Look at the Sky

Sky

La visite de Mickael est interminable. Il me fait d'abord visiter les différents foyers où les élèves passent la plupart de leur temps entre les cours puis me montre la cafétéria, la bibliothèque, les différents bureaux, certains laboratoires, un gymnase et un terrain de football américain gigantesque et même certaines salles de classe. Ce serait passionnant si il ne parlait pas aussi bas. Je ne comprend rien à ce qu'il me dit et malgré mes efforts, je fini par laisser tomber et à acquiescer lorsque ça me semble nécessaire. Malgré tout, je suis immédiatement séduite par le campus. Je m'imagine déjà lisant sur l'herbe l'été, entre deux cours, passer des heures dans la bibliothèque à étudier et aller me poser dans des cafés avec des amis. Je sens que je vais me plaire ici. Mickael s'arrête devant une des portes du couloir et se tourne vers moi :

- Euh, c'est ta salle de classe... je... mmmh je, j'espère que tu te plaira avec nous. Tu verras, ils sont sympas. La plupart du temps.

Je me creuse la tête pour chercher une réponse adaptée quand il se tortille encore un peu et devient encore plus rouge avant de se lancer.

- D'ailleurs, je me demandais si euh... enfin... tu serais d'accord pour venir boire un café avec moi un jour ? Si ça te dérange pas hein. Et si tu veux pas, c'est pas grave... c'est... c'est comme tu veux. Débite-t-il a toute vitesse

- Oh... je... Oui ! Bien sûr !

Je me voyais mal refuser et vu comment il se détend d'un seul coup, soulagé, je me dis qu'il n'est pas plus mal pour lui de côtoyer plus de filles. Et ça pourrait devenir un ami, non ?

Je m'apprête à frapper à la porte lorsque le petit homme un peu grassouillet qui m'avait accompagné dans le bureau du directeur m'interpelle.

- Attendez, mademoiselle. Attendez ! Je vais vous accompagner dans votre classe.

Il me rejoint, dégoulinant de sueur alors qu'il vient seulement de parcourir le couloir au pas de course.

- Laissez-moi seulement reprendre mon souffle.

Il respire comme un taureau, bombe le torse et sans même frapper à la porte, pénètre en plein milieu du cours. Le silence se fait aussitôt et il adresse quelques mots à la professeure. Celle-ci a d'immenses lunettes qui lui font des yeux énormes, elle me dévisage un peu tandis qu'il lui explique sûrement quelques modalités puis m'adresse un sourire rassurant. Elle doit avoir environ la quarantaine et possède des cheveux blonds en pétard qui lui donne des airs de Professeur Trelawney dans Harry Potter. J'attends dans mon coin et essaye de me faire toute petite. Je sens les regards insistants des autres élèves sur moi mais je reste résolument fixée sur mes baskets.

J'attend encore quelques secondes avant de me rappeler que je suis Sky Anderson et que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Surtout pas par une bande d'ados snobinards seulement capable de différencier un sac Gucci d'un Chanel. Je lève aussitôt les yeux et rencontre immédiatement une paire d'yeux verts absolument... wooow. Je me perds totalement dans les méandres de ces pupilles dont les nuances de verts me donnent le tournis. Ils pétillent, pleins d'espièglerie et semble comme éteints si on cherche encore plus loin. Ces yeux me dévisagent également, me mettent à nue et j'ai la désagréable impression qu'ils peuvent lire en moi. Je ressors péniblement de cet abîme et associe ce regard à un visage. Un grand brun, le teint bronzé. Alors que nous sommes en plein mois de décembre à New-York mon dieu. Il a quelques tatouages qui dépasse à peine de son sweat-shirt XXL. Ce mec pue le danger, la confiance en lui. Il est... super... super sexy. Mes yeux descendent sur sa bouche et je remarque soudain le sourire psychopathe qu'il esquisse. Oula, la magie se brise aussitôt et j'ai l'impression de me réveiller. Lui, me regarde toujours avec ce sourire flippant qui me pousse à détourner les yeux, mal à l'aise. Je tombe soudain sur Lily qui sautille littéralement sur sa chaise, ravie qu'on soit dans la même classe. Elle a l'air surexcitée et son enthousiasme est contagieux car je me sens immédiatement mieux. Le proviseur débite soudain d'une voix de sentor.