Tu finiras seule...avec des chats. Tome 2

Chapitre 18: comme le vin, les légendes réjouissent le cœur de l' homme

Chapitre 18 : Comme le vin, les légendes réjouissent le cœur de l'homme. ( Le Talmud)

Arrivés au pays de l'andouille, je parle bien de ma région, je descends de l'avion escortée par Georges...Lorsque mes pieds touchent le tarmac, Georges resserre sa main sur mon bras. Il regarde autour de nous, me dit de me dépêcher, de ne pas regarder les gens autour de moi. Mon cœur se serre, j'ai peur. Jusqu'ici, je ne me rendais pas vraiment compte de la situation...Il a fallu que Georges me l'explique dans l'avion. Georges est venu à mon secours pour me sauver des griffes du psychopathe qui me court après...je ne comprenais pas comment tout ceci était arrivé. Georges m'a dit que tant qu'il était avec moi, il ne pouvait rien m'arriver. Il dit que le psychopathe ne s'en prendra pas à moi dès lors qu'il est avec moi.

Lorsque je lui ai demandé s'il savait qui était le criminel, il m'a dit qu'il savait mais qu'il préférait taire son identité pour le moment.

Pendant tout le trajet en avion, Georges n'a pas dormi une seule seconde. Je sentais son regard bienveillant et protecteur posé sur moi.

Moi qui pensais que Nicolas était à l'origine de ce séjour au restaurant El infierno, mais il n'en est rien. Je ne sais pas si je dois être heureuse ou triste de la situation...Il y a une pointe de déception tout de même. Qui a pu organiser ce séjour pour moi ? J'aimerais tant connaître l'identité de cet individu.

— Croyez moi Emy, je vous assure que moins vous en saurai, mieux vous vivrez cette mésaventure.

Mésaventure n'est pas exactement le mot que j'emploierais pour parler de ce qui est en train de se passer

— Mais comment avez-vous su ce qui était en train de se passer ?

— Je préfère ne rien vous dire pour le moment. Je vous dirai tout lorsque vous serez hors de danger.

Mes mains tremblent, ma vision se trouble. Je suis en pleine prise de conscience, un peu comme si on venait de me donner un coup de poing avec un gant de boxe en acier. Mon corps se fige, je ne peux plus avancer.

Georges s'arrête et me regarde inquiet.

— Allez Emy, il faut avancer. Nous ne pouvons pas rester ici une minute de plus.

— Je ne sais pas ce qui se passe Georges...je ne peux plus bouger.

Georges de plus en plus soucieux, regarde derrière nous, sur les côtés et finit par me dire :

— Emy, il va falloir faire un effort. Je ne saurais comment vous mettre à l'abri si vous refusez de m'écouter.

— Vous ne semblez pas comprendre Georges...Je ne peux plus bouger. Je ne le fais pas exprès...

— Oh non, c'est pas vrai...vous faîtes probablement une crise de tétanie.

— Aucune idée...je sens que je vais tomber.

En seulement quelques instants, je me retrouve dans les bras de Georges qui me porte jusqu'à une voiture noire garée sur le parking de l'aéroport. Un homme coiffé d'une casquette de baseball s'empresse d'ouvrir la portière arrière pour que mon ami puisse me déposer sur la banquette.

— Allez Emy, le plus dur est fait. Nous allons maintenant vous mettre en lieu sûr.

C'est la dernière phrase que j'entends avant de m'endormir. Mes yeux se ferment et je plonge instantanément dans un océan de rêves tous plus étranges les uns que les autres.

Je suis avec Nicolas à la maternité, il est en train de m'aider à mettre au monde notre enfant, il me dit de pousser très fort, qu'il voit la tête arriver, je hurle de douleur mais je sais que je serai délivrée dans quelques instants. J'ai hâte de découvrir le visage de notre troisième enfant...Je réalise soudain que je suis plus en âge d'être ménopausée que d'avoir un enfant et que tout ceci n'est pas raisonnable. Comment vais-je faire avec un troisième enfant alors que nous avons déjà du mal avec les jumeaux ? J'ai déjà une dette de sommeil plus importante que la dette publique de la France...comment pourrais-je avoir un troisième enfant ? Avant de pousser une dernière fois, je dis à Nicolas que nous ne pouvons pas avoir cet enfant...Nicolas me regarde avec un sourire moqueur et me dit :