Dans la vie, il y a trois catégories de personnes. Il y a les gens qui respectent coûte que coûte les promesses, ceux qui ne le font pas et ceux qui font les deux. Ceux qui respectent les promesses mais finissent par ce dire qu'il n'y a rien de juste. Ils voient les autres autour d'eux remixer les propos en leur faveur alors ils décident de briser le silence et de donner leur propres versions. Raconter ce qu'ils ont entendu, ceux qu'ils ont compris. Dire la vérité ; toute la vérité ; seulement la vérité. Je crois que c'est ce qui s'est passé dans le bureau de la principale ce jeudi 2 juin. Je ne l'avais encore jamais raconté à personne. Aujourd'hui, j'ai décidé de briser le silence et de livre ma propre vérité sur les dernières larmes qui ont coulé cette après-midi là. Parce que ces larmes-là, ce sont les dernières qui couleront devant elle, et ça je me le suis jurée.
J'ai finalement essuyé mes larmes et suis montée dans le bâtiment de l'intendance. Je ne sais pas si c'était l'odeur du café ou le faite que je ne supportais plus les espaces clos, mais je recommençais à étouffer. Sans comprendre, les larmes ont recommencé à couler silencieusement.
—Garance ? Tout va bien ?
La principal habillée d'une paire de talon et d'une jupe est debout au-dessus de moi. C'est au moment où mes yeux ont croisé les siens que j'ai réalisé l'ampleur de la situation. Que j'ai réalisé à quel point cette histoire est allée trop loin. Je n'ai rien demandé mais on m'a entraîné là-dedans alors je voulais stopper tout ça. Mais à quel prix ? Qu'allais-je endurer si j'en parlais à un troisième adulte ? Trois fois pire que ce que je venais de vivre ? Ou alors elles allaient comprendre et arrêter ? Pour le moment je n'avais pas réponse à ces questions mais me présenter devant ce bureau lançait les dès. Le hasard allait décider si la situation tournerait en ma faveur ou au contraire, si elle m'enfoncerait encore plus.
Je lui ai expliqué la situation et elle a demandé à un surveillant d'aller chercher Noémie. Quand elle est entrée dans la pièce, j'ai été étonné de la voir afficher son plus grand sourire. Elle a dit bonjour et s'est assise juste à côté de moi. Je crois que j'étais la seule à être désorienté. Quand je l'ai vu sourire, je me suis demandé ce que je faisais ici. Pourquoi suis-je venue ? Pourquoi, ne suis-je pas directement rentrée chez moi ? J'aurais pu inventer un prétexte pour que la dame de l'accueil me laisse sortir. J'aurais même pu faire un mot et ce serait passé. Mais maintenant c'était trop tard. Je devais assumer le coup de tête que j'ai eu.
—Est-ce que tu sais pourquoi tu es ici ? A demandé calmement la principal.
Elle a dit non de la tête toujours avec ce sourire qui lui donnait une bouille d'ange. Comment ça tu ne sais pas ? J'ai l'impression d'être dans un mauvais film. On était vraiment en train de me prendre pour une folle qui a des problèmes mentaux. Le pire dans tout ça, c'est que j'ai l'impression que tous la croient et que c'est moi qui me fait des films. On dirait qu'elle leur a jeté un sort avec son sourire souris et tout le monde te croira. Ils ont raison en effet. Je commence à devenir paranoïaque. Mais je vous assure que son sourire n'est pas normale.
La principal lui a expliqué la situation et je commençais à être affreusement gêné par ce qu'elle racontait. Je lui raconte que je me fais harceler et elle, elle dit à Noémie que je suis triste de ne plus être son amie, de quoi gonfler encore plus son égo. Mourir, mais ne jamais dire que la distance qui a eu lieu entre nous m'a affecté parce que c'est tout sauf le cas. Je suis devenue la meilleure version de moi même en m'éloignant de Noémie parce que je ne voulais pas lui ressembler.
—Mais ce n'est pas du tout ce que je vous ai raconté ! Me suis-je exclamée.
—On va laisser Noémie s'expliquer.Hors de question ! Je ne la laisserais jamais s'expliquer sur un sujet aussi absurde que celui-ci.
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Ne te tais pas!
أدب المراهقينVivre dans les joies du passé, peut empêcher d'avancer. Garance Meyer cache au plus profond de sa mémoire, toute les méchanceté cumulés depuis ces 14 années de vie. Comment aller en cours tout les matins, avec ces regards constant braqués sur vous e...