Chapitre 20: cadeaux empoisonnés

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Les anniversaires, c'est toujours un jour important et encore plus dans la vie des enfants. C'est le jour où l'on est au centre des regards, des discussions et des « joyeux anniversaire ! ». Cette phrase, elle est étrange tout de même. Jamais on a entendu sa négation. Mauvaise anniversaire... Pourtant, je suis sûre que certains le pensent au fond d'eux, mais, pour ne pas blesser la reine ou le roi du jour, ils se taise et le garde pour eux. Se taire et garder les choses, est-ce que c'est toujours le mieux à faire ? Non parce que sérieusement, on fait ça pour qui ? Pour faire plaisir à qui ? Pour cacher la sournoiserie d'autres personnes. Mais qui mérite vraiment que l'on se taise pour lui ? Ou pour elle...

C'était la semaine de l'anniversaire de Noémie. Cette année, elle a décidé d'inviter certains élèves à la boulangerie d'à côté pour manger une pizza. Si vous avez vu la situation, vous auriez rie encore plus que moi je vous l'assure. Je ne saurez dire pourquoi, mais bizarrement, les discussions de cette sortie n'avaient lieu que lorsque j'étais présente. Dans les escaliers, en classe, dans le rang... alors, je tendais l'oreille pour rire encore plus. Étaient ainsi convié à l'événement : Camille, Elza, Syenna, Zoé, Alice et Mathias. Rien que ça. Mais ce n'était pas tout. En montant en cours d'anglais, Hugo leur a demandé de quoi elle parlait.

—On prépare la sortie de mercredi pour mon anniversaire !

—Oh trop bien ! Je peux venir ?

—Oui bien sure !

Vous savez ce qui m'a fait rire ? La réaction de Capucine qui était tout simplement magistrale !

—Mais Noémie... Ta mère ne t'a pas dit seulement 2 pizzas ? Chuchota-t-elle visiblement un peu trop fort parce que je l'ai entendu.

—Mais non ne t'en fais pas c'est bon. Tu peux venir Hugo. Oh et toi aussi Simon !

—Hum... ouais pourquoi pas. A-t-il répondu.

—Et moi ? Demanda Louis.

—Si tu veux.

J'avais vraiment hâte de voir ça. onze ados pour deux pizzas. C'est comme si l'on me disait que deux chaises suffisaient pour cinq personnes ou encore que trois enfants pouvaient dessiner sur une même feuille. C'est tout simplement impossible ! Mais le pire de tout, c'est ce qui suivait.

Nous sommes allées en cours d'anglais et l'on enchaînait directement avec espagnol. Cette matière, elle servait simplement à ceux qui voulaient parler et raconter leur vie. Pour ce cour, nous étions en demi-groupe. Louis, Hugo, Camille et Elza n'étaient donc pas avec nous. C'est peut-être ce léger détail qui l'a permis de parler. Parler avec Capucine à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes... sauf des miennes visiblement.

—T'es sure que deux pizzas vont nous suffire ? S'inquiéta Capucine. On est beaucoup Noémie...

—Mais si t'en fais pas. On trouvera une solution au pire.

—Sinon on dit aux garçons de payer la leur.

—Ok.

—Donc on récapitule : Syenna, Camille, Elza, Zoé, Alice, Mathias, Simon, Hugo, toi et moi. Tu veux vraiment inviter Louis ?

—Mais ça ne va pas ? Je ne vais pas inviter Louis. Manquerais plus que ça !

Elles se sont regardées toute les deux et ont explosé de rire. A ce moment-là, j'ai vraiment eu de la peine pour ce pauvre Louis qui était en salle de permanence alors qu'ici, deux étages plus haut, on crachait sur son dos et on se moquait de lui ouvertement et personne n'était présent pour le défendre. Parce que dans ce couloir, j'étais la seule susceptible de lui en toucher de mots et aujourd'hui encore, Louis ne sait rien de ce qui a été dit à son sujet. Peut-être que finalement il a été invité, mais ce n'était pas ça le sujet. C'est que j'ai préféré me taire que d'en parler parce que c'était plus facile. Plus facile que d'assumer toutes les disputes qui auraient eu lieu après. Plus facile pour ma charge mentale et plus facile pour éviter les excuses de ces deux filles. Parce que c'était à prendre en conséquent. Elles étaient deux et j'étais seule. L'une était le témoin de l'autre et vice-versa. Moi, je n'avais personne à mes côtés pour témoigner en ma faveur alors j'ai préféré éviter une deuxième histoire, m'excusant intérieurement auprès du garçon. Parce que je sais que si ça aurait été moi, je ne lui aurais jamais pardonné. 

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Rose 🥀

Ne te tais pas!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant