Chapitre 6: jette l'argent par la fenêtre, ramasse les compliments par la porte

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La 3ème est la dernière année du collège, ce n'est un secret pour personne. Mais au-delà de ça, la 3ème est la dernière année de beaucoup de chose.
La dernière année de tranquillité avant de sauter dans le grand bain de la vie d'adulte.
La dernière année de rire et de joie avec ce que l'on a côtoyé depuis nos 10 ans.

Ça fait maintenant 4 ans que je les connais tous, mais il y avait une chose que je ne connaissais pas. Une sorte de modem que tous les élèves qui en profitait connaissaient.
Mathias, Camille, Elza, Hugo, et désormais Louis et Simon.
En réalité, c'était moi qui appelais ça un modem. Les autres appelaient ça de la gentillesse ou de la générosité. Je ne voyais rien de généreux dans l'idée de dépenser de l'argent sans raison pour autant de personne. Parce que si un cadeau reste un cadeau, Noémie se servait de son argent de poche pour acheter les autres élèves de la classe.

Jette l'argent par la fenêtre, ramasse les compliments par la porte.

Quelquefois, elle apportait des choses que personne n'aurait osé amener. Du moins, pas avant qu'elle le fasse.
Elle amenait de grand paquet de chips et l'ouvrait dans son sac. Je me souviens que certains paraissaient si affamé. Même ce qui ne la connaissait pas lui en mendiait une petite poigner.
Entre-autre, ces personnes-là ne l'intéressait pas. C'était le groupe d'Elza, Mathias, Hugo et Simon, et peut-être même Nicolas au fond à qui elle réservait toute cette nourriture.
Une boite de chewing-gum dans la poche avant de son sac, un paquet de chips, bonbon, gâteau, et un jour, elle a même eu la foi d'apporter un pain au chocolat a toute ces personnes. Elza, Camille, Mathias et sa chère amie Syenna que l'on découvrira dans les prochaines pages.
Une nourriture qui avait bien sûr un prix. Je me suis toujours demandé, admettons que cela durait depuis la 6ème, combien elle avait dépensé là-dedans, à rappeler qu'elle n'en mangeait presque rien.

Pour dire vrai, je m'en fichais. Ça me faisait juste de la peine de voir que Camille et Elza, 2 filles que j'appréciaient plutôt bien, se retrouvaient comme imprégnée d'une image de fille mal élevée qui ouvrait la pochette à chewing-gum sans scrupule et sans son autorisation. Du moins, c'est ce que je croyais.

Une fois, lors du début du cours de musique, toute les deux étaient allées se servir alors que le sac était sous la charge de Capucine, et que son sac à elle était sous celle de Noémie. Je me souviens que Cap' avait eu un peu mal réagit, du moins une réaction normale selon moi.

—Non mais les filles vous n'avez pas le droit de fouiller dans le sac des gens. A cette simple phrase, comme si la concerné avait compris que l'on parlait d'elle, Noémie était arrivée.
—Non c'est moi qui les avais autorisés l'autre jour. Je leurs ai dit qu'elle pouvait se servir désormais.

Je ne sais pas qui s'est senti le plus bête.
Capucine, pour avoir essayé de défendre son amie,
Noémie, pour avoir créée un mal entendu,
Camille et Elza, pour avoir été attaquées sans raison,
Ou alors moi, pour avoir eu de la peine pour Noémie que l'on fouille son sac alors qu'elle l'avait elle-même choisi.

Mais c'était loin d'être le pire de l'histoire. Tout ceci n'était que de petits chewing-gum et bonbon sans intérêt, le paquet ne devant pas dépasser les uns euros. Je veux parler d'une chose encore plus folle et plus grave qui se passait entre les portes de ce collège de Nantes.
Au milieu de la cour du collège Aragon, le jour de l'anniversaire de Syenna et Mathias -plutôt rapproché, chacun recevait un petit billet de 20 euros. Je serais même prête à parier que ce n'était pas les seuls qui avait le droit à ce petit privilège. Peut-être Camille et aussi Elza, ou bien d'autre garçons de l'autre classe, ami avec math'.

Pour dire vrai, je me souviens que l'un d'entre eux avait catégoriquement refusé. Son nom m'a échappé parce que l'histoire remonte à loin maintenant, mais elle lui avait tendu un billet au milieu de la cours, devant plusieurs autres personnes.

—Bon anniversaire ! Lui a-t-elle dit.

Je ne sais pas ce qu'il avait ressenti sur le moment mais a sa place, j'aurais été affreusement gêné.

—Non mais tu n'es pas obligé. Ce n'est pas parce qu'on est ami que tu dois me donner des choses le jour de mon anniversaire et encore moins du liquide. Je préfère que tu gardes ton billet.

Comment tout ça c'est fini ? devant toutes ces mêmes personnes, Noémie a repris son billet. Je voyais déjà venir la remarque à son anniversaire.

Personne ne m'a rien offert...

Ce n'était pas la seule chose que cette fille pouvait offrir. Elle offrait des choses gratuites, même pour elle cette fois. Des compliments.

—J'aime bien ta tenue ; tu écris trop bien etc...

Ça m'arrivait de penser qu'ils étaient trop souvent exagérés.

L'exagération n'est pas sincère,
Et la sincérité n'est pas exagéré.

Celle à qui elle en offrait le plus était sans doute la gentille Alice. Alice avait un style bien à elle et aimait la mode. Sa grande taille lui donnait une allure de mannequin et pour ne pas mentir, c'est vrai que ses tenues lui allaient bien.
Je rigolais souvent quand je voyais Noémie essayer d'entrer en compétition avec elle pour savoir qui ferait la plus belle tenue. Pour dire vrai, elle faisait compétition seule...

Une fois, Noémie s'était acheté une nouvelle tenue. Un pantalon de jogging plutôt habillé beige, une veste de la même couleur et avec mis son débardeur blanc en dessous. Alors oui sa tenue était jolie, mais qui avait remarqué avec le froid qu'il faisait ? Certainement pas moi ça c'est certain. Les gens se demandait plus qui l'avait laissé sortir ainsi de chez elle, alors que nous étions tous en sweats et en manteau. Ce jour-là, Alice avait mis une tenue bleu nuit, qui se mariait parfaitement bien avec sa peau foncée. Une chemise et un pantalon en velours, habillé d'une veste sans manche noir et d'une paire de chaussure noir. Les filles avaient apporté ce sujet à la recréation, et au plus grand bonheur de Noémie, capucine lui avait dit qu'elle était mieux habillée qu'Alice.
Je n'étais pas présente à ce moment-là, mais j'aurais aimé voir la tête qu'elle faisait et la manière dont elle l'avait remercié. Pourtant à la sortie du collège, quand Alice était passé à côté de Noé' et moi, cette dernière me l'avait raconté.

—Je t'ai raconté que Capu' m'avait dit que j'étais mieux habillé qu'Alice ?

J'avais nié de la tête et elle a continué à parler, m'expliquant en détaille ce qui s'était passée.
Pourquoi faire une fixette sur quelque chose dont tout le monde se moque. Je veux dire, je suis sûre qu'encore aujourd'hui, Alice n'est pas au courant de ce qui a pu être dit sur elle, et à quel point elle était au milieu d'une conversation vicieuse contre son gré, elle qui voulait juste monter sa passion pour la mode.

Ne te tais pas!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant