chapitre 17: acoso escolar

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Je suis sortie de la salle soulagée mais un brin stressée de se qui allait arriver par la suite. Maintenant que tout était concret dans mon esprit, vais-je explosé au prochain coup bas ? Le fait de tout raconter à ma professeure m'a permis d'enlever au fur et à mesure de la discussion le voile d'innocence que j'avais devant mes yeux.

Cette fille était vraiment sans cœur pour oser faire une chose pareille à quelqu'un qui a toujours été sympa avec elle. Ce n'était d'ailleurs pas la seule... Tous les harceleurs qui existent dans ce monde n'ont pas de cœur pour oser se regarder en face alors qu'ils portent sur leurs épaules les larmes de toutes ces pauvres victimes. Certains ont même du sang sur les mains mais ça ne leurs fait ni froid ni chaud.

C'était donc ça 2022 ? Qu'autant d'enfants souffrent et que même les préventions scolaires ne puissent plus rien y changer ? Si c'était vraiment le cas, il fallait que tout ce stop dès aujourd'hui ! 2023 devrait être une année sans souffrance et non la continuité des années précédentes. 700000 enfants, c'est quand même beaucoup pour un traumatisme aussi puissant que celui-ci...

—Garance ? Tu as commencé ton oral ? L'oral blanc est vendredi !

—Je vais mis mettre maman. Ne t'inquiète pas.

—Généralement, quand tu me demandes de ne pas m'inquiété c'est là que je m'inquiète.

Elle s'est approchée et a regardé l'écran de mon ordinateur par-dessus mon épaule.

—Harcèlement scolaire...

Elle n'a rien ajouté et est retournée dans la cuisine.

Je ne m'en suis pas rendu compte, mais ça devait être compliqué pour elle aussi d'accepter tout ça. D'accepter que sa fille ainée se fait persécuter au collège. Ça doit être compliqué pour tous les parents des victimes, mais j'imagine que ça doit l'être tout autant pour les parents des agresseurs. Se dire que leurs enfants, leur éducation n'est pas comme ils le pensaient. Je me demande vraiment comment ils le vivent de leur côté...

J'ai continué mon oral et je ne sais pourquoi mais je l'ai fait autour d'une couleur verte. C'était peut-être ma vision de mon harcèlement à cause de mes chaussures vertes qui étaient au centre de toute cette histoire. Un mélange entre la joie qui caractérisait ces enfants et la tristesse de ce qu'ils sont en train de vivre. Le vert représente bien se mélange entre le jaune et le bleu.

Je suis allée en cours d'espagnol le lendemain matin et pour garder les bonnes habitudes, le brouhaha était au rendez-vous. C'était la définition de nos cours. Pas assez de travail et beaucoup d'amusement.

Je me souviens que ce cours ci, je l'avais passée à emmener les élèves à la vie scolaire pour exclusion de cours. Le masque n'était plus obligatoire alors est-ce que j'avais besoin de me justifier quant au fait que j'ai baissé le mien ? Non absolument pas. Pourtant, durant la seconde où je l'ai fait, le moqueur de Nicolas n'était pas le seul à se moquer de moi. J'ai entendu le chuchotement de Noémie à Hugo. Je n'ai pas entendu mots pour mots ce qui a été dit mais j'ai entendu le plus important. « Garance... masque ». Pas de chance pour elle, Hugo n'était pas vraiment là pour se taire.

—Qu'est-ce que t'as ? Moi je la trouve bien Garance sans masque. Pourquoi tu te moques ?

Noémie était au fond de la salle, assise entre Capucine et Elza. Pour ma part j'étais le long du mur à côté de Louis qui venait de revenir. Simon, Hugo et Nicolas étaient quant à eux tous les trois devant les filles.

J'étais encore debout quand Hugo s'est mis à parler. Je ne sais pas s'il voulait absolument que j'entende ou non, mais ce qui est sûre c'est que je n'allais pas laisser cette fille se moquer de mon physique. Ne te tais pas Garance. Parle. Maintenant !

Ne te tais pas!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant