Boss par intérim

Chapitre 11

Chris

Dans le taxi qui nous mène à « Via delle Muratte », la rue où se trouve l'appartement de ma grand-mère, je n'arrête pas de repenser au voyage dans l'avion. Léo me donnait l'impression que rien ne s'était passé entre nous. Elle ne m'a pas regardé une seule fois dans les yeux. Elle n'a pas cessé de parler des différents interlocuteurs que nous devions voir pendant notre séjour à Rome, alors que nous avions déjà fait un point la veille. Je suppose que c'est un moyen d'éviter de discuter de ce qui s'est passé entre nous. Je pensais que quelque chose s'était réellement passé entre nous. Depuis notre conversation de la veille, elle s'est complètement refermée.

Le véhicule nous dépose non loin de la rue, qui est piétonne. Nous marchons côtes à côtes et je sens que Léo s'émerveille en frappant les pavés romains, en regardant les façades orangées des bâtisses. Moi non plus, je ne me lasse pas de ce paysage. J'y ai passé une partie de mes vacances quand j'étais enfant. Lorsque ma mère est morte, cet endroit était comme un refuge. Les habitants du quartier ne me considéraient pas comme le petit orphelin à qui on a prématurément enlevé sa mère.

Je m'arrête devant la porte en bois de l'immeuble. Juste à côté, se trouve le café de Sergio. J'irai lui dire bonjour plus tard. Léo manque de me rentrer dedans. Elle regarde toujours le paysage.

- C'est ici, dis-je

- Le quartier est très vivant.

- Tu te trouves à quelques rues de la Fontaine de Trevi. C'est effectivement assez animé !

Je vois briller une étincelle dans ces yeux. C'est tout à fait charmant. Nous montons au second étage de l'immeuble. L'appartement est impeccable. Luglia est passée par là ! Je propose à Léo une brève visite :

- Sur ta gauche se trouve l'espace cuisine. Devant toi le salon et la salle à manger.

- C'est très beau. Le parquet est magnifique, et ce contraste avec le moderne de la décoration...

- C'est ma sœur Judy et mon frère Marcello qui se sont chargés de la déco ! dis-je avec un clin d'œil. L'appartement contient deux chambres.

Je lui montre la première qui est plus une cloison montée avec une porte afin de donner un peu d'intimité aux deux personnes qui peuvent dormir ici, qu'une vraie chambre, et la chambre à sa suite.

- Je veux bien prendre la première chambre. Dit-elle