Chapitre 16 : Venus

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Chapitre 16 : Venus

– J'avais un plan.

Maia dévisagea Alya, haussant un sourcil. Cela faisait à présent une heure qu'elles étaient à ses côtés, simplement en train de le regarder dormir et attendre que Nathanaël rentre du travail.

– Et en quoi consistait ton plan ?

– Je...

Alya se coupa, ne sachant comment le formuler. Ce n'était pas un plan précis avec des étapes, c'était plutôt un objectif. Quelque chose à vérifier.

– Si ton plan c'était qu'il tombe amoureux de toi pour te jeter dans les bras de son harceleur, tu as réussi, bravo.

– De quoi ?

– Léo.

– Léo le harcèle ?

Maia dévisagea encore Alya, lui demandant silencieusement comment elle ne s'en était jamais rendu compte.

– C'est lui qui a détruit son vélo, tu le sais quand même.

– Non ! Il ne me l'a jamais dit.

Elle était vraiment blessée par cette nouvelle.

– Sérieusement, Alya. Je sais que... t'es pas très sentiments tout ça mais quand même !

Alya s'agenouilla face au lit, passant une de ses mains dans les cheveux de Neven. Il ne bougea pas.

– Il t'aime.

Alya flancha mais ne répondit rien.

– Tu dois arrêter de jouer avec ses sentiments.

– Je ne joue pas.

– Alors explique moi.

Elle soupira, ses yeux ne quittaient le garçon endormis.

– Je voulais vérifier une théorie. Je voulais être sûre de ses sentiments et des miens alors, j'ai... sa main s'arrêta, prenant une pause pour réfléchir. Puis je n'ai pas voulu l'embrasser c'est juste arrivé. Et j'ai paniqué.

– Et donc tu t'es dit que le meilleur moyen c'était de le rendre jaloux ?

– Jaloux ?

– Léo.

– Léo ? Il ne se passe rien avec Léo.

– Il vous a vu parler. Tu lui souriais apparemment.

– Oh.

– Oui, oh.

– Je ne me souviens pas lui avoir souris. Je lui demandais de me laisser tranquille.

– Vraiment ?

– Oui, je ne lui avais plus parlé depuis deux mois.

Et Léo lui envoyait des messages toutes les semaines.

– Et pourquoi tu évitais Neven ?

– Je ne l'évitais pas.

– Alya.

– C'est vrai ! Je réfléchissais.

Maia se pinça l'arête du nez, cherchant une logique derrière le non-sens d'Alya.

– J'ai ressenti quelque chose hier. On s'est embrassé et... après j'ai paniqué. Je n'ai jamais eu ça.

– Donc le seul truc que tu as trouvé pour accepter tes sentiments c'est de te faire un pseudo-plan dans le seul but de contrôler les évènements, alors que tu ne contrôlais rien du tout, et quand tu t'es rendu compte que tu ne contrôlais absolument rien tu as paniqué ?

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