Chapitre 2

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Stiles attendait, les bras croisés sur son torse. Il avait enfilé une veste pour couvrir la nuée de frissons qui dressaient les poils de ses bras. Impossible pour lui de savoir s'il avait froid, ou si la vue de Théo dans sa chambre – et plus généralement sa maison – lui donnait la gerbe. De mémoire, il n'avait jamais réellement apprécié la chimère. Lorsqu'ils étaient à l'école primaire, Scott et lui traînaient avec Théo de temps en temps. Pour autant, Stiles avait toujours ressenti une sorte de gêne, comme si Raeken avait quelque chose de dérangeant. Une aura particulière.

Son regard dur ne quittait pas Théo, surveillant le moindre de ses faits et gestes. Il ne lui avait jamais fait confiance, cela n'allait pas commencer maintenant. Qui lui disait qu'il n'allait pas l'étriper ? Il l'avait bien frappé. Pour le faire taire, certes, mais le geste était là, ancré dans sa mémoire. Même Derek n'avait jamais levé la main sur lui de cette façon et pourtant, Dieu sait à quel point il avait pu se montrer violent par le passé. Oui, il lui avait éclaté le nez contre le volant de sa voiture, mais sa main n'avait pas tapé directement son visage. Elle l'y avait amené, c'était très différent. Et puis Derek avait une conscience accompagnée d'une morale, contrairement à Théo qui se fichait éperdument des conséquences que ses actes pouvaient avoir sur les autres. Derek. Bordel, à ce moment précis, il pensait à Derek. L'image de l'ancien alpha avait toujours participé à calmer ses angoisses et au fond, il savait très bien pourquoi. Plus qu'un crush, Derek le rassurait par sa simple présence dans sa caboche torturée. Il avait cette aura de calme qu'il avait toujours enviée. Et même si songer à lui faisait du bien à l'hyperactif, cela n'effaçait tout de même pas l'angoisse qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir avec une certaine force. Parce que le danger était là, face à lui, plus perfide que Scott avait jamais voulu le croire.

- Tu préfères la version qui fait pleurer dans les chaumières, ou... Commença Théo d'un ton railleur.

- Va droit au but, le coupa Stiles.

Il jouait avec le feu sans le vouloir. Il était comme ça et ne savait que rarement se taire lorsqu'il le fallait. Quoi qu'on lui dise, il ne changerait pas. Il était bien trop tard pour ça. Néanmoins, la terreur l'aidait parfois à se calmer, à faire preuve d'un tant soit peu de mesure. En présence de Théo, se contrôler était bien difficile tant la rancœur que l'hyperactif entretenait le concernant était forte.

- Très bien, lâcha la chimère.

Stiles n'aimait pas la position dans laquelle il se trouvait. Il avait laissé Théo s'assoir sur son lit tandis que lui avait choisi d'occuper la chaise de son bureau. Enfin, choisi. Disons que l'être surnaturel avait d'office pris place là où il le voulait et Stiles avait ressenti le besoin de ne pas chercher à l'en empêcher. Incapable de savoir s'il tiendrait en place en étant debout, l'hyperactif s'était installé sur cette chaise maudite qui grinçait à chacun de ses mouvements. Il ne s'empêchait pas pour autant de gesticuler, parfaitement conscient que Théo sentirait tout de même son stress, qu'il le cache ou non. De toute manière, bouger était dans sa nature.

- J'ai été missionné pour collecter des informations sur la meute de Beacon Hills, lâcha tout naturellement Théo sans crier gare.

- Pour la détruire, j'imagine ? Fit Stiles d'un ton glacial. Et bien évidemment, tu t'es dit que t'introduire chez moi était une bonne idée, qu'utiliser un humain faible et incapable de se défendre ne te pose aucun problème. Tu comptes me torturer avec quoi, tes griffes ? Quoi que tu fasses, je ne te dirai rien.

Si les mots étaient forts et que Stiles semblait ne pas être touché par l'idée, son odeur parlait pour lui. Seulement, l'humain n'avait pas encore pris la pleine conscience de ses propres paroles. Pour autant, il était d'une indéfectible loyauté à son stupide meilleur ami, à cette meute qu'il considérait comme sa seconde famille. Il avait déjà tant fait pour lui, pour les autres. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait cesser de les aimer, de les aider.

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