Sky

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⁃ Sky, si on est en retard, je dis à Ramzi que tu es tellement constipée, que ton ventre a doublé de volume pendant la nuit et que tu ne peux pas venir.

Je trébuche dans mes chaussons dix fois trop grands, attrapant à la volée mon sac rempli de livres, de chewing-gums à la menthe et de vieux tickets de caisse perdus au milieu du bazar. Mia m'a toujours dit que les gens avec des sacs parfaitement rangés étaient la définition parfaite des personnes ennuyeuses. Le mien pourrait contenir une ménagerie, je ne m'en apercevrais pas tellement il est rempli. Tirant à la fois sur la fermeture éclair de mon jean et sur l'encolure trop serrée de mon sweat, je sautille a travers la chambre. Les filles de New-York ont toujours l'air de sortir d'un magazine de mode. C'est horriblement complexant quand je sors avec mon vieux jean et mes pulls de la veille. J'enfile une énorme écharpe et de grosses lunettes de soleil pour cacher mes yeux fatigués par la nuit mouvementée que je viens de passer. 

Je passe devant ma mère à toute vitesse et saute dans le taxi qui nous attend en bas, elle me rejoint quelques secondes plus tard, ayant aux pieds une paire de baskets ressemblant étrangement aux miennes. Prise d'un affreux doute, je baisse les yeux sur mes chaussures ou plutôt, les espèces de déchets où l'on distingue à peine de vieilles oreilles de lapins qui pendent de chaque côté, portant l'inscription « Good morning ». Autrement dit, mes vieux chaussons dont je n'ai pas le cœur de me séparer depuis 5 ans. Je suis maudite.

⁃ Pas le temps de faire demi-tour. On dira...

Elle me dévisage de haut en bas, passant par mon jean taché et mes cheveux en bataille.

⁃ On dira que tu es une fille d'artiste et que...nous te laissons exprimer ta créativité. Monsieur ?

Le conducteur du taxi lève la tête, faisant semblant de ne pas avoir entendu un mot de notre conversation.

⁃ Manhattan, s'il vous plaît.

Il s'exécute aussitôt et bientôt, nous traversons les grandes rues chic, bordées d'immeubles si haut que les derniers étages disparaissent derrière les nuages. Ma mère commence à parler avec le taxi man, lui demandant si il avait déjà pensé à passer au taxi électrique.

⁃ Vous savez, c'est vraiment super pour la planète. C'est un beau geste écologique.
⁃ Ma p'tite dame, j'gagne pas un rond. Je nourris mes gosses et j'paye mon essence, c'est déjà ça. Pour le taxi électrique, faudra repasser.

Elle fait la moue, peu convaincue. C'est une artiste, elle vit dans sa bulle et oublie souvent que dans le monde réel, les gens doivent travailler dur pour vivre. Je l'adore mais mon dieu, je suis heureuse d'avoir héritée du côté terre à terre de mon père.

Lorsque je sors du taxi, je tombe immédiatement amoureuse du lieu. Le bâtiment ne s'élève pas très haut, bordé d'un petit parc, où j'imagine les peintres se poser l'été pour créer. Je distingue d'ici déjà, le monde derrière les hautes fenêtres et je sens que cet endroit va me plaire.

⁃ Chérie, je vais me chercher un café, j'en ai besoin. Rentre, dépêche toi, Ramzi va t'attendre.

Je frappe à la porte qui s'ouvre immédiatement sur une jeune femme au style extravagant. Ses cheveux sont en pétards et ses jupes volent un peu partout autour d'elle.

⁃ Oh ma belle, je suis ra-vie de te rencontrer. Ramzi est si heureux que tu sois sa modèle. Suis-moi, suis-moi.

Perchée sur ses talons, elle se déhanche exagérément en fendant la foule. Je distingue de jeunes hommes, quelques vieilles dames et même quelques couples. Je mets quelques seconde à comprendre que ce sont ceux pour qui je vais poser. Je me sens gauche dans mes chaussons et réajuste mes lunettes de soleil en priant pour que Ramzi ait un bon anti-cerne.

Je pénètre dans une pièce moins lumineuse, remplie de gens qui s'affairent dans tous les sens. Je devine que je suis dans les coulisses. Je vois passer des décors, de grandes toiles et la jeune femme aux cheveux roses me conduit dans un coin de la pièce un peu reculé où sont alignés des milliers de pinceaux à maquillage et de palettes colorées. J'aperçois Ramzi, assis les yeux fermés sur un siège à bascule. Elle se dirige aussitôt vers lui et commence à s'agiter autour de lui, s'occupant de corriger son teint, de lui rehausser les pommettes puis se penche vers moi et me chuchote.

⁃ Les cours de Ramzi c'est toujours un vrai spectacle. Les gens viennent de plusieurs états pour y assister. C'est un professeur et un artiste formidable tu sais, la dernière fois, on a recréé la galaxie dans toute la salle. C'était une vraie galère d'accrocher toutes ces étoiles au plafond mais ça valait le coup, tout le monde était émerveillé.

J'acquiesce nerveusement, je ne m'attendais pas à ce que ce cours soit quelque chose d'aussi...important. Je me demande sur quel thème est celui-là. Ramzi semble soudain se réveiller car il se relève d'un coup, me faisant sursauter et réajuste sa chemise longue jusqu'aux genoux avant de marcher rapidement vers nous et de me serrer la main chaleureusement.

⁃ Tu dois être Sky ? Attends laisse moi te regarder. Tu es parfaite, absolument parfaite. Prends ma place, elle va te rendre belle comme un cœur.

Il recule de quelques pas et me balaye du regard durant plusieurs dizaines de secondes. La jeune femme me fait un signe de main faisant teinter ses nombreux bracelets, suivit d'un sourire rassurant. Apparemment, c'est un comportement habituel chez lui. 

⁃ Minnie, ma fabuleuse assistante. Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, non ?
⁃ On s'est vu hier.
⁃ Qu'importe, ça fait une éternité. Je pensais justement à un nouveau projet.
⁃ Après, d'abord je m'occupe de cette ravissante jeune fille.

Ramzi sort théâtralement, une main collée sur son front car « Si même Minnie ne le soutient plus, tout va être un désastre » et disparait, suivi du claquement régulier de ses chaussures à talons. Minnie me guide vers le fauteuil où celui-ci était assis quelques instants plus tôt et me prend par le menton en examinant mon visage sous tout les angles. Ma mère débarque soudain, tenant deux cafés à la main, son téléphone coincé sous son oreille. Elle en pose un sur la petite table et m'envoie un baiser avant de partir rejoindre je ne sais qui. Interrompant Minnie, qui couine de surprise quand quelques gouttes du gobelet fumant atterrisse sur son poignet. Je grimace en m'excusant platement, ma mère ayant filé une fois de plus.

Elle tournoie autour de mes yeux, de mes joues, de mes lèvres. J'ai toujours aimé m'apprêter et me faire belle mais mes compétences s'arrête à du mascara le matin et un eye-liner léger les jours de fête. Je devine que ce qu'elle s'apprête à me faire c'est un niveau au dessus. Et en effet, lorsque j'ouvre les yeux, ce que me renvoie le miroir c'est toujours moi, mais en plus sensuelle, plus sûre d'elle. Je me fais penser aux femmes fatales dans les films badass que mon père adore. Elle a accentué mes tâches de rousseurs et mon teint bronzé, souvenirs ultimes de la Californie. Et à réussi à dompter ma chevelure abîmée par des années de surf en de belles boucles souples qui retombent dans mon dos. Je suis amoureuse du résultat.

⁃ Woah, Minnie, je... merci beaucoup, c'est sublime.

Elle balaye mes remerciements d'un revers de main et je la suis quand elle se dirige vers une autre pièce remplie de vêtements divers et variés suspendus à des cintres. Elle slalome entre les portants jusqu'à plonger le bras dans un fouilli indescriptible dont elle extirpe une espèce de toge. Le vêtement est blanc et incroyablement long autrement dit, je suis certaine de me casser la figure dès que je vais le mettre en me prenant les pieds dedans. Je rentre dans une cabine d'essayage où je l'enfile en me tortillant. Le tissu glisse sur ma peau et descend jusqu'à mes chaussons, formant une traîne dans mon dos.

Quand je sors, Ramzi est miraculeusement de nouveau là. Il tient dans ses mains un calepin croulant sous les post-it et les feuilles couvertes de gribouillis. Je me racle la gorge, attendant patiemment qu'il me remarque.

⁃ Mmmmh Ramzi ? Tu aurais des chaussures à me prêter ?

Il lève la tête et esquisse un sourire à la vue de mes vieux chaussons.

⁃ Tu es délicieuse ma puce, mais tu seras très bien sans chaussures. Tu es une puissante déesse grecque, tu diriges un empire, nous ne sommes que de pauvres humains qui rampons à tes pieds. Tu es sublime, une grande guerrière, nous sommes tes sujets.

Je regarde Ramzi de travers, me demandant si je dois le laisser poursuivre ou l'arrêter dans son délire. Il s'arrête soudain, le regard perdu dans le vide.

⁃ Bref, contente-toi de marcher royalement jusqu'au rocher qui sera au milieu de la pièce. Reste bien sous les projecteurs, tu es une reine. Après, tu t'assois, fais en sorte qu'on voit bien ta robe. Et là, eh bien tu attends. Tu vas être exceptionnelle.

J'hoche la tête, la gorge trop nouée pour répondre, et suis Ramzi jusqu'à ce qu'il appelle la serre. Quand je pénètre dans la pièce immense, je marque une pause, ébahie par ce que j'ai devant les yeux . La serre est un grand jardin, entouré de vitres qui donne l'impression d'être à l'extérieur. Les plantes tropicales poussent partout, leurs feuilles descendant et formant une voûte au dessus nos têtes. L'endroit fait un peu penser à la forêt amazonienne et le silence m'apaise aussitôt. La température est agréable, chaude mais pas étouffante. Il la traverse à toute vitesse, passant devant cette merveille comme si c'était tout à fait banal. Lorsqu'il surprend mes yeux écarquillés, il explique en balayant d'un revers de main le décor :

⁃ Les artistes viennent toujours ici pour créer et chercher l'inspiration. Ça nous a coûté un bras, mon bras plutôt parce que c'est moi qui ait payé, mais ça en valait la peine.

Nous sortons de la serre beaucoup trop vite à mon goût et nous engageons dans de longs couloirs vides, que je parcours laborieusement à force de me prendre les pieds dans ma toge. Ramzi finit par prendre ma traîne dans ses bras et à me guider dans le dédale. D'ailleurs, tant que le sujet est sur le tapis, ce sont les couloirs les plus étranges que j'ai jamais vu. Ils sont violets, verts, bleus. Sur certains, quelqu'un à peint des oiseaux, des couchers de soleils et même des gens. Je repère une femme aux cheveux ébouriffés et au sourire joueur, un homme avec une moustache à l'italienne et...

⁃ Aaaahhh, c'est quoi ce truc ??? Dis-je en faisant un bon en arrière.
⁃ Ce « truc » comme tu dis, c'est moi. Oui, je sais que l'artiste a raté les yeux.

Je fronce les sourcils devant son portrait. Il y a vraiment un truc qui cloche, autre que ses yeux qui me regarde comme s'il voulait me draguer et que la couronne de roses qu'il aborde. Sans parler du fait que la peinture est énorme, elle occupe tout le pan du mur. Elle mettrais mal à l'aise quiconque passerai devant.

⁃ Pourquoi ton nez est-il si...

Je me creuse la tête pour trouvé le mot adéquat, évitant son regard insistant.

⁃ Proéminent ?

Le nez de Ramzi est tout à fait normal, légèrement courbé, on y fait à peine attention. Mais celui peint est complètement différent. Il est absolument énorme, tout droit et lui mange le visage. Son visage rougit et il me regarde, embarrassé.

⁃ Tu peux pas comprendre.

Il baisse les yeux et chuchote comme un petit enfant pris en faute.

⁃ C'est juste que... j'aime pas trop mon nez donc j'ai demandé à mon élève de l'améliorer un peu. Il est un peu raté mais pas trop mal, non ?
⁃ Non non.

Je réponds sans conviction et nous reprenons notre chemin dans un silence gêné. Nous rejoignons une autre zone des coulisses, bondée de techniciens effectuant les derniers réglages. On m'entraîne devant une immense porte en bois sculptée. Je me tiens debout, nerveuse. Un homme lisse ma robe en la disposant artistiquement tandis qu'un autre remet en place les boucles. Je me laisse faire, sentant mes mains devenir moite. J'entends un brouhaha distinct derrière la porte et on m'explique que c'est le public qui attend. On installe un fond noir et les projecteurs se braque peu à peu sur moi. Le bazar disparaît peu à peu, en même temps que les artistes qui se réfugie dans les coulisses. Je me retrouve seule, angoissée par le silence et éblouie par les spots de lumière. Une ombre passe alors derrière moi et j'entends la voix de Ramzi résonner dans mes oreilles.

⁃ Ok Sky, n'oublies pas. Tu es une déesse, tout le monde s'écrase devant toi. Ne t'occupes pas de ce qui se passe autour, ce n'est que de la mise en scène, tu es la pièce maîtresse. Bon courage.

Il serre mon épaule et recule de quelques pas, se renfonçant dans l'ombre, tandis que la porte commence à s'ouvrir doucement. Les conversations meurent peu à peu et une musique douce est lancée. Je me retourne alors légèrement et chuchote d'une voix tremblante.

⁃ Eh Ramzi ?

Personne ne me répond mais je sais qu'il m'écoute.

⁃ Moi je l'adore ton nez.

Puis je plonge mon regard dans la lumière, relève le menton et m'avance sentant ma robe glisser derrière moi. La musique m'enivre, elle me donne l'impression d'être l'actrice principale d'un film. Je parviens presque à croire à ses paroles. Je suis une déesse.

Je profite de ma traversée pour dévorer le décor du regard. Les élèves sont sagement assis face à leurs toiles, ils sont... beaucoup. Cachés dans l'ombre, je parviens de temps en temps à apercevoir une basket ou un pan de pantalon. Je veille à rester sous les projecteurs, mes pieds effleurant le parquet froid. Quand j'aperçois enfin les immenses colonnes de marbres s'élevant jusqu'au plafond et le faux parterre de fleurs mettant en valeur un rocher imposant sur lequel je suis supposée me percher, je me dis que j'avais sous-estimé le travail des artistes.

Et puis lorsque j'arrive devant le rocher, je fais face à un nouveau problème. Mais... comme je suis sensée monter dessus ? Je commence à paniquer, plantée face au rocher, cherchant un endroit où m'appuyer pour me hisser mais j'ai beau observer chaque côté du bloc de pierre, je ne trouve pas.

⁃ Pssstt

Minnie cachée derrière un rideau me montre du doigt comment faire le tour du rocher. Soulagée, je me glisse à l'arrière où caché aux yeux des spectateurs, se trouve un petit escalier me permettant de m'asseoir en haut. Je m'étends sur un côté à peu près plat, exposant ma robe de façon à ce que tout le monde puisse la voir. Je lève la tête et alors, commence la longue attente qui a permis à tant d'artistes au fil dans millénaires de peindre de sublimes toiles.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est vachement compliqué d'être modèle. Au bout d'une demie-heure, je commence à avoir des fourmis dans les jambes et une envie irrépressible de bailler. Pour combler mon ennui, je laisse mes yeux vagabonder dans la foule.

Les peintres en herbe lèvent de temps à autre un œil vers moi, me scrutant sous tous les angles avant de repartir à leurs toiles. Je reconnais quelques personnes que j'avais déjà vu tout à l'heure. Soudain, tandis que je contemple le fond de la classe, je vois quelque chose de surprenant. Mais alors de vraiment surprenant. J'en aurais presque envie d'esquisser un sourire machiavélique.

Il sait que je l'ai vu, il suffit de voir sa moue dégoûtée. Mes joues commence à se tirer à force de me retenir de rire. Alors comme ça, le petit Eliott cache un talent  d'artiste. Jusqu'à ce que je vois qui se tient à côté de lui. Là, je n'ai plus du tout envie de rire.

Une adolescente qui semble avoir quelques années de moins que moi peint assidûment sur le chevalet collé à lui. Elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau, de vrais jumeaux même s'il est plus âgé. Je repère tout d'abord le bonnet qui lui recouvre la tête. Puis ses yeux fatigués et son teint pâle, le même que j'aborde quand j'ai la grippe et que je me ballade dans la maison comme un zombie toute la semaine. Ce qui frappe le plus, c'est ses membres frêles et son fauteuil roulant. Je ne sais pas ce qu'elle a mais elle est mal en point.

Je n'ai pas le temps de plus m'appesantir sur le ragot du siècle car deux hommes vêtus de toges et portant à bout de bras, de longues lances, entre dans la salle. Je remercie le ciel que Ramzi ait prévu des animations pendant la séance, me permettant de me dégourdir les jambes de temps à autre.

Je me lève et leur adresse un signe de main comme s'ils étaient de valeureux soldats venus me protéger. Ils me rendent mon salut puis se positionne de chaque côté du rocher. Au cours des heures qui suivent, j'ai droit à une offrande de raisins et de fromages et on me défend contre des mortels trop envahissants. Le show était extraordinaire et l'ambiance électrique. Quand Ramzi débarque avec un grand sourire fier, suivit de Minnie et de quelques techniciens, les artistes se lèvent et applaudissent. Je me joins à eux avec enthousiasme puis quand il me tend la main pour m'aider à descendre du rocher, je salue la foule en souriant à ma mère que j'aperçois serrée entre deux artistes au fond de la salle, le téléphone toujours coincé sous son oreille et une tache de café sur son chemisier.

Je suis Minnie hors de la scène et elle me serre chaleureusement dans ses bras, m'écrasant contre sa poitrine opulente. Ramzi, toujours face au public, remercie chaleureusement les techniciens, les artistes et annonce que chaque toile sera absolument superbe.

Lorsque je vois que le public commence à quitter la salle, je les suis en coupant par les coulisses. J'évite Ramzi qui s'affaisse dans chaque bras disponible pour pleurer de joie et dévale à toute vitesse les escaliers. Je pousse la porte de service et m'arrête devant la sortie où je m'appuie nonchalamment. Quelques minutes passent et j'essuie quelques regards de travers des passants se demandant ce que fait une fille en toge et pieds nus ici. Eliott apparaît soudain au détour d'un couloir, poussant le fauteuil roulant où se tient celle qui semble être sa sœur. On va s'amuser.

⁃ Elliott ! Oh la la, ça fait un bail qu'on s'est pas vu, ça me touche vraiment que tu sois venu ici. Et qui est cette ravissante jeune fille qui t'accompagne ?

Le brun me lance un regard meurtrier et s'apprête à m'ignorer quand la petite me sourit chaleureusement et me tend sa main en se présentant.

⁃ Riley, sa petite sœur. Je ne savais pas qu'Eliott avait des amis. 

- Oh mais il en a pleins ma puce !!! Ne t'inquiètes pas, il adore les filles du lycée, surtout quand elles ne portent pas de vêtements. 

- Maman dis que c'est parce que c'est un solitaire, il préfère rester seul mais en vrai je savais qu'il nous cachais quelque chose. Il est un peu dur parfois mais il a bon coeur, tu verras. Tu étais trop cool comme modèle. 

- Ça, j'en suis certaine. Il est plein de bonté, ça se voit à dix kilomètres. 

Je la remercie et prétexte un appel urgent pour filer, avant de passer devant Eliott en lui chuchotant :

⁃ À plus tard, joli coeur.

Je le sens se tendre et serrer les poings. Je m'éloigne sans pouvoir retenir un rire ravi avant de les perdre de vue. Ah la la, joli coeur, j'ai toutes les cartes en main pour te faire tomber maintenant que je connais ton secret.

Look at the SkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant