{ Frozen } - 𝐿'𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑔𝑙𝑎𝑐𝑒 [Xingqiu x Chongyun]

Chapitre 6 : S'éloigner un peu

" - Xingqiu. Ton père est rentré. Et il souhaite te voir. Il t'attend dans le salon. " annonça la mère de Xingqiu à son fils. Ce qu'il redoutait le plus était arrivé : devoir se retrouver en face de son père. Quelle attitude son père allait-il adopter face à son fils. Allait-il hausser la voix contre lui, ou lui montrer amour et sympathie ? Depuis qu'il était petit, Xingqiu devait s'adapter à ces deux facettes de son père. Ses changements d'humeurs étaient si soudain qu'il n'a jamais su si son père l'aimait ou le détestait. Et même chose pour Xingqiu. S'il pouvait être le meilleur père au monde, il pouvait aussi être le pire.

    Xingqiu ne voyait pas souvent son père, mais les souvenirs qu'il conservait de lui sont assez déplaisants. Interdiction de sortir avec des amis, de s'amuser ou de jouer dehors. Les sorties étaient seulement pour accompagner son père dans ses missions, pour voir et apprendre. L'obligation d'apprendre à jouer d'un instrument de musique, de faire du sport, d'apprendre les bonnes manières. Il se souvenait aussi de cette fois où Xingqiu avait osé lui répondre. Il n'avait jamais vu son père aussi en colère. Totalement effrayé, il n'avait jamais recommencé. Malgré tout cela, son père lui avait souvent offert ce qui lui faisait plaisir, l'a déjà emmené en mer sur son bateau, et il en gardait de très bon souvenirs. Celui d'un père heureux de montrer le monde à son fils.

    Mais face à ce comportement changeant sans cesse, Xingqiu développa une sorte de trauma envers lui. Il ne savait jamais vraiment comment agir. On ne savait jamais ce que son père pensait réellement. Il savait d'autant plus jouer la comédie de par son travail. Devant faire jouer ses bonnes relations, son père savait aisément modifier ses émotions selon la situation. Cela avait quelque chose d'assez terrifiant pour un fils, de voir un père jamais le même, de ne pas savoir qui il était vraiment, de ne pas savoir s'il l'aimait.

    Devoir se confronter à lui angoissait de plus en plus Xingqiu. Son corps entier se mit à trembler de plus en plus, ses mains devinrent moites. Par le stress, il se frotta énergiquement ses mains, qui virent au rouge.

    Xingqiu se trouvait en face de la porte du bureau de son père, habituellement vide par ses nombreux voyages. Il y était planté là depuis quelques bonnes minutes, n'ayant pas la force de pousser la poignée. Puis il repensa aux derniers mois qu'il avait passé. Des mois heureux, auprès de quelqu'un avec qui il s'amusait beaucoup. Il pensa alors que ce n'était pas son père qui allait gâcher tout ça. Il empoigna fermement la porte, prit son courage à deux mains, et passa la limite entre le couloir et la pièce.

    Il vit alors son père là, assis devant son bureau bourré de paperasse. Il était assez imposant, sa carrure cachant la lumière venant de derrière lui. Xingqiu s'avança dans l'ombre dessinée par son père. Il n'osa pas lever les yeux vers lui.

" - Vous m'avez demandé père.
- Xingqiu mon fils. Ça faisait longtemps.
- Oui.
- Tu as même un peu grandi je trouve.
- C'est possible.
- Ta mère m'a rapporté ton comportement tu sais.
- Ah... "

    Son père se mit à rappeler ce qu'il s'était passé avec Xingqiu à propos du groupe de trois garçons, mais avec un calme déconcertant. Xingqiu voulut lui dire qu'il ne connaissait même pas l'histoire, qu'il n'était même pas là. Il voulu lui expliquer lui même la situation, que ces mecs le méritaient. Que son propre fils subissait de l'acharnement depuis longtemps. Mais il ne dit rien. Il savait très bien que face à son père, il n'avait rien à redire.

     Le père de Xingqiu passa le reste de la discussion à observer les notes de Xingqiu. Il le félicita d'ailleurs, en ajoutant que ces cours à domicile avaient l'air d'être une bonne chose. Xingqiu acquiesça.

    Les journées qui suivirent furent très pesantes. Son père était là pour tout contrôler, tout surveiller. Xingqiu avait vraiment du mal à se défaire de tout cela. Ses pensées devinrent bien plus morose, il perdit sa joie de vivre. Xingqiu traînait des pieds partout où il allait. Quand ils se croisaient avec son frère, Zihao lui faisait systématiquement une petite tape sur l'épaule, pour l'encourager, mais aussi pour lui montrer qu'il était là pour lui. Xingqiu le comprit. Il pensait sincèrement qu'il avait de la chance de l'avoir, au moins lui.