Chapitre 8

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Flashback de Virgile

La nuit commençait à tomber dans les rues de Byzance et plus personne ne s'y trouvait.

Il avait entendu dire que tous les paysans s'étaient donné rendez-vous à la taverne des Six Rois pour discuter du matériel à amener lors de la fuite organisée pour la semaine suivante.

Il avait compris que la troupe de citoyens quittant Byzance allait être bien plus importante que quiconque aurait pu le prévoir.

En effet, dans la nuit de samedi à dimanche, plus d'un tiers des villageois quitteraient la forteresse en espérant trouver un havre de paix hors de la dictature du Raté.

C'était le surnom qu'ils avaient donné à Remus après que celui-ci ait perdu la tête ainsi que tué et torturé des innocents.

L'étymologie de ce surnom, d'après ce qu'il en avait compris, venait du fait que tous disaient qu'il était le fils raté de Lucius de Byzance qui, lui, était un excellent empereur.

Il devait se hâter de rentrer à l'atelier car le ciel s'assombrissait et qu'il avait déjà beaucoup de mal à retrouver son chemin dans les rues de Byzance la journée alors la nuit ne ferait qu'empirer son piètre sens de l'orientation.

Cela faisait trois mois que lui et son maître avaient quitté la Bretagne car ce dernier disait avoir un rôle à jouer à Byzance.

Il n'en savait pas plus et n'en saurait probablement jamais plus à propos du devoir de son maître mais son explication des plus floue avait tout de même suffit à dame Aenor que pour qu'elle accepte de se séparer de son meilleur enchanteur.

En tant qu'apprenti, il se devait de suivre son maître partout où il allait.

Et ce n'était pas pour lui déplaire, il ne possédait rien en Bretagne et c'est précisément ce pourquoi il avait été choisi par le vieil homme. De plus, les deux hommes s'entendaient à merveille.

Il marchait d'un pas lourd et sa tête lui tournait à cause du poids du sac qu'il portait sur son dos.

-6 serres d'aigle

-1 once de graisse d'oie

-un plant de camomille

-un plant de marjolaine

-deux corbeaux

-une demi bouteille de sang d'argol

-une demi douzaine de flacons d'huile de thalionne

Tels étaient les articles que Cornelius lui avait demandé de lui ramener et pour lesquels il avait fait le tour des échoppes toute la journée.

La plupart des denrées étaient d'une rareté impressionnante dans ces contrées.

La thalionne ne poussait que dans le nord du monde connu et les argols ne chassaient pas dans les alentours de l'empire...

Cependant, à force de chercher, il était ravi de pouvoir se présenter à son maître avec la totalité des ingrédients requis pour la fabrication de la potion destinée à rétablir le boulanger qui venait de sortir d'une fièvre ayant manqué de le tuer ainsi que ceux servant à préparer son célèbre onguent permettant une vitesse de cicatrisation encore inégalée.

Jamais la ville n'avait été aussi calme et jamais l'air n'avait été aussi lourd et humide.

A chacune de ses respirations, il avait l'impression que l'air était d'une densité telle qu'il peinait à rentrer dans ses poumons. Et les relents putrides de la tannerie ne faisaient qu'accentuer cette impression qu'il avait de suffoquer.

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