3- tsteu

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Tsteu signifie courageux en Na'vi et j'allais devoir l'être pour affronter cette journée. Après quelques indications de Tonowari, Aonung et Tsireya commencèrent à guider les arrivants vers leur hutte. Restant à l'écart, encore en phase observation, je fermais la marche. Plusieurs fois le plus grand des deux garçons se retourna pour me jeter de rapides coup d'œil mais je détournai aussi vite les yeux que possible et fixai mes pieds. Je fuyais le jugement pourtant j'allais devoir affronter le leur car j'ai besoin de réponses. Pour me les donner ils allaient vouloir un minimum apprendre à me connaître mais pour l'instant je ne pouvais pas affronter leur yeux intrigués par mon apparence. Ce n'est qu'un échantillon de leur expression par rapport au jour où ils connaîtront toute ma vie, et je vais d'ailleurs faire de mon mieux pour qu'ils me révèlent des informations sans pour autant devoir complètement me dévoiler à eux.

Après les avoir conduit jusqu'à leur nouveau logement nous avons jugé bon de les laisser s'installer pour les retrouver au dîner. Un peu désorienté, je me dirigeai vers Tsireya pour essayer de lui parler d'hier afin de me changer les idées. Mais au moment où elle me vit elle me fit un signe de la main qui m'ordonna de m'arrêter.

-Désolé Neyite, mais je ne veux pas me faire punir une seconde fois, on se parle se soir, durant le repas, il faudra organiser un planning d'apprentissage pour les nouveaux, dit-elle tout en regardant les alentours afin de repérer si ses parents ne nous regardaient pas.

J'acquiescai de la tête avant de la regarder partir. Je me dépêchai de rentrer à ma hutte pour réfléchir un peu. Je n'en voulais pas à Tsireya de ne pas me parler, c'était justifié, ses parents étaient très à cheval sur les règles, mais après cette arrivée si spontanée des Omatikaya j'étais assez perdu. Pour calmer mon anxiété naissante, je décidai de commencer mon collier de perles nacrées même si je n'avais toujours pas fini de faire des trous à toutes les perles. Cela m'occupait les mains et m'empêchait de me ronger les ongles ou de m'arracher la peau.

La nuit tombée, je me dirigeais vers le repas sans grande conviction, ma journée a été très fatigante, j'avais plein d'énergie mais je ne voulais rien faire. J'ai donc fini ma journée à nager tranquillement dans l'eau pour récolter des algues connues pour leur propriétés sublimatrices dès qu'on les posent sur la peau du visage. Lorsque Ronal était venu me piquer en début d'après-midi je m'en étais tenu aux politesses toujours tendues face aux propos qu'elle a tenu lors de l'arrivée des Omatikaya. Même si ce n'est pas simple à admettre, ces paroles m'avaient blessé car je les avais malgré tout pris assez personnellement. Elle l'avait bien remarqué mais n'a fait aucun commentaire, à par un « pardon » au moment où elle m'a enfoncé l'aiguille dans le bras alors que je n'avais montré aucun signe de douleur. J'imaginais que c'était des excuses cachées pour tout à l'heure mais peu importe.

Arrivée près du feu, je vis tout le peuple réuni, avec les Sully déjà présents. Les quatre enfants étaient assis avec Tsireya, Aonung et Rotxoun. Je m'approchai doucement pour avoir le temps de prévoir ou j'allais m'asseoir. Il n'y avait quasiment plus de place sauf une entre Aonung et Rotxoun où une à côté du plus grand des deux garçons Omatikaya. Le choix fut vite fait et je m'assis un peu gêné à côté de l'inconnu.

-Alors vous connaissez déjà Neyite, elle va aussi parcticiper à votre apprentissage ce qui peut être très intéressant car elle a les mêmes caractéristiques physique que vous et pourtant elle nage mieux que certain Metkayina, dit-elle avec un beau sourire.

J'étais assez gêné par ses compliments mais aussi par sa précision sur ma différence physique, j'avais l'impression que maintenant ils m'analysaient tous dans les moindres détails et remarquaient donc mes nombreux défauts qui me différenciaient d'eux.

-Neyite je te présente Neteyam, commença-t-elle en me montrant le garçon assis à côté de moi.

Ne sachant pas trop quoi faire je levai les yeux vers lui et fis un sourir timide.

TsaheyluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant