CHAPITRE VI

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Nous voilà, marchant désormais à quatre dans une allure quasi coordonnée. Aliandre ouvre la marche avec Adéis à côté de lui et Kelly trône paisiblement à côté de moi. Au premier coup d'œil, je dirais facilement qu'elle est plus âgée que moi de quelques années. Mais elle semble rester plus jeune qu'Adéis. Ils ont sûrement entre deux et quatre ans d'écart...

Malgré ça, elle semble être apte à réfléchir comme une femme d'âge mûre. Tant bien en encadrant émotionnellement un homme comme Adéis, qu'en étant présente dans des moments diplomatiques comme celui là. Et je ne parle même pas de ce que son fluide impose sans même montrer le bout de son nez. C'est une femme qui force le respect, il faut le dire. Après tout, il serait étrange qu'une femme fébrile et bête soit unie à un chef d'un Clan aussi imposant que celui d'Adéis.

Ils se sont sûrement bien trouvés... Enfin, s'ils se sont trouvés !

Curieuse de savoir si leur future union découle d'un arrangement familial comme cela se fais par chez moi, je décide de briser le silence.

— Je peux te poser une question Kelly ?

— Je t'écoute.

— Adéis et toi, vous vous êtes rencontrés comment ?

Surprise, elle me regarde puis ricane.

— Tu sembles déjà savoir que je suis sa future paire pour poser une question pareille, je me trompe ?

Je hoche silencieusement la tête. Elle croise de nouveau ses mains tel un vieux sage puis entame son récit le temps que nous arrivions dans la grande salle de réunion.

— J'ai connu Adéis à l'âge de mes cinq ans. Notre rencontre n'avait rien de naturelle, mais elle n'avait rien de sentimental non plus. Chez nous, les enfants possédants de grandes quantités de fluide s'entraînent entre eux afin de s'améliorer de manière constante. Et après avoir passé plusieurs tests, j'avais été choisie pour devenir sa partenaire de crime.

— Sa quoi ?

— Sa partenaire de crime. Répéta t-elle en souriant.

— C'est quoi des partenaires de crimes ? Une espèce de duo surentrainé à assassiner ?

- En quelques sortes. Pour être précise, des partenaires de crimes sont un duo surentraîné dans l'objectif d'assassiner une cible rapidement, silencieusement et sans laisser de trace. Ils se complètent quasi parfaitement à travers le combat. Comme le jour et la nuit, le feu et la glace ou le bruit et le silence.

Je comprends mieux....

— Pour effectuer parfaitement nos missions, nous devons êtres formés dès la petite enfance. On nous oblige d'abord à nous connaître en nous organisant des moments assez simples ensemble. Cela créer un lien, accroît notre observation et améliore notre perception de l'autre. Puis après tout cela, nous devons apprendre à nous connaître dans le cadre des sports de combat. Deux partenaires se doivent de deviner les mouvements de l'autre sans devoir user d'une quelconque forme de communication. Que ce sois par la vue, la voix ou encore les gestes. Tout est dans le touché. L'unique touché. Insiste t-elle en me montrant sa main.

— Mais pour cela, vous devez vous toucher tout le temps, non ? Comment combattre en étant collé à quelqu'un constamment ?!

— C'est précisément là que se situe tout l'intérêt du mode opératoire des partenaires de crimes. Reprend t-elle. Chaque mouvement fait, est permis grâce à l'autre et uniquement grâce à l'autre. Si je décide de lever ma jambe, Adéis se doit de me le permettre instantanément. Que ce sois en me laissant prendre appuis sur lui, ou en projetant puissamment ma jambe de lui même. Quoi qu'il choisisse comme mouvement, que ce sois un mouvement d'aide, d'appuis ou de renforcement, il se doit deviner ce que je m'apprête à faire ou ce que je désire faire et par conséquent, m'aider à exécuter la moitié de ce dernier. Si j'assomme un ennemi, il se charge de lui couper immédiatement la tête dans la foulée. S'il possède un angle mort pouvant lui être fatidique le temps de quelques secondes, je réagis à la seconde et élimine la menace pesant sur son dos.

IDFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant