Nathaniel ne dormit pas de la nuit, bien au contraire. Il était hanté par de terribles cauchemars, par la peur et l'obscurité. Il ne pouvait trop bouger, ses blessures qui le torturant dés qu'il faisait un faux mouvement et même lorsqu'il ne faisait rien d'ailleurs. L'injection de Carlisle l'avait beaucoup soulagé mais avec sa pseudo nuit plus qu'agitée, la douleur avait atteint un niveau tel que même l'antalgique ne parvint pas à l'aider. Il dut s'y reprendre à de nombreuse fois pour parvenir à se lever, grimaçant et gémissant. Attrapant sa canne et son téléphone, il gagna péniblement la cuisine pour boire un peu d'eau qu'il trouva avec beaucoup de difficulté. Mal pour mal, il alla s'habiller dans la foulée, puis il alla s'asseoir dans son canapé, près du chauffage alors qu'il était toujours fiévreux et gelé aussi paradoxal que cela soit. Exténué et à bout dans tout les sens du terme, il se contenta d'attraper sa couverture restée sur le fauteuil depuis son arrivée et d'en couvrir ses jambes.
Il resta là de longues heures, n'ayant pas la force de faire autre chose. Ni la force, ni l'envie alors que le moindre mouvement réveillait de plus en plus une douleur qu'il avait beaucoup de mal à supporter. Il se contenta de boire un peu d'eau en laissant passer les minutes et les heures, apathique. Il gardait une respiration courte pour ne pas trop agiter ses côtes. Il n'eut pas l'impression que sa fièvre baissait, il se sentait horriblement faible et raide, engourdi, lourd et les malaises le secouaient régulièrement. Il ne bougea que lorsque l'heure de son rendez vous avec Carlisle approcha. Étrangement, l'idée d'aller voir l'homme le réveilla un peu. Ça lui avait fait du bien physiquement et mentalement la veille. Le calme et la douceur du médecin l'avaient apaisé et rassuré un peu.
Ce fut très difficilement qu'il se prépara à se mettre en route, la peur revenant l'envahir au galop. Il sortit finalement mais ce jour là, il n'y eut pas de Shérif pour le guider et c'est au bord de la panique, sursautant pour un rien, lentement et difficilement qu'il alla vers l'hôpital, son corps protestant violemment contre l'effort. Il s'arrêtait régulièrement, à chaque changement de direction, se concentrant sur le plan imprimé dans son esprit pour trouver son chemin. Heureusement, et si cela prit du temps, ce fut sans encombre qu'il arriva à destination s'aidant de ses souvenirs de la veille, éprouvé et tendu à l'extrême, tremblant autant de peur que de faiblesse, de douleur et de fièvre. C'était une tension qu'il ne tiendrait pas longtemps, cette peur et ce désarrois lancinant l'usant à toute vitesse. Il s'annonça à l'accueil qu'il trouva en marchant tout droit et en avançant des sept pas qu'il avait compté le jour précédent. Il reconnut la même dame qu'à sa première visite à sa voix. Elle s'empressa de contourner le comptoir pour le guider à la salle d'attente, le faisant asseoir.
- Vous n'avez pas l'air très bien monsieur Douglas, s'inquiéta-t-elle alors que son état était visible malgré qu'il maintienne une façade parfaite.
Il se tenait droit et son visage était neutre mais certains signes physiques ne trompaient pas. La fièvre, les tremblements, sa pâleur terrible...
- Je suis juste un peu fatigué, ça va, assura-t-il la voix faible. Merci, dit-il poliment touché par son inquiétude.
- Bien mais appelez si vous avez besoin de quelque chose. Je vais prévenir le docteur Cullen que vous êtes là, annonça-t-elle.
Il acquiesça et l'écouta s'en aller, se concentrant sur le claquement de ses talons pour ne pas penser à sa douleur. Carlisle lui, avait beaucoup pensé à son jeune patient, se demandant comment il allait et impatient de le revoir pour s'assurer de son état. L'heure de son rendez vous avec lui était d'ailleurs arrivée et il venait de le constater lorsque la réceptionniste vint le voir.
- Monsieur Douglas est là, lui annonça-t-elle. Et il n'a pas l'air bien, ajouta-t-elle l'air inquiète.
- Je m'en occupe immédiatement, répondit-il inquiet à son tour.
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Monde d'obscurité
Fiksi PenggemarJamais il n'aurait cru que cela se terminerait ainsi. Bien sûr, il avait fini par voir que ses amis, sa famille de cœur n'était pas ce qu'il pensait. Bien sûr, il avait vu que quelque chose n'allait pas. Mais l'admettre était douloureux et comment a...