Chapitre 3: Rencontres rassurantes

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 Une fois dehors, Nathaniel se retourna pour refermer la porte, tremblant terriblement. Il eut beaucoup de mal à trouver la serrure mais il y parvint finalement. Il se retourna ensuite serrant fortement sa canne. Il faisait plutôt froid et humide mais il savait que le temps ici devait être semblable à celui de l'Écosse en encore plus froid et plus humide mais il y était habitué. Seulement, il s'était déjà senti frigorifié à l'intérieur, dehors, s'était encore pire. Le vent sécha rapidement la sueur sur son front et il remonta la fermeture de son manteau jusqu'en haut. Mais étrangement, il se sentait paralysé et il n'arrivait pas à se décider à avancer. Ça le terrifiait terriblement : jamais il n'arriverait à aller jusque là bas sans rien voir! Il resta tétanisé là un long moment sans savoir quoi faire avec la terrible envie de rentrer et de se cacher sous une couette pour ne plus bouger.

Ce ne fut qu'un long moment plus tard qui parvint à se reprendre un minimum après une rude bataille intérieure contre sa peur. Il avait toujours tout affronté vaillamment jusque là, il pouvait encore le faire aujourd'hui même si ça lui paraissait pire que d'affronter Voldemort et les mangemorts. Et puis il savait qu'il avait besoin de ces soins. Il fit un pas hésitant et sa canne raclant le sol tomba soudain plus bas, lui indiquant une marche. Il la descendit prudemment pour ne pas en trouver d'autres. Il tourna ensuite à gauche, suivant son plan pour se diriger. Heureusement, la route n'était pas trop complexe. Les premiers pas furent très hésitants alors qu'il vérifiait maladroitement de sa canne qu'il n'y avait pas d'obstacles. Et finalement, ce n'était pas aussi terrible qu'il l'avait imaginé. C'était terrifiant et très déstabilisant mais pas insurmontable. Rapidement, il parvint à trouver le bord du trottoir, sentant sa canne tomber plus bas lorsqu'elle y arrivait. Il balayait devant lui de droite à gauche sur environ un mètre comme il avait vu certains aveugles le faire.

Il sursauta vivement lorsque sa canne cogna un premier obstacle alors qu'il ne s'y attendait pas. Arrivant à sa hauteur, il chercha ce dont il s'agissait et toucha un poteau de bois placé à sa droite près de la route. Il poursuivit ensuite son chemin lentement, prenant son temps. À chaque moment, il avait peur de percuter quelque chose. Il sursauta en entendant une voiture passer près de lui, pris d'une angoisse irraisonnée. Il se calma en se disant qu'il avait veillé à bien rester sur le trottoir et assez éloigné du bord, il n'y avait aucune raison pour que les automobilistes le percutent. Mais ça le terrorisait de ne pas pouvoir s'assurer par ses yeux qu'il n'y avait rien de dangereux près de lui, qu'il allait dans la bonne direction... C'était horrible. Mais il continua et commença à s'intéresser aux bruits qui l'entouraient, chaque son semblant soudain étrange et dangereux. Pourtant, il n'y avait rien de bizarre, lorsqu'il regardait les choses calmement. Le bruit du vent, des voitures, de lointaines discussions de passant, des portes que l'on ouvre, que l'on ferme,... des bruits ordinaires d'une ville en début d'après midi. Mais ils devaient étrangement inquiétant sans le secours de ses yeux et il sentit sa peur s'amplifier et la panique se rapprocher.

Il fit une petite centaine de mètres dans une angoisse grandissante même si rien d'étrange ne lui arrivait. Il se sentait mal et son corps le torturait de nouveau, protestant contre l'effort. Mais comme il en avait l'habitude depuis des années, il continuait à se tenir droit et à ne pas traîner les pieds, ne laissant rien transparaître. C'était automatique et il ne s'en rendait même plus compte. Mais il avait si mal, il avait de la difficulté à se concentrer. Il sursauta en entendant quelqu'un parler un peu fort et semblant s'approcher de lui. Il s'immobilisa pour écouter :

- Jeune homme ! appelait la voix.

Il se demanda si c'était lui qu'on appelait, mais c'était difficile de savoir sans voir la personne. Il identifia un homme mais il ne put en dire plus. Il se tendit en entendant quelqu'un s'approcher d'un pas vif.

Monde d'obscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant