CHAPITRE 9 : Un effort incontestable.

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POV Hisoka :

Je m'éloigne de la chambre, l'esprit fulminant. La vision de ce torse bandé et de son esprit retord mettant un point d'honneur à me tenir tête, réveillent en moi mes plus profonds instincts de chasseur. J'ignore ce qu'il serait advenu de lui si j'étais resté une minute de plus dans la pièce. Enfin, j'ai bien une petite idée mais je doute que le dénouement aurait été propice à notre situation actuelle.

Pour l'heure, un autre instinct reprend possession malgré moi de mon esprit. La faim. Avec tous ces amusements, j'ai perdu de vue mon objectif premier. Le chat.

Je décide donc je partir en chasse de mon repas.

POV Chrollo :

J'arpente la maisonnette en quête de mon compagnon. La petite m'a rapidement laissé après le départ de mon acolyte, ne m'adressant que quelques mots pour m'indiquer qu'elle ne serait pas très loin si j'ai besoin d'aide pour ma blessure. Elle semble méfiante mais je préfère placer cette réserve sur le compte de la timidité. Après quelques minutes de recherche, je me rends à l'évidence. Hisoka est sorti.

Je soupire mentalement. Il est vrai que dans mon état, j'aurai des difficultés à me déplacer à travers les allées en ruine. Cependant, je me dois de garder un oeil sur mon clown de compagnie. Qui sait quelle bonne idée ce chenapan pourrait avoir à mon encontre.

Je parcours maladroitement les décombres pendant ce qui me semble des heures. C'est donc avec soulagement que je finis par l'apercevoir de dos. Il est assis en tailleur face à un château de cartes. Je continue prudemment ma progression, et je ne suis qu'à quelques mètres de lui quand des miaulements impatients attirent mon attention.

Un chat, sûrement celui de tout à l'heure, m'offre une scène des plus comiques. Le petit félin est en pleine chasse tout autour du périmètre du magicien qui lui, est occupé à empiler d'un air faussement concentré des cartes. Le rongeur se faufile habilement en dessus puis en dessous des décombres, tandis que son poursuivant saute de bloc en bloc pour réduire la distance. Le rat se fraye ensuite un chemin entre les cartes du magicien sans encombre. Le gros matou le talonne et anéanti le château de cartes. Hisoka soupire et quant à moi, je ne peux retenir un petit rire.

Le magicien oriente légèrement son visage dans ma direction, sans pour autant me regarder. Ma présence étant révélée, je franchis les derniers mètres pour prendre place à ses côtés. Je m'asseois sur un bloc de caillasse dont le confort est discutable, puis je me contente d'observer silencieusement le magicien. Il semble en pleine réflexion alors qu'il récupère toutes ces cartes à l'aide de son Bungee gum. Bien évidemment, je ne peux pas voir sa technique simplement sa réalisation. Mon visage se ferme subtilement, mes pensées me rappelant à mon bon souvenir, ma position de désavantage actuelle.

Avant que je ne puisse me poser le moindre questionnement, le rouquin prend les devants.

- Comment va ta blessure ?

Sa question me trouble l'espace d'une seconde. À vrai dire, je sens que quelque chose ne va définitivement pas. Je m'applique depuis mon réveil à ne rien laisser paraître, ne souhaitant pas révéler l'étendue de ma faiblesse à mon rival. Je choisis donc de minimiser ma condition.

- C'est douloureux, mais tu as fait du bon travail. Merci.

- Tant mieux, ça m'aurait ennuyé que tu ne puisses honorer notre combat.

Je me tends imperceptiblement à ces mots. Évidemment, il a toujours été question de cela. Hisoka reste Hisoka.

Je fais abstraction de la raison initiale de ma venue et me concentre plutôt sur les alentours. En levant le nez, je me rends compte que la nuit est presque tombée sur la ville.

- Nous devrions rentrer.

Je n'attends pas la réponse de l'arlequin et reprends la route en direction de la maisonnette.

POV Hisoka:

Je regarde Chrollo s'éloigner, peu décidé à le suivre. Je suis perplexe quant à mes intentions le concernant. J'ai pu observer la façon dont il plisse le front, et sa démarche vacillante, presque fiévreuse. Je soupçonne son état de pas être aussi bien qu'il le prétend. Et je dois bien l'avouer, je m'inquiète. J'observe le chat sauter d'une poutre et retomber fièrement sur ses pattes. En fait, ils sont assez similaires tous les deux. Fières mais gracieux.

Le cours de mes pensées est une nouvelle fois interrompu par un bruit assimilable à un gloussement. Intrigué, je me lève à mon tour, empruntant le sentier opposé à celui qui conduit à notre abris de fortune. Maison après maison, je tends l'oreille à l'affût de la moindre émission sonore. Je finis par trouver la source du bruit dans un taudis qui, malgré son apparence repoussante, regorge de petits trésors culinaires. J'y découvre diverses épices, de la levure, de la farine et même du très bon vin blanc.

Toujours en quête de nouvelles saveurs, je poursuis mes fouilles dans les sacs et placards avant d'être grossièrement écourté par des gloussements. Je me tourne alors vers l'opportun qui, c'est le cas de le dire, fait son entrée à point nommé. Le dindon s'approche de moi l'air de rien, répondant sûrement à son besoin de compagnie. Et moi j'ai besoin de manger. Je sens qu'on va bien s'entendre.

Je tente de l'attraper mais le volatile esquive et saute sur la table. La créature étire son long cou et relève la tête tout en me fixant. Non mais pour qui elle se prend la dinde ? Là s'en est trop. J'attrape la casserole que j'avais posé un peu plus tôt et inflige un coup à la grosse volaille. Je récupère mon poulet et ma bouteille de vin et reprend le chemin de notre nouveau refuge.

Avec toute la discrétion qui me caractérise, je pénètre doucement la maisonnette afin de différer l'annonce de ma venue. Je tends l'oreille pour mieux entendre la conversation qui se tient entre mon jouet et la petite. Il semble être question de magie ? Intrigué, je poursuis mon espionnage. À l'ombre des regards, j'observe discrètement les deux créatures. Kuroro est assis sur une chaise, les mains l'une dans l'autre. Penché en avant, il captive littéralement la rouquine assise à ses pieds.

Alors que je pensais détenir le mimétisme d'un caméléon, le visage de Kuroro se tourne vers moi. Je me fige à l'endroit même, et le sourire qu'il m'adresse me décontenance. C'est à sa nouvelle prise de parole que je reprends mes esprits en secouant brièvement la tête.

- Rejoins nous Hisoka. Ne sois pas timide cela ne te ressemble pas.

Le ton provocateur de sa voix ne passe pas inaperçu mais à vrai dire, je n'ai pas prêté attention à ses propos. Mon esprit est envoûté par le sourire lumineux et charmeur de Danchou bouleversant mon équilibre interne. Le regard que je porte à mes pieds me fait réaliser que ceux-ci ne sont plus à l'entrée du couloir mais à sa sortie, au seuil de la porte du séjour. Je n'ai donc pas seulement perdu le contrôle de mon esprit mais également celui de mon corps qui s'est déplacé sans mon consentement, pour la deuxième fois. Je ne comprends vraiment pas ce qu'il m'arrive ces derniers temps et cela m'irrite fortement.

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Ps : Je vais vous laisser un petit paragraphe énigmatique sur le "déroulement" du prochain chapitre, bien que cela concerne également les suivants. J'aime vous faire patienter et mijoter donc à la bonheur !

Égnime :
Une pensée peut en cacher une autre. Dissimuler ses sentiments peut être tout aussi trompeur pour les personnes extérieures que pour la principale personne concernée. Et enfin.. Peut-on accorder sa confiance à autrui sans avoir réellement confiance en soi-même ?

Qui est la fameuse personne dont je parle ? Quels sont les réels sentiments de Hisoka envers Chrollo et vis versa ? C'est sur ces questions que je vais clôturer ce chapitre. N'hésitez pas à voter et à commenter.

À la prochaine...~

Un duo inattendu - Hisochro Où les histoires vivent. Découvrez maintenant