsaheyluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant