Chapitre 2 : Bienvenue

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Dès que j'avais ouvert les yeux, j'avais perçu le changement en moi. Encore étourdis, je ne l'avais pas identifié tout de suite mais je savais déjà qu'il y avait quelque chose de changé en moi avant même que je n'ouvre les yeux. Puis, les yeux toujours clos, encore dans les brumes de l'inconscience, j'avais compris où était la différence avec mon « ancien » moi. Chaque inspiration m'inspirait un malaise désagréable. Comme si elles étaient inutiles. Je m'étais aperçu que je pouvais presque goûter l'air. J'avais, bien entendu, été pris de panique, face à la réalisation qui commençait à germer dans mon esprit. Une explication simple et irrémédiable. J'avais ouvert les yeux et, aussitôt, mes soupçons étaient devenus plus intenses et s'étaient ancrés dans mon esprit.

En fait, je suis immédiatement ce que j'étais devenu. Ou, du moins, mes soupçons devinrent plus fondés.

Tout était si clair.

Je voyais chaque détail de l'ampoule de la petite lampe au dessus de ma tête. Tout comme je voyais l'ensemble du spectre de la lumière qu'elle diffusait. J'en voyais, sans mal, chaque couleur. Je voyais maintenant chaque minuscule détail invisible à l'œil humain. Je voyais jusqu'à la plus petite particule de poussières. Comme je le disais, tout n'était que plus intense.

J'avais perçu le son de respirations qui ne m'appartenaient pas, m'indiquant que, quelque soit le lieu où je me trouvais, je n'y étais pas seul.

A un moment donné, je perçu même le rythme lointain du musique rock alors qu'une voiture passa rapidement sur une route qui, je le découvrirais plus tard, était distante de plusieurs kilomètres.

Je savais, alors, qu'il n'y avait qu'une solution pour savoir si j'étais dans le vrai. Je m'étais donc levé précipitamment et m'étais dirigé, sans réellement m'en apercevoir, à une vitesse qu'aucun humain n'aurait pu atteindre, vers la fenêtre sur ma droite. J'avais pris une profonde inspiration (inutilement, avais-je réalisé, puisque je n'en avais plus aucune utilité.) et j'avais ouvert les stores d'un geste saccadé.

La pièce avait été, aussitôt, baigné par les rayons du soleil. Je pris mon courage à deux mains et baissais les yeux sur ma peau dénudée. Mes soupçons se confirmèrent immédiatement. On m'avait transformé ! J'étais maintenant un vampire.

Nous avions rapidement étudié les vampires en première année. Rapidement et pas de manière approfondie. Le professeur étant un incapable à la solde de Voldemort. Toutefois, j'en savais assez pour reconnaitre les signes flagrants qui caractérisaient un vampire. La force, la vitesse et, bien sûr, la peau qui semblait constellée de millions de minuscules diamants.

Pourquoi le destin s'acharnait-il de cette façon sur moi ? Apparemment, je ne pouvais même pas mourir comme tout être normal, avais-je songé.

Accablé, j'avais posé le front sur la vitre de la fenêtre. Ce n'est qu'à cet instant que cela m'avait frappé. Lorsque je m'étais réveillé, bien vivant (plus ou moins), j'avais pensé que j'étais prisonnier de Voldemort. Il y avait quelques instants, à peine, j'avais pensé que ma transformation faisait, encore une fois, parti d'un plan tordu de l'autoproclamé Seigneur Voldemort. Mais, j'avais alors douté que ce soit vrai.

Bien que dépouillée, la pièce avait tout d'une chambre. Rien de comparable avec ce qui m'aurait attendu si j'avais été capturé par Voldemort ou l'un de ses alliés. Si cela avait été le cas, je me serais réveillé dans une cellule sordide. Dans le cas improbable où ils auraient fait en sorte que je vive... Ce qui était impensable.

Donc, j'étais chez quelqu'un qui n'avait rie à voir avec Voldemort. C'était quasiment certain, maintenant. Quelqu'un qui vivait dans le monde magique si je devais m'en référer à la pièce où je m'étais réveillé, avais-résonné.

Le vampire aux yeux vertsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant