Chapitre 16 : Parenthèse

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Nous avions rapidement retrouvé le reste de notre petite troupe et pris l'avion dans l'heure qui avait suivi. Les Volturris nous avaient accordé leur aide en la personne de Jane et Dimitri, leurs soldats d'élites en quelques sortes. Les vampires « royaux » avaient déclaré, avant que nous les quittions, qu'ils seraient présents, en personne, lors des grandes batailles qui confronteraient les deux camps. Les Volturris ne revenaient pas sur leurs paroles. Et c'est au camp de la lumière qui avait assuré leur aide, pas à celui des ténèbres. Aux alliés de Voldemort, ils n'avaient fait que déclarer qu'ils y réfléchiraient. D'après ce que je savais et, aussi, de ce que m'avait dit Carlisle avant notre brève séparation, les Volturris avaient un sens aigus de l'honneur. Ils revenaient très rarement et très difficilement sur leur parole. Ce qui était très rassurant pour tout le monde.

Il n'empêche que le trajet d'avion avait été on ne peut plus tendu. Pour tout dire, notre groupe de dix sept personnes maintenant était plus ou moins divisé en quatre. Personne ne tentait de s'approcher de Jane et Dimitri. Le Coven et la meute se méfiaient d'eux et ne les appréciaient pas en raison de leurs antécédents. Et, je dois dire que l'attitude et la froideur des deux vampires buveur de sang humain n'engageaient pas à les approcher. Lea, Jacob, Quil, Embry et Paul se tenaient, eux aussi, à l'écart des autres. Moins que l'escadre volturri mais on sentait bien qu'ils voulaient rester entre eux. Le troisième groupe était constitué du Coven. Edward et Carlisle discutaient à voix basse, Alice et Jasper se tenaient la moins en silence pendant que Bella et Emmett lisaient calmement chacun de leur côté. Sirius avait rejoint le groupe que constituaient Draco et Hermione. Je comprenais qu'ils ne puissent pas être à leur aise au milieu de vampire et d'être apparenté aux loups-garous.

Et moi... Et bien moi, je me sentais partagé. Je voulais rejoindre ma famille mais ne voulais pas, pour autant, laisser Hermione penser que je l'avais délaissé.

D'accord, c'est ce que j'avais encore en tête il y a quelques jours. Abandonné le monde sorcier à son sort. D'ailleurs, je n'étais toujours pas enthousiaste à l'idée de voler à son secours. Littéralement. Je ne me souvenais que trop bien que le monde sorcier n'était que trop enclin à me trahir, à me tourner le dos dès qu'il estimait que leur sauveur n'agissait pas comme il le désirait. J'en avais fait l'expérience presque chaque année. En première année, on avait eu une réaction disproportionnée envers moi lorsque j'avais perdu des points maison. Et, il est inutile d'élaborer pour ma seconde année. La quatrième, idem : on m'avait insulté pour ensuite mieux me soutenir lorsque j'avais commencé à gagner... Bien sûr ma cinquième année avait été la pire puisque le monde sorcier entier, ou presque, avait été ligué contre moi. Alors qu'est-ce que cela allait être lorsqu'ils apprendraient que leur soit disant Sauveur était maintenant un vampire. L'une des races qu'ils méprisaient ( en dehors de quelques exceptions). Mais ce que je craignais vraiment, c'était la réaction de ceux qui m'avaient été proches. Les membres de l'Ordre, mes amis, mes professeurs... Les autres, je me fichais de leur opinion.

« Potter... »

Je m'étais tourné vers Draco Malefoy qui s'était approché assez silencieusement de moi. Il était clairement mal à l'aise de venir me parler. Ce que je comprenais parfaitement. Après cinq ans de quasi haine, j'aurais été surpris qu'il vienne sans sentiments de malaise. D'ailleurs, Draco semblait avoir plus de mal à faire la part des choses, à se faire à notre nouvelle relation. Cela devait venir de son éducation... Ou peut-être de sa nature humaine. Quoi qu'il en soit, j'avais déjà moins de mal que lui à le considérer comme un ami.

« Draco ? »

Le Serpentard avait semblé surpris et un peu perturbé par mon appellation et par mon ton amical. Mais, finalement, il s'était raclé la gorge.

« Je me demandais ce que tu pensais vraiment de ma relation avec Hermione. Si tu l'approuvais réellement. Ton opinion compte beaucoup pour elle et... »

Sa voix s'était éteinte. Je n'en avais pas été surpris. J'avais perçu de la peur derrière son masque d'assurance. Et un regard sur l'hématome de sa gorge m'avait rappelé qu'il avait des raisons de l'être. D'autant plus qu'il n'était pas une des personnes les plus braves. Je l'avais toujours su, même du temps de Poudlard.

« Je suis d'accord avec ça, Draco. Je ne peux pas dire comment vous en êtes arriver à ressentir ça l'un pour l'autre mais c'est bon pour moi tant qu'elle est heureuse. Juste, ne lui fait pas de mal. Je suis autant puissant en tant que vampire qu'en tant que sorcier. »

Draco vait violemment frissonner et les sentiments qui l'avaient animé avait été assez intense pour attirer l'attention de Jasper. J'avais fait un signe rassurant à mon frère et avait repris ma conversation avec Draco.

« C'est bien que tu n'es pas rejoint le camp de face de serpent. Je suis content pour toi. Il n'est tendre avec personne. Ni avec ses ennemis, ni avec ses partisans. Comment se comporte les autres avec toi ? »

« Ils se méfient... Je n'ai accès qu'à un nombre limité d'informations... D'ailleurs, je me demandais pourquoi tu m'avais cru si rapidement. »

« Je t'ai dis que certains membres de ma famille avait un don particulier... Jasper peut ressentir les émotions. Même l'occlumentie ne marche pas pour lui. Il a senti que tu étais sincère dans tes intentions envers nous et envers Hermione. »

« Ah... Tu t'es trouvé une famille sympa, Potter... Je suis content pour toi. »

Je n'avais pas eu l'occasion de répondre. L'avion amorçait sa descente et tout le monde s'agitait. Cette fois, ça y était. Nous allions atterrir dans un territoire on ne peut plus ennemi.


Le vampire aux yeux vertsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant