Un duo inattendu - Hisochro

CHAPITRE 3 : Le sous-sol.

POV Hisoka :

Je suivais Chrollo sans prononcer le moindre mot. Cependant, les pensées se bousculaient dans ma tête. Je l'avais sauvé dans un réflexe calculé. Après tout, je désirais être le seul à m'attribuer le mérite de l'éliminer. Et recevoir une aide extérieure pour se faire n'était pas envisageable.

Peut-être n'était-ce là que la seule explication que j'accepterai d'agréer. Ne désirant pas m'encombrer l'esprit de futilités pareilles, je fis donc taire le reste des pensées divergeant de celle-ci.

Ma seule motivation à le sauver est de pouvoir me rapprocher de lui et gagner sa confiance. Tout ceci dans l'optique de mieux l'éliminer par la suite. Voilà.

Nous arrivâmes aux sous-sol. À la différence du rez-de-chaussée, les murs étaient intégralement composés de blocs de granite. L'atmosphère était glaciale et croiser des insectes n'était pas rare. Trois salles se présentaient au pied de l'escalier. La salle de gauche était la mieux gardée. Sans nul doute la salle du coffre.

Une œillade vers notre touriste immobilier m'indiqua qu'il s'interrogeait sur la consistance des deux autres salles. Grand bien me fasse de connaître la réponse, je suis ici pour le coffre. Le reste n'intéresse que mes cartes.

J'émis un faible bruit de contentement à cette perspective, ce qui me valut un regard noir de la part de Chrollo.

On apercevait à présent le coffre mais je ne laissais pas le temps à mon acolyte d'établir un plan. Je pris la direction de la salle contenant notre objectif. Le chef de la brigade me suivait de près mais nous n'avions à peine fait deux pas que nous devions déjà faire halte.

Une vingtaine d'hommes nous encerclaient déjà et je pouvais sentir sans les entendre les reproches de mon coéquipier. Les gardes, contrairement à ceux gardant l'extérieur de la bâtisse, ne faisaient pas acte de figuration. Chacun était pourvu de Nen à en observer l'aura qui émanait de leurs corps. Voilà qui va rendre les choses un peu plus distrayantes.

POV Chrollo :

Je me place dos à Hisoka afin d'élargir notre périmètre de défense et accessoirement, coordonner notre stratégie offensive.

Je matérialise mon livre de la main droite puis l'ouvris pour activer mon Indoor Fish. Deux énormes poissons constitués de nen firent leur apparition, tournoyant autour de nos ennemis. L'effet fut immédiat, brisant le cercle de gardes.

Mes poissons sont carnivores, et continuaient leurs rondes meurtrières tel des vautours prêts à faucher leurs proies. Après nous avoir remarquablement servis de diversion, ils vont pouvoir disposer de nos adversaires pour le dîner.

Cette Capacité a su démontrer son efficacité à de nombreuses reprises mais, comme toutes les techniques, elle possède une faille : son activation est possible que dans un espace clos. Une chance que je sois dans un sous-sol.

J'hésitais à utiliser les capacités que j'avais acquises dernièrement. Je ne souhaitais pas donner d'avantages à Hisoka, ce sont des informations qui lui seraient d'une grande utilité lors d'un affrontement contre moi.

Cependant, plus on laissait ce combat s'éterniser et plus je serais forcé d'en dévoiler. Je devais donc m'arranger pour régler cela au plus vite. Je sentais Hisoka légèrement tendu dans mon dos et conclut qu'il était également pressé d'en terminer avec eux.

Je me contentais donc de replacer mon marque page de nen. Mon livre se referma et disparut, maintenant tout de même mon Indoor Fish actif.

Je grimaçais mentalement. Le fait que je puisse utiliser une de mes techniques sans avoir à m'encombrer de mon livre constituait déjà une révélation importante sur mes nouvelles compétences.

Dans un même mouvement, Hisoka et moi-même tournions imperceptiblement notre visage en direction de l'autre. Ce seul regard nous suffisait à partager nos intentions. Je sortis mon couteau empoisonné, un petit bijoux dont à peine 0,1 mg de sa substance pouvait anéantir une baleine. Quant à lui, il fit apparaître une dizaine de cartes dans chacune de ses mains.

- Que la fête commence.

Ce sont sur les mots du magicien que la seconde d'après nous étions déjà sur nos adversaires, ne leur laissant pas le temps d'anticiper. Bientôt, la moitié d'entre eux s'étendait au sol. J'assignais mentalement à mes poissons de s'attaquer à nos ennemis les plus affaiblis, nous laissant le soin de nous occuper des autres en toute tranquillité.

Les soldats restants étaient nettement plus coriaces que la première moitié. Le combat prit un peu plus de temps mais, après quelques minutes de résistance, notre dernier adversaire s'écroulait, rejoignant l'amas de corps méconnaissables qui gisait au sol.

Le sang de nos victimes nous recouvrait, un véritable carnage. Nos blessures se limitaient à quelques ecchymoses et de petites entailles. Pourtant, j'ai pu constater durant notre combat que sa blessure au dos semblait le freiner dans certains mouvements.

Je suspecte la blessure de tout à l'heure d'être plus sérieuse qu'elle n'y paraît au premier abord.

Je m'apprêtais à lui proposer d'y jeter un œil mais l'attention d'Hisoka n'était focalisée que sur une seule chose. Le contenu du coffre. Il s'empressa d'aller ouvrir ce dernier, et je me joignis à lui, désireux moi aussi d'inspecter son chargement.

Hisoka : On va enfin voir si ça en valait mon jeu de cartes !

Nous nous tenions tous deux devant le coffre désormais ouvert. Un rire sardonique s'éleva dans la pièce. Je m'évertuais à garder mon attention sur l'objet de notre quête pour ne pas avoir à regarder le clown bruyant. Il se calma pour me lancer un regard inquisiteur.

- Tu te fous de moi là ?! Tout ce monde ici juste pour garder un vieux livre poussiéreux ?!

Je le fixais quelques secondes d'un regard impénétrable en réponse à sa remarque acerbe.

En réalité, j'étais tout aussi surpris que lui par le contenu du coffre. Je feins l'indifférence néanmoins et m'emparais du livre comme si de rien était. Je m'autorisais quelques instants à le contempler. À première vue, c'est un livre ancestral de techniques de Nen. Je l'étudierai plus tranquillement à la base.

Je tournais les talons pour quitter la salle, laissant mon compaire planté sur le champ tel un figuier.