La nostra prima notte d'amore - partie 2

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Ainsi que le laisse supposer son titre, ce chapitre renferme beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour 🥰🥰🥰(et une scène explicite - que j'indique entre crochets si vous préférez l'éviter -, mais pas que😉🙄)... 

... il fallait bien ça pour leur permettre d'encaisser ce que l'avenir leur réserve.




Il est un peu plus de minuit lorsque Jason nous dépose devant chez moi. Il ne s'attarde pas : il a décidé de retourner chez Antonio pour prolonger la soirée. Heureusement, les Portelli habitent à moins de 10 minutes en voiture de l'oliveraie et cela ne l'a pas dérangé que je lui demande de nous ramener : il sait – comme tous les autres - que je suis réquisitionné aux aurores le samedi matin – ça impacte suffisamment les répétitions du groupe le vendredi ou l'organisation des soirées en général. Et même si aucun d'eux ne me le reproche, je me fais l'effet d'être le boulet de l'équipe, à devoir systématiquement trouver un chauffeur pour me ramener : ceux qui sont majeurs ont le permis de conduire et les autres, un scooter – ce qui leur assure une liberté que je leur envie clairement. Bon, j'avoue, ce soir, cela ne me dérange pas tant que ça de devoir rentrer, bien au contraire. Je suppose qu'il n'est pas nécessaire que j'en précise la raison, si ?

Nous sommes partis sans que je n'aie reparlé avec Tomeo. Pourtant, la conversation que nous avons eue est loin d'être terminée – je le sais. J'ai eu le sentiment qu'il m'évitait, s'éloignant ou détournant la tête dès que j'apparaissais dans son champ de vision – en même temps, Luca et moi étions sans cesse ensemble. Ça me fait chier, je ne vais pas mentir. Si Tomeo lui-même n'est pas en mesure d'accepter mon histoire avec Luca, je me demande qui d'autre le sera, mis à part Valentina... et encore, cela n'est absolument pas gagné.

La nuit est silencieuse et opaque : la lune semble avoir été absorbée au cœur du voile sombre qui couvre le ciel. Même mes grenouilles en contrebas ont décrété une trêve qui laisse enfin un peu de place au souffle léger du vent dans les arbres roux. Aucune lumière ne filtre depuis la maison : à cette heure-là, tout le monde dort déjà. C'est paisible et serein. Exactement à l'image de ce qui se passe en moi : ce sentiment de calme absolu, de justesse, où toutes les choses ont enfin trouvé la place précise qui leur est dévolue. Luca dans mes bras et moi dans les siens. Voilà où se trouve notre place à nous.

Je sens d'ailleurs son épaule contre la mienne tandis que nous suivons du regard les feux de la vieille Panda de Jason s'éloigner dans la nuit. Dès qu'ils ont disparu, nous tournons la tête tous les deux en même temps ; nos regards se croisent et se disent tout ce que les mots ne suffiraient pas à exprimer : l'incroyable certitude qui nous habite tous les deux, le bonheur d'être ensemble, la nécessaire présence de l'autre dans notre vie. Nos lèvres se rencontrent en douceur, la main fraiche de Luca glisse dans ma nuque – je frissonne.

Quand nos visages s'éloignent l'un de l'autre, je pose ma paume contre sa joue. C'est un geste encore nouveau, mais il me parait pourtant d'une évidence absolue. Sa peau est juste la plus douce du monde et je me demande comment j'ai pu vivre toutes ces années sans m'en rendre compte. Il incline sa tête puis saisit mes doigts pour les porter à sa bouche. Mes entrailles se tordent de délice et mon cœur chavire, purement et simplement. Je pourrais rester des heures ainsi, son regard brillant de désir rivé au mien, le creux de la main caressé par le souffle tiède qui s'échappe de ses lèvres... mais ce qui nous attend est encore bien plus beau – et cette idée suffit à me sortir de ma torpeur.

- Je vais poser ma guitare. Je reviens, soufflé-je en souriant.

- Ok. Je t'attends.

Je pousse la porte le plus discrètement possible et traverse la cuisine sans allumer : la faible clarté baignant la pièce me suffit – je connais les lieux par cœur. Je gravis les escaliers sur la pointe des pieds en évitant les 3e et 7e marches dont les grincements intempestifs m'ont trahi deux ou trois fois par le passé – faisant surgir comme par magie l'un ou l'autre de mes parents au beau milieu du couloir. Il est de toute évidence hors de question que ce genre de chose se produise maintenant – ils seraient capables d'insister pour que je reste dormir ici... et comme c'est absolument inenvisageable, une engueulade serait inéluctable... Bref. Parvenu dans ma chambre, je laisse ma guitare sur mon lit et ressors aussitôt, sans même prendre le temps d'attraper un tee-shirt ou un boxer pour la nuit – je ne compte pas mettre la moindre distance entre le corps de Luca et le mien, ne fût-ce qu'une fine couche de tissu.

Le prime volte (Les premières fois)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant