Look at the Sky

Sky

Quand je rentre dans mon appartement, toujours plongé dans le noir et empli de silence, je me demande si ce qui vient de se passer était bien réel ou seulement le fruit de mon imagination. Je suis restée à une distance inférieure à 10 mètres près d'Eliott et nous ne nous sommes même pas entretués. Mais pire que ça, je suis entrée dans... un gang ? L'absurdité de mes pensées me convînt d'appeler Lily, j'ai grandement besoin de 2 ou 3 verres et d'un garçon pour oublier tout ça. Mon amie débarque une demie heure plus tard, un sac à dos plein à craquer dans une main, sa trousse à maquillage dans l'autre.

- J'ai bien cru que tu allais me laisser toute seule pour la soirée. Tu imagines, me pointer chez Steacy sans personne qui m'accompagne ?

J'avoue me souvenir vaguement de Steacy mais en tout cas, je lui suis extrêmement reconnaissante d'organiser une fête ce soir. Cette journée me semble interminable et j'ai bien besoin d'oublier mes soucis quelques heures. Mes parents travaillent tard à l'atelier et de toute façon, ils ne verront aucun inconvénient à ce que j'aille m'amuser un peu tant que je rentre de manière descente demain matin.

Lily furète un peu partout, visitant mon appartement entier en poussant des cris de ravissement à chaque pièce avant d'établir son domicile dans ma chambre que j'ai à peine eu le temps de décorer. Elle vide son sac sur mon matelas, étalant une quantité astronomique de robes en tout genre et de talons aiguilles puis d'un air expert, elle ouvre sa trousse avant de se jeter devant le miroir en hurlant qu'elle revendique cette place pour se préparer.

Pendant qu'elle se maquille avec application, je fouille dans mon dressing jusqu'à trouver une petite robe noire pailletée, un peu trop courte et moulante à mon goût mais qui fera très bien l'affaire et je profite de passer devant mon lit pour piquer une paire de talons noirs. En entrant dans la salle de bain, je me saisie de mon téléphone et crie à Lily d'allumer l'enceinte avant de mettre le son au maximum et de me glisser sous la douche. En me déhanchant en rythme, le pommeau de douche temporairement reconverti en micro, je hurle les tubes d'Adèle, tournant sur moi-même jusqu'à ce que le fil s'emmêle autour de mes jambes et que je doive m'en débarrasser.

Les cheveux dégoulinants, je sors le sèche-cheveux de ma mère puis les lisse jusqu'à ce qu'ils deviennent raides et brillants. Je me tortille pour entrer dans le vêtement et sautille jusqu'à Lily en enfilant les talons interminables. Elle est occupée à appliquer sur ses paupières un fard sombre qui rehausse ses yeux bruns quand elle m'aperçoit dans le reflet du miroir. Elle pousse un cri surexcité et un sifflement admiratif avant de se précipiter à ma place et de me laisser devant le miroir. Je découvre un paquet de chamallow à moitié entamé et j'en gobe trois d'un coup avec un sourire d'extase. Puis je saisis d'un de ces outils de torture censé me recourber les cils en soupirant, c'est parti.

•••

La musique me vrille les tympans. Je me demandais à quoi ressemblait une soirée new-yorkaise et bien, je suis servie. En arrivant avec Lily pendue à mon bras, je ne m'attendais pas à ce que la fête s'étale sur tout un étage d'un hôtel particulier. Le dernier, pour être exacte, le plus haut, si bien que quand je me penchais du balcon, j'avais du mal à distinguer les passants en contrebas. A peine entrée, Lily avait pris dans ses bras une fille inconnue au bataillon qui parlait avec un affreux accent français.

- Mes cheriiies, je suis si heureuse que vous ayez pu venir. C'est maaagnifique.

J'en avais déduit que c'était Steacy et l'avait remercié pour son invitation. Remerciements qu'elle avait balayé d'un revers de main en me donnant un verre de bière. Le début de soirée avec Eliott me semble si loin maintenant, j'en suis à ma troisième... non, ma cinquième bière, possiblement bu quelques shots et je sens enfin la chaleur familière bourdonner dans mon estomac, me faisant sourire bêtement à chaque personne que je croise. C'est sûrement cela qui explique que j'embrasse à présent un mec à pleine bouche, mes doigts fouillant dans ses cheveux courts. Les siens sont posés sur mes fesses tandis que nous bougeons mollement au centre de la piste de danse. Il fait une exploration approfondie de ma cavité buccale à grands renforts de grognements un peu dégoûtants.