chapitre I : l'inconnu

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Dring dring dring...

La sonnerie de mon téléphone me fit sursauter sur mon lit : je décrochai.

- Hmmm bonjour... C'est qui ? répondis-je d'une voix très fatiguée, comme si je venais de
parcourir des centaines de kilomètres à pied.

- ANNA tu es encore bourrée ? Tu es ressortie après la fête pour aller boire n'est-ce pas ? me
questionna-t-elle, sur un ton assez furieux.

- C'était chiant, j'étais censée faire quoi ? Et puis ça ne dérange personne que j'aille prendre
quelques verres en plus, répondis-je tout en grimaçant, à cause de la fatigue.

- Si, ça me dérange. Tu bois trop, tu vas finir par tomber malade si tu continues comme ça !
se plaignit-elle.

- Quelques verres ne vont rien me faire, tu dramatises trop, la rassurai-je.

- Ah ! Si tu le dis mais faut faire attention, tu sais bien que ce n'est pas seulement ça qui peut
te rendre malade. Tu devrais arrêter d'aller dans ce club, il y a plein de voyous dedans. Un jour
tu vas finir par coucher avec l'un d'entre eux, et qui sait s'ils ne sont pas contaminés ! exclamat-elle, l'air inquiet.

- Oui bla bla bla... ok. Tu dramatises trop. Tu m'as appelée pour quoi ?

- Pense à rentrer à la maison, quelqu'un t'attend, m'informa-t-elle.

- ok, j'arrive. Je vais juste prendre une dou... Mais où suis-je ? m'étonnai-je, interloquée.

- Comment ça où tu es ? Ne me dis pas que t'as enc...

Je raccrochai avant qu'elle n'ait fini de parler.J'observai la pièce pendant quelques secondes, puis tournai la tête : un jeune homme, d'à peu près le même âge que moi, était dans un profond sommeil, nu, avec son avant-bras sur son front
et l'autre main sur ses pectoraux. Je le regardai un instant. Sa beauté m'avait un peu envoûtée
quelques secondes, avant que je ne revienne à la réalité et réalise enfin ce qui se passait vraiment. J'ai couché avec ce mec. Un peu en panique, jedécidai de prendre mon courage à deux mains et de rester calme. Je levai le drap : j'étais toute nue. Je m'y attendais.

- Je t'autorise à prendre une douche, dans ma maison. Pas plus que dix minutes. Après ça,
part, dit-il, les yeux toujours fermés.

Il me fît sursauter car je m'y attendais absolument pas : il semblait être profondément endormi.

Il retourna la tête, et fît de même avec son corps. Je le regardai d'un air interloqué.

- Dire que j'ai couché avec un tel con, m'exclamai-je avant de me lever et d'emporter le drap
avec moi.

- Ce drap n'est plus mon bien privé, dis donc ! s'énerva-t-il.

J'étais sur le point de partir, mais je me tournai et le vis tout nu. Je voyais tout. Tout ! Tout !
Sous le choc, je me figeai, incapable de bouger. Il fît un geste pour essayer d'attraper le drap,
mais ceci me ramena bien vite à la réalité. Je me retournai rapidement. Puis d'un pas précipité je courus vers la porte. Je l'entendis crier derrière moi.

- Putain, reviens tout de suite avec ce drap. Ne joue pas l'innocente, c'est pas la première fois
que tu vois ça. Reviens tout de suite ! Il fait froid.

Je ne m'arrêtai pas, je continuai à marcher sans savoir pour autant où se trouvait la salle de
bain.

Je ne l'entendis plus parler. Je continuai à chercher la salle de bain : j'avais l'impression
de faire le tour de l'appartement.J'avais déjà visité la plupart des pièces, pourtant ce n'était pas si grand que ça. Je trouvai encore une porte, je m'apprêtais à l'ouvrir quand soudain une main se posa sur mon épaule. Je savais que c'était lui, mais je ne voulais pas me retourner, j'étais
morte de honte après la scène de tout à l'heure. J'ouvris la porte et fis comme si de rien n'était.

- Arrête-toi.

Il tira sur le drap, qui me couvrait entièrement depuis quelques minutes, me laissant toute nue.
Il me fixa un moment : j'étais toujours sous le choc, alors je ne bougeai plus.

- Tu as de jolies courbes, me complimenta-t-il avant de rentrer dans la salle de bain.
Après ses paroles, je me mis en colère et ouvris brusquement la porte mais je ne tardai pas à
regretter ma décision : il sursauta et me regarda, laissant ainsi mon regard plonger dans le sien.

- On dirait que t'avais besoin d'autre chose, dit-il, l'air interloqué.

- Dé...désolé ! m'exclamai-je avant de fermer brusquement la porte.

Je m'accroupis devant la porte, morte de honte, toute nue, dans la maison de cet inconnu. Je me
sentais au bas de l'échelle. Je sursautai quand il ouvrit la porte, me faisant légèrement cogner
la tête contre ses pieds. Je levai la tête, mais je le regrettai très vite car il était en sous vêtements, et j'étais juste en bas. Nous étions tous les deux restés perplexes,incapables de bouger, laissant nos regards parler pour nous.

Mes Trésors Interdits Où les histoires vivent. Découvrez maintenant