CHAPITRE 7 : Une retraite aux tournures redondantes.

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POV Hisoka :

J'ouvre les yeux lentement, encore un peu sonné par l'explosion survenue plus tôt. Je me libère aisément des décombres qui me recouvrent, malgré leur poids non négligeable. La fumée omniprésente m'étouffe, mais cela ne m'empêche pas de hurler à plein poumons son nom, le nom de Chrollo.

J'admets qu'en cet instant, il est ma seule préoccupation. Je continue de hurler son prénom, espérant qu'il me réponde. Certes, crier ainsi n'est pas très judicieux de ma part, vu que nos ennemis ne doivent pas être loin. Toutefois, cette attaque ne les aura pas non plus épargnés. Ils sont certainement aussi mal en point que nous. Enfin, espérons-le.

Je continue de fouiller les décombres à sa recherche. Je finis par le trouver au détour d'un couloir, sous un amas de roches. Il semble inconscient. J'entreprends de retirer avec précaution les gravats pour éviter une quelconque aggravation de son état. Après quelques minutes, de faibles gémissements en provenance de ma zone de travail m'indiquent qu'il reprend conscience. Mon acolyte me fixe avec une surprise non feinte de me trouver à ses côtés. Enfin, je présume.

- Hisoka? Qu'est-ce que tu fais encore là ? Va-t-en !

Qu'est-ce qui lui prend tout à coup ? Croit-il que j'allais laisser mon meilleur jouet dans d'autres mains que les miennes ? Non, il n'en est pas question.

- Non, certainement pas. Pas sans toi.

Je crois qu'en cet instant, nous fûmes tous deux surpris par mes propos. Je choisis cependant de jouer la carte de l'indifférence en affichant une expression impassible. En revanche, ce ne fût pas le cas de Chrollo, dont les yeux semblaient vouloir quitter leurs orbites.

Après avoir dégagé un maximum de débris, je soulève le poteau qui s'était écrasé sur Chrollo. Néanmoins, je me heurte rapidement à une entrave dans mon entreprise. Mon échec trouve sa source en la présence d'une autre poutre, elle-même effondrée sur celle dont j'essayais d'extirper Chrollo.

Je me décale légèrement, et me saisis de la fameuse poutre, l'envoyant un peu plus loin. Sa chute non contrôlée provoque une onde de choc instantanée qui fît trembler la bâtisse. Je sentis Chrollo faire mine de formuler une remarque, mais je lui fait signe de se taire.

Je retire donc la dernière poutre, libérant enfin Chrollo. Je le relève et passe son bras autour de mes épaules, posant une main sur sa taille. Il semblait ne pas pouvoir faire un mètre sans tomber et pourtant, il me repoussa, s'adossant au mur. Avant même que je n'ai pu m'enquérir de son état, il ferme sa veste avec empressement et croise les bras sur sa poitrine.

- Pourquoi n'es-tu pas parti tout à l'heure, quand tu en avais l'occasion ? Pourquoi prendre autant de risques pour moi ?

Alors que j'observais les alentours pour vérifier si la voie est libre, je me stoppe pour me tourner face à lui. Je me sens perdre le contrôle de mon corps au moment où mon regard se plonge dans le sien. Sans même m'en rendre compte, je vis mes mains se poser sur ses joues et mon visage se rapprocher dangereusement du sien. Mes lèvres ne tardèrent pas à combler l'espace qui nous sépare pour enfin rencontrer les siennes. J'aperçois dans son regard une lueur d'incompréhension se mêler à ce qui me semble... du désir ? Je décide de fermer les yeux pour savourer pleinement le moment. Chrollo est réceptif à mon baiser.

Ses bras se sont rapidement décroiser l'un de l'autre pour venir s'enrouler autour de ma taille, rapprochant doucement mon corps du sien. Et tout d'un coup, c'était comme si j'étais dans une bulle. Une bulle que je partageais seulement avec lui. Tout ce qui nous entoure, semblait avoir disparu.

Sa bouche s'entrouvrît dans un gémissement, laissant l'accès à ma langue qui cherchait désespérément sa jumelle pour la convier à une danse. Cette dernière accepta avec fougue l'invitation de sa cavalière, et toutes deux s'entremêlent dans un ballet fiévreux. Le temps semblait s'être arrêté autour de nous.

Je finis tout de même par mettre fin à notre baiser... avec regret. C'est à bout de souffle que je me sépare de mon partenaire. Mes poumons réclament de l'air frais. De l'air de l'extérieur, car bien que la fumée se soit quelque peu dissipée dans la pièce, l'air n'en demeure pas pur pour autant. Chrollo semble tout comme moi souffrir de son apnée mais je le devine également perturbé par notre baiser. Le souffle court, nous décidons par un regard de mettre les voiles au plus vite.

C'est le pas pressé que nous empruntons le chemin de la sortie arrière, trompant la vigilance des hommes qui se trouvaient là. Une fois passés la lisière de la forêt, nous nous lançons dans une course effrénée pour mettre le plus d'espace possible entre nous et cette bâtisse. Chrollo peine à garder mon rythme, aussi je ralentis considérablement mon allure pour lui permettre de rejoindre mes côtés. Je constate que ce n'est pas son cardio qui semble lui faire défaut. Il paraît plutôt freiné par ce qui pourrait être... une blessure ?

Je n'ai malheureusement pas le temps de vérifier cette hypothèse car notre course est brusquement interrompue. Devant nous s'offre une vision des plus chaotiques. Une vision similaire à celle que nous venions de quitter au manoir.

Un duo inattendu - Hisochro Où les histoires vivent. Découvrez maintenant