Tsaheylu

6- mokri

Mokri signifie voix en Na'vi, c'était ce que  je cru entendre, encore à moitié  ensommeillée.

-... se réveiller ? ... oui ... an ... tôt ... mon enfant.

J'entendais mon cœur battre dans mes tempes ce qui m'empêchait totalement d'étendre les discussions qui fusaient autour de moi. J'ouvris doucement les yeux pour tenter d'apercevoir où j'étais. Je me souvenais en train de danser à la célébration puis je m'être sentie très mal pour au final faire un malaise. Je connais déjà la cause de cette chute de tension et je savais que j'allais me faire gronder sévèrement par Ronal. Je décidai alors de garder les yeux fermés pour profiter du silence avant de devoir affronter la tempête qu'était ma vie.

-J'ai hâte qu'elle se réveille pour qu'elle nous explique ce qu'elle a. Si Ronal ne voulait pas nous le dire c'est que ça doit être très personnel, dit la voix de Kiri que je reconnus aussitôt.

-Tu le sais toi Tsireya ? Demanda Neteyam.

Rien que savoir que mes trois amis se tenait dans cette pièce à attendre mon réveil me donnai la force d'ouvrir les yeux, de plus je ne voulais pas que Tsireya parle de ma maladie et pour éviter toute fuite d'information je devais la secourir. Doucement la lumière perça mes pupilles encore fragiles et je papillonnais des yeux le temps de m'habituer à elle. Après quelques secondes je pouvais enfin observer où je me tenais. J'étais allongée dans une hutte qui n'était pas la mienne, il faisait jour, pas comme la dernière fois que j'avais fermé les yeux, avais-je dormi plusieurs jours ? Ou seulement cette nuit ? En essayant de me lever, le tournis me prit, comme si on tambourinait ma tête de l'intérieur. Neteyam sembla remarquer mon réveil car il se pencha par déçu moi.

-Regardez ! S'écria-t-il. Neyite tu m'entends ?

N'ayant pas la force de faire vibrer mes cordes vocales, je répondis avec un grognement très peu gracieux. Je tournai mon regard vers Tsireya afin qu'elle m'explique ce qu'il c'était passé, en utilisant les bons mots bien sûr pour éviter que Neteyam et Kiri apprennent que j'avais une maladie descendant directement d'un gène humain. Mais je savais que je pouvais compter sur elle pour garder le secret.

-Tu t'es évanouie à la fête, Ronal dit que tu n'avais pas assez mangé et bu hier, surtout le midi, est ce vrai ? Demanda-t-elle

-Oui, j'ai complètement oublié, avouais-je alors que nous savions très bien que ça n'avait aucun rapport avec mon alimentation. Kiri et Neteyam pensaient que j'avais juste oublié de manger et de boire pendant la journée mais la vérité était bien plus glaçante. Je n'avais pas pris ma piqure ce midi et les conséquences auraient pu être bien plus graves. Tsireya ne manqua pas de me le rappeler.

-Tu te rends compte de la gravité de ton oubli Neyite ! J'étais morte d'inquiétude, Ronal disait que... Elle se stoppa nette en voyant les yeux interrogateurs de Neteyam et Kiri posaient sur elle.

Ils ne devaient pas comprendre sa réaction mais moi si, je la comprenais. Elle ne dit plus rien et se dirigea vers la porte pour sortir reprendre ses esprits. Je ne pensais pas que Tsireya était si attaché à ma santé et à moi. « J'étais morte d'inquiétude » est ce vrai ? Ou a-t-elle seulement voulu jouer la comédie un peu trop fort devant les Sully. Non ça n'aurait aucun sens, et puis ça avait vraiment l'air sincère.

-Je suis désolé, murmurai-je alors qu'elle sortait de la hutte, je repris aussitôt la parole pour éviter de laisser planer le malaise, où sommes-nous au juste ? Demandai-je.

-Dans une hutte non habitée, Ronal a dit que tu n'aimerai pas qu'on aille dans la tienne. Pourquoi d'ailleurs ? M'interrogea-t-elle.

J'allais de surprise en surprise depuis quelques jours, ne cessant de découvrir que plus de personne ne tenait à moi que ce que je ne pensais. J'avais dû révéler à Ronal que je n'aimais pas que quelqu'un d'autre que moi voit ma chambre il y a des années. Mais elle s'en était souvenue apparemment. La question de Kiri m'intéressait car je ne connaissais pas réellement la réponse. Peut être parce que c'était mon refuge quand je voulais être seule, c'est drôle mais la solitude attire la solitude, plus je me sentais seul, plus cette sensation me réconfortait. C'était devenu mon quotidien, à tel point qu'à un moment, être avec trop de personnes, trop longtemps, devenait angoissant. Alors quoi de mieux pour une solitaire comme moi que d'avoir ça hutte comme zone de solitude et de repos.