Elza Fouillard était l'une des filles que Noémie enviait le plus. Elle avait de grosses boucles dorées, et les attachaient toujours en queue de cheval basse. Ses yeux clairs étaient habillés de longs cils et ses lèvres toutes fines étaient dessinées d'une couleur pêche. Son style, un peu streetwear de diffèrent jogging et jean trop grand pour elle lui allait parfaitement bien.
Ce n'était ni ma pire ennemie, ni ma meilleure amie. Elle faisait partie de cet entre-deux. De ce groupe de personnes dont on ne savait pas forcément comment se comporter avec eux, ni quoi leur dire. Elle, comme tout son groupe d'amie, avait cette place dans ma vie. Des filles que je respectais, mais dont je ne connaissais rien en dehors de leur cours, comme elles ne connaissaient rien en dehors des miens. Ces personnes avec qui l'on surveille chacune de nos paroles, par peur de dire une chose de déplacé, qu'elle pourrait réutiliser contre nous. Je savais, même sans les connaître que ni Alice, ni Zoé, ni Camille et encore moins Elza ne pouvait me faire un coup de la sorte. Quand j'y repense, je me dis que Noémie faisait partie de cet entre-deux, et pourtant, c'est la seule avec qui j'ai pu dérailler. La seule avec qui j'ai dit le mot de trop, celui qu'elle a pu réutiliser contre moi.
Les jours frais venaient de débuter, et les premières feuilles orange apparaissaient sur le long des trottoirs. Qui dit automne, dit début des devoirs surveillé, mais pire encore, des exercices maison notés. Je me souviens de ces exercices que toute ma classe de 3ème redoutait. Des exercices tellement longs, qu'ils faisaient tous à la dernière minute, les jugeant beaucoup trop dure pour eux.
Je ne sais pas s'ils essayaient vraiment, mais une chose est sûre, les réponses, ils les demandaient dans notre groupe de classe, amicalement rebaptisé « aide ou sors ! ».
Dire que je ne les ai jamais aidés serait mentir, mais je ne le faisais jamais pour les devoirs notés, simplement pour des exercices sans importance.
Je me souviens, même si je n'avais aucun problème l'a dessus, qu'Elza était celle qui les demandait le plus. Même du haut de sa taille moyenne, Elza était celle qui faisait peur à beaucoup de personnes dans cette classe, mais d'une manière étrange et plutôt drôle dont je pense qu'elle n'en connaît même pas l'existence. Pas mal de personne, entre autre Noémie et peut-être si un peu Capucine, craignait de se mettre Capucine à dos, perdant ainsi le seul lien avec ce groupe de la classe. Je ne sais pas si elles étaient amies toutes les deux, comme je ne sais pas si je l'étais avec Elza. Elles avaient une relation plutôt étrange, et quelque peu gênante. Du moins moi, elle me mettait mal à l'aise. À la simple demande d'Elza, Noémie se chronométrait pour lui donner le plus rapidement possible ce qu'elle souhaitait. On pourrait penser qu'Elza était une petite pimbêche, et Noémie une pauvre fille forcée de lui donner tout ce qu'elle veut par peur de savoir ce qu'y pourrais lui arriver si elle ne le faisait pas. C'est de cet œil si que tout le monde voyait les amitiés, mais il y a une personne qu'elle n'a pas dupée. La seule qui a vu claire dans son jeu, mais qui n'a pas compris dès le début ce que ça pouvait lui apporter, c'était moi.
Elza n'y était pour rien, et ne demandait rien de toute cette gêne qu'on éprouvait tous en silence à leur égard. Noémie se mettait d'elle-même à son service, sans que la concernée ne lui demande quoi que ce soit. Comme cette histoire de colle qui me fera toujours autant rire.
Elza était en manque de glue et en avait demandé à toutes les personnes autour de nous. Classe sérieuse que nous étions, personne n'en avait vous en doutiez bien.—Noémie, avait chuchoté celle qui cherchait désespérément de quoi coller sa feuille, tu aurais de la colle s'il te plait ?
Le dernier mot à peine prononcé, que Noé' avait déjà vidé sa trousse et que le tube était entre les mains de ma voisine de cour. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais non. La récré suivait cette matière, et il fallait bien un sujet de discussion pour animer sa journée. Enfin plutôt une personne à critiquer. C'était la première d'une longue série où Elza était la personne en question.
—J'en ai vraiment marre qu'elle me demande constamment les devoirs. S'était-elle énervée.
—Le pire, avait dit capucine, c'est qu'elle te prend vraiment pour son petit chien.
—Mais oui, tu as remarqué toi aussi ! Elle peut vraiment pas s'acheter de la colle, non ?!Elle te l'a demandé par pure politesse, après avoir demandé à plein d'autres personnes.
Je faisais toujours ça. Renchérir sur ce qu'elles disaient à voix basse, dans ma tête. J'étais témoin de toutes les méchancetés dites sur cette innocente fille et je me suis tais. Du moins, c'est ce que je pensais. Elle m'a bien eu et je ne m'en suis rendu compte bien qu'après.
—Le pire, c'est quand elle me demande de lui envoyer les devoirs ! Non mais sérieux, elle peut pas les faire toute seule ? Je veux dire, on a assisté aux mêmes cours !
Elles se sont toutes les deux tournées vers moi, comme pour me dire qu'il était temps que je parle moi aussi. Que je donne mon avis sur tout ce qui était dit depuis le début de l'année. Un certain moyen de montrer que je faisais partie de leur groupe moi aussi, à travers leurs questions/réponses.
—Et toi Garance ? M'avait interpellé Capu', elle te demande les devoirs Elza ?
—Oui, quelques fois.
—eh, insistait toujours Noémie, ça ne t'agace pas ?
—Si quelques fois...J'étais un peu ailleurs sur le moment, mais elle n'en avait que faire. Elle avait eu ce qu'elle voulait. Un moyen d'apaiser sa conscience. Une chose a utilisé contre moi lorsqu'elle sera dans la difficulté, avec pour témoin sa chère amie Capucine.
« Garance a parlé dans ton dos. Demande à Capucine, elle était là »
Je suis sûre que ce serait la phrase qu'elle emploierait...
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Hey guys!
J'espère que ce second chapitre vous aura plus. N'oubliez pas de donner votre ressenti sur ce chapitre.Mon pinterest: rose_ecrivaine
Cœur sur vous <3
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Ne te tais pas!
Novela JuvenilVivre dans les joies du passé, peut empêcher d'avancer. Garance Meyer cache au plus profond de sa mémoire, toute les méchanceté cumulés depuis ces 14 années de vie. Comment aller en cours tout les matins, avec ces regards constant braqués sur vous e...