Devil in the night

15

Près-au-lard

Dimanche 11 septembre – 14h34

POV : Matteo

Depuis que nous sommes rentrés, j'ai tout fait pour éviter de croiser Amelia dans les couloirs du château. 

J'ai tellement de rage en moi, que je ne sais pas si je réussirais à contrôler mes paroles face à elle. C'est pourquoi j'ai décidé, en ce dimanche après-midi, de prendre l'air seul dans les rues de Près-au-lard.

La météo est typique d'un mois de septembre en Angleterre. Au-dessus de ma tête j'observe le ciel remplit de l'habituel Fog anglais. Les trottoirs sont humides, mais il ne pleut plus depuis plusieurs heures. Une odeur de bière au beurre et de canelle se répend dans l'air. 

Je suis venu ici pour me vider la tête, et pourtant, les images d'hier soir tournent en boucle dans mon esprit. Amelia et ce putain de Moldu. Zach il me semble. 

La façon dont il l'a regardé... 

La façon dont ils se sont embrassés...

Rien qu'en y repenssant j'ai des envies de meurtre. Si je revois ce mec un jour, je pense qu'il y a des chances que je finisse à Azkaban. 

Putain, il faut que j'arrête. J'ai besoin de faire taire mon esprit. J'ai besoin qu'elle sorte de ma tête pour ne pas devenir fou.

Oublier Amelia. Oublier. Amelia. 

Je m'arrête devant un libraire exposant des livres anciens aux couvertures abîmées. Puis, comme si mon propre destin avait décidé de se foutre de ma gueule, au même moment Amelia sort de cette même boutique un livre à la main.

Putain.

Amelia : - Heu... Salut, dit-elle avec une petite voix. 

Elle m'observe, l'air embarrassé constatant que je ne répond pas. Un instant plus tard, elle reprend la parole. 

Amelia : - Tu vas continuer à m'ignorer encore longtemps ? 

Un léger rire s'échape de ma bouche. Je passe ma main sur ma nuque pour me laisser un temps de réflexion avant de lui répondre. 

Mais, visiblement agacée par mon attitude nonchalante, elle ne me laisse pas le temps et réplique assitôt.

Amelia : - Ecoute Matteo, je ne comprends pas pourquoi ni comment on en est arrivés là. Je veux dire, si tu ne veux pas de moi, que tout ça c'était juste pour t'amuser, d'accord. Mais il y a d'autres façons de faire passer le message qu'en te comportant comme ça.

Matteo : - Me comporter comme quoi ?

Amelia : - Comme un connard.

Aïe. 

Amelia : - Mais tu sais quoi ? J'aurais dû m'en douter en fait. Tu m'a traité comme une moins que rien depuis le début. Comme un "jouet", pas vrai ? 

Matteo : - Amelia...

Amelia : - Non c'est bon. C'est de ma faute. Avant toi, tout était calme. J'aurais dû écouter ma raison depuis le début. Continue à m'ignorer, comme ça, tout pourra revenir comme avant. Comme avant toi. 

Sur ces paroles, elle s'écarte de mon chemin et se dirige en direction de Poudlard. 

Je reste un instant immobile, surpris par ses paroles. Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ?