Chapitre 5

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Léonie

Quand je m'éveille, il me faut quelques secondes pour me rappeler où je me trouve. Je suis en France, à Paris, dans la suite d'un palace. Je regarde l'heure sur mon téléphone et constate qu'il n'est que 8 h 30. Le rendez-vous avec la bijouterie place Vendôme est prévue pour 10 h. On attaque avec le plus dur ! A 14 h, on va aux Galeries Lafayette et demain matin au Printemps.

Je prends ma douche et m'habille. Je choisis un ensemble pantalon cigarette/ veste, gris foncé et un top noir avec un décolleté en V. Je mets mes talons aiguilles noirs. J'ondule mes cheveux qui m'arrivent juste au-dessus des épaules et me maquille comme d'habitude. Je mets la montre que m'a offert Ed. C'est un peu comme une vitrine à mon poignet. Je sors de ma chambre et remarque que Chris est installé au bureau en train de taper frénétiquement sur le clavier de son ordinateur. Je le regarde. Il est très classe avec son costume gris foncé et sa chemise blanche dont il a retourné les manches. Il s'avachit sur son siège et se passe la main dans les cheveux. Il est nerveux. En même temps, je comprends. Il joue un peu la réussite de l'entreprise à l'export. S'il ouvre cette porte, c'est gagné pour la renommée de la boîte. Je m'avance vers lui. Mes talons aiguilles tapant sur le parquet lui indiquent ma présence. J'ai la sensation qu'il me scanne. Il ne m'a jamais vu « bien » vêtue. Ed tolère largement mes choix vestimentaires. On ne peut pas dire que les talons aiguilles et la moto soient très compatibles. Je m'approche de lui. Mon cœur bat à cent à l'heure.

- Bonjour, souris-je

- Bonjour, me répond-il toujours en me dévisageant. Bien dormi ?

- Oui, très bien et vous ?

Il ne me répond pas. J'en déduis que non. La décontraction d'hier soir a laissé place au stress de l'enjeu.

Je m'approche de lui et m'accroupis pour ne pas le surplomber. Je pose ma main sur son bras :

- Je suis certaine que tout va parfaitement se passer. Vous vous êtes très bien préparé.

Il passe sa main sur ma joue. Et répond :

- Merci. Mais c'est aussi grâce à vous, Léonie, votre travail est excellent.

Il me regarde dans les yeux et je ne peux pas m'empêcher de fixer le mien sur ses lèvres. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai envie de les goûter ! Juste une fois ! Une toute petite fois. Je lui souris et me rappelle qu'il est mon boss et qu'il a une compagne. Le Room service vient à ma rescousse en frappant à notre porte. Je me relève et me dirige vers la porte. Je sens son regard sur moi.

Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse de notre suite. Nous discutons de choses badines. Mon téléphone sonne et je constate que c'est le numéro de notre interlocuteur du Printemps M Valence. Instinctivement, je me mets à parler en français. Je sens qu'il n'y est pas insensible. Je me saisis de ma tablette alors que mon voisin me scrute. Monsieur Valence, souhaite avancer notre rendez-vous à cet après-midi, 17 h 30. Je note rapidement l'info sur un papier et le tend à Chris. Il valide. Je termine ma conversation avec M Valence et raccroche.

- Ça va être une grosse journée, dis-je à Chris.

- Oui ! Comme vous dites. Demain, on pourra faire du tourisme comme ça !

Je souris en pensant qu'il plaisante.

- Non, mais je suis sérieux. Notre vol pour l'Italie n'est qu'après demain matin. On en profitera pour se reposer.

Après le petit déjeuner, je repasse par ma chambre. Je me brosse les dents, fais pipi, me parfume, retouche ma coiffure et applique un rouge à lèvres carmin. Chris m'attend devant la porte. Je le regarde et il me demande tout en retouchant son costume :

Boss par intérimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant