Chapitre 4

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Théo attrapa Stiles par le col de son t-shirt et le releva brutalement avant de le plaquer contre l'arbre. Ses rugosités manquèrent de faire grimacer l'hyperactif tant le choc était brutal, mais la peur et la souffrance tétanisaient jusqu'à son visage. Les yeux exorbités et emplis d'horreur du châtain fixèrent ceux, brûlant d'une colère particulièrement bien jouée de son vis-à-vis. Si Stiles n'avait pas été aussi cassé par la soirée puis la nuit qu'il avait passées, sans doute aurait-il perçu la faille dans ce regard bleu ciel. Après tout, personne n'était parfait et personne ne pouvait maîtriser le mensonge à la perfection.

Mais les conséquences des actes de Théo étaient là, face à lui. Ainsi, il était assuré que Stiles ne pouvait pas découvrir ce qu'il en était vraiment.

- Qu'est-ce que tu fous ? Lui cracha-t-il au visage. Qu'est-ce que tu fous, bordel ?!

Stiles ferma les yeux une seconde. Il en avait besoin. La respiration tremblante, il ne savait que faire. La vérité ? Il n'aurait pas peur de la dire s'il avait la certitude que sa faiblesse ne causerait pas la perte de son père. L'hyperactif voulait le protéger et il le ferait au péril de sa vie.

Mais aujourd'hui, il n'était pas capable d'aller au lycée, de mentir éhontément à ses amis. Il n'était pas prêt. Tout ça, c'était trop frais. Il savait qu'il allait les trahir, cependant... Il n'avait même pas encore eu le temps de se faire à l'idée. Soudain, son visage partit brutalement sur le côté. Stiles sentit à peine la gifle en tant que telle. La brûlure mordante de la main se fit ressentir en décalé, à mesure que l'hyperactif prenait conscience du geste de la chimère.

- Stiles, je te le demande une dernière fois. Qu'est-ce que tu fous ?!

La voix de Théo était forte, tant et si bien qu'il criait presque et son ton des plus agressifs et menaçants le fit frissonner violemment. La violence allait tomber, il la sentait arriver. Honnêtement, Stiles n'avait aucune idée de ce qui pourrait lui permettre d'éviter ses poings au maximum. D'éloigner le danger de son père également. Une chose était certaine : s'il allait au lycée... Son mensonge ne tiendrait pas une seconde. Il avait besoin de temps pour établir une stratégie et apprendre à contrôler ses réactions. Dans tous les cas, quoi qu'il dise, les retombées l'attendaient et il en était diablement conscient. Plus que jamais, sans doute.

- J-je peux pas... Je peux... J'y arriverai pas, articula-t-il péniblement. Pas maintenant, s'il te plaît...

Ce qui le poussait à être honnête ? Un mélange de panique et de lucidité. Stiles savait que le mensonge ne le sauverait pas, dans la mesure où les facultés chimériques de Théo lui permettaient, comme les loups-garous, d'entendre les battements de cœur. Ainsi, il n'avait pas réellement le choix. La terreur l'inondant purement et simplement l'obligea à fermer les yeux avec force. Il ne voulait pas voir ce qui allait lui arriver. Intérieurement, il se fustigea, s'insulta de tous les noms. Se montrer aussi faible n'était pas dans ses habitudes et suppliant... Encore moins. Stiles avait sa fierté et il avait toujours essayé de la maintenir à flot : il était humain, et son statut l'obligeait à être plus fort, dans un sens. Mais là... Il était traumatisé tant la torture de Théo, quelle que soit sa forme, avait été efficace. Et tout ça, c'était trop frais.

Brisé. Ce fut le mot qui vint instantanément à l'esprit de Théo qui cachait son effroi devant le fruit de ses sombres agissements. Mais il ne pouvait pas arrêter. Pas maintenant. Pas alors qu'il l'avait malencontreusement... Dressé. Qu'on le croie ou non, Théo ne comptait pas en arriver là. Cela n'avait jamais été son but. Et pourtant, ce n'était pas fini. Stiles était... Il était si têtu et loyal qu'il avait fallu qu'il fasse tout pour le rendre obéissant, quitte à dépasser ses propres limites. Il était indéniable que sa stratégie des plus barbares avait fonctionné.

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