CHAPITRE IV

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[Comme à mon habitude, je vous met une musique que je trouve concordante avec l'ambiance de ce chapitre. Libre à vous de lire avec cette dernière en fond ou non. Mais je vous conseille de ne pas avoir le son trop fort et je vous souhaite une agréable lecture :) ]

...

Le couloir se fit soudainement plus sombre, donnant l'illusion qu'Amar l'illuminait par sa seule présence. C'est à partir de ce moment là que je ne saurais expliquer ce qui s'est passé précisément. C'est comme si mon cerveau avait cessé de tout enregistrer et que mon corps était le seul à pouvoir garder en mémoire les instants qui ont suivi.

Étais-ce notre proximité ? Était-ce parce que ses paroles m'avaient laissé entendre quelque chose que je n'étais pas encore en capacité d'analyser ni même de comprendre ? Était-ce parce qu'il me plaisait et que je n'ai jamais su comment réagir face à la présence d'un homme ? Était-ce parce que mon corps produisait un trop plein d'hormones censés êtres présents uniquement durant mes chaleurs qui, n'allaient pas tarder à arriver ?

Tant de questions ont traversées mon esprit sans pour autant que je ne le quitte des yeux un instant. Je me souviens avoir eu du mal à faire un seul geste, de peur de devoir mettre fin à ce moment de contemplation partagée. Son regard était aussi intense que pudique. Ses yeux ne ciblaient que mon visage, mais c'est comme s'il avait réussi en un coup d'œil à deviner les moindres pensées qui traversaient le reste de mon corps. Le pire, c'est d'avouer que je ne m'en suis pas sentie gênée du tout. C'était comme si, j'avais accepté silencieusement qu'il recueille les informations que je désirais lui transmettre sans avoir le besoin de prononcer un mot.

Nous sommes peut être restés comme ça une minutes ou deux avant que son regard ne s'abaisse vers mon cou, complètement dénudé de potentiels bijoux ou de potentiels vêtements puisque le haut que je portais laissait apparaître grandement mes épaules ainsi que mon cou. En le voyant faire, mes yeux ne quittèrent pas les siens qui, semblaient se balader de gauche à droite sur mon torse. Il releva ensuite doucement ses yeux vers les miens à nouveau et sa bouche s'ouvrît. Mais aucun son n'en sortit avant qu'il ne se tourne brusquement pour se remettre à marcher dans le couloir. C'est à ce moment précis que j'eus l'impression de ressentir une coupure assez brutale et que je pus sortir de cette trans inexplicable. Légèrement mal à l'aise, il prit doucement la parole pendant que je me hâtais de le suivre silencieusement.

- Je n'aurai pas du te regarder de cette façon, je m'en excuse.

Je ne devrais pas poser la question...

- De quelle façon m'as-tu regardée ?

Trop tard.

Il s'arrêta soudainement pour se tourner doucement vers moi.

- Je t'ai dévorée du regard, Aliyah. Et ce n'était pas correct.

Surprise de son honnêteté, j'ai avancé vers lui, puis ai regardé ses mains qui semblaient très légèrement trembler.

Elles avaient l'air si douces...

Les siennes ne devaient pas avoir le même usage quotidien que les miennes; c'est à dire : frapper pour éviter de l'être ou de devoir le faire à deux reprises. Mais la délicatesse que transpirait Amar ou même Lennie me rendait envieuse. J'aurai aimé avoir des mains aussi délicates et bien tenues, mais également, attiser autant de sérénité qu'eux. Seulement, j'ai conscience que mon paraître et que ma nature sont tout autre. C'est sûrement ce qui expliquais le principal plaisir que j'avais d'observer Amar.

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