Chapitre 5: L'amour est dans le pré

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Journal

Ma chère Emy, comment te dire à quel point j'ai été triste d'apprendre le décès de la maman de Nicolas. Elle comptait beaucoup pour lui, ainsi que pour Françoise...

A l'enterrement, je ne pouvais te quitter du regard, tu étais si belle. Mais je dois avouer que j'étais jaloux que tu accordes autant d'importance à cet homme qui ne t'aime certainement plus. Nicolas ne te mérite pas. Il ne mérite pas que tu sois encore amoureuse de lui, il ne mérite pas tout ce dévouement...

J'ai beaucoup apprécié la réception après les obsèques. Je n'avais jamais assisté à une fête post obsèques...du moins, pas ce genre de fête. Je te regardais danser et je me délectais à l'avance de tout ce que je pourrais te faire lorsque nous serions seuls. Il fallait que je commence par t'appâter, te rappeler que j'existais encore. Que je n'avais jamais complètement disparu...

J'ai envoyé le premier message que tu as pris comme une provocation de ma part...Cela en était peut-être une...Je ne sais pas vraiment si je cherchais à te provoquer où tout simplement à te séduire.

C'est à mon deuxième message que tu as répondu de la façon qui me convenait le plus...Tu voulais me retrouver derrière le grand chêne. Je ne te savais pas si audacieuse...J'étais à la fois étonné et agréablement surpris. Je croyais pouvoir jouer à ce jeu de messages un peu plus longtemps, mais visiblement, tu n'avais pas envie de ça...Tu voulais passer à l'acte...mettre le feu au chêne comme tu le disais dans ton sms. J'étais si troublé...Le moment était enfin arrivé...Ce moment pour lequel j'ai vécu pendant des années, tapi dans l'ombre de ta vie. J'étais prêt...Il fallait agir vite et discrètement.

Je dois dire que j'avais envisagé tous les scenarios (scenarii pour les puristes) possibles avec toi, mais pas celui-là. Pourquoi a-t-il fallu que tu prennes de la drogue ? je te voyais regarder le monde qui s'offrait à toi. Un monde créé de toute pièce par ton cerveau sous l'emprise des stupéfiants. Je crois que tu n'as absolument pas conscience d'être incroyablement belle lorsque tu es dans cet état second. Tu es sublime. Emy, je ne sais comment faire avec toi. Je n'avais qu'une envie, aller te rejoindre pour t'emmener avec moi, t'enlever à cette vie, à ces gens, à ta famille, à tes enfants. Je ne te voulais que pour moi à cet instant là...j'étais prêt à profiter de la situation lorsque tu es tombée par terre, inconsciente.

Tes copines ont tout de suite sonné l'alerte, tu n'es pas restée longtemps inconsciente, mais cela a suffit à briser mes projets.

Lorsque tu es revenue à toi, tu as repensé aux messages...Et alors tu m'as répondu... Mes plans n'étaient peut-être pas tombés à l'eau finalement pensai-je à ce moment-là.

Te revoilà prête à jouer avec moi, j'étais si excité à l'idée de sentir ta peau contre la mienne.

Tu as traversé le parc sans problèmes...mais tu n'as pas vu le chêne. Je me suis demandé si tu avais changé d'avis, ou s'il y avait un autre chêne...je t'ai alors suivie.

Tu as continué tout droit, toujours tout droit...je n'ai pas eu le temps d'arriver...il était déjà trop tard. Je n'ai rien pu faire ma jolie Emy, rien du tout. Tu étais allongée à même le sol, tu m'attendais. Lorsque tu m'as entendu arriver, tu m'as tout de suite dit que tu rêvais de nos retrouvailles...tu ne sais à quel point j'ai été touché par ces mots. J'étais encore dans l'obscurité de la nuit, et tu ne pouvais me voir. J'aimais ce jeu entre nous...Tu sentais ma présence, tu entendais le bruissement des feuilles à chaque mouvement de mon corps...mais tu n'avais pas peur. C'était tellement excitant. Tu me disais d'avancer, que tu te donnais à moi entièrement. Ce que tu ne savais pas c'est que je te voulais mais pas de cette façon. Il fallait que je te ramène avec moi, que je t'attache...

Je dois t'avouer que j'ignore comment nous en sommes arrivés là...mais une fois attachée avec le harnais du cheval, tu t'es mise à hurler. Les effets de la drogue s'étaient certainement dissipés. J'ai dû fuir lorsque j'ai entendu tes amies au loin. Elles sont arrivées si vite...j'ai à peine eu le temps de me cacher dans les buissons.

Si tu savais Emy tout ce que je rêve de faire avec toi. Si tu savais à quel point ton image hante mes pensées. Tu es l'élue, celle qui fera que le reste sera possible...Sans toi je ne peux continuer cette quête de perfection absolue. Tu es la pièce maîtresse de ce puzzle humain. Emy, il me faut un peu de toi, juste un peu de toi pour poursuivre mon œuvre.


Tu finiras seule...avec des chats. Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant