Chapitre 17

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Chris

Je vois les portes de l'ascenseur se refermer doucement sur son visage et je suis incapable de la retenir. Je ne peux pas après ce que je lui ai fait. J'étais tellement occupé à prendre soin de Liv que j'ai négligé ma vie et surtout Léonie en réalité. En entrant dans le bureau de mon père, qui sera désormais le mien, je me dirige vers la fenêtre qui domine Manhattan. Je repense au beau bordel de ces dernières semaines.

Quand les secours sont enfin arrivés chez Liv le soir de sa tentative de suicide, ils l'ont très rapidement prise en charge. Un lavage d'estomac et quelques heures de repos plus tard, elle s'éveillait. Je suis resté à son chevet tout le temps. Je me sentais et me sens encore maintenant très coupable de sa situation. Si je ne lui avais pas tout déballé au téléphone, elle n'aurait probablement pas essayé d'attenter à ses jours. Aujourd'hui j'ai l'impression d'être rentré dans une spirale malsaine, où mes choix ont des conséquences qui me dépassent. Je suis allé vivre chez Liv, le temps qu'elle se remette. Mais je ne sais pas si ma présence lui fait du bien ou du mal. J'ai l'intime conviction qu'elle prend mon dévouement pour de l'amour alors que ce n'est que de la culpabilité de merde. Je me suis mis dans un beau merdier. J'ai complètement abandonné ma relation avec Léo. Je m'en mords les doigts. Je m'en mords les doigts, mais je ne me vois pas lui infliger tout ça, plus la bombe que m'a balancée Liv quelques jours après sa tentative de suicide.

C'était le jour de sa sortie. Nous venions d'arriver à son appartement. Je l'ai aidée à s'installer dans sa chambre et je suis allé déposer quelques affaires dans la chambre d'ami que j'allais occuper le temps de mon séjour chez elle.

- Tu ne dors pas avec moi ? demande-t-elle.

- Non, Liv je préfère dormir seul vu les circonstances.

- Quelles circonstances ?

Je ne dis rien.

- Je sais que c'est horrible ce que j'ai fait Chris mais je ne voyais plus d'issu à tout cela.

- Je sais, Liv.

- Non, tu ne sais pas tout.

Je reste interdit.

- Je suis passée à l'acte...

- Tu n'es pas obligé d'en parler.

- Si, j'en ai besoin ! Je suis passée à l'acte parce que j'avais peur de te perdre toi aussi.

- Pourquoi tu dis : « toi aussi ».

Elle laisse s'étendre un silence qui me parait infini, puis elle se décide enfin.

Boss par intérimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant