Chapitre 3

255 36 14
                                    


Honnêtement, Stiles allait mieux. Enfin, c'était tout relatif. Disons qu'il pouvait marcher sans aide et ne pas manquer de s'endormir à tout bout de champs. L'hyperactif se contenta donc du peu de progrès de son état, même s'il fallait avouer que ce brouillard partiel dans sa tête le minait un peu. En fait... Minimiser ainsi, c'était mentir. Plus sérieusement, son état le préoccupait un peu parce que... Stiles détestait ne pas avoir le contrôle sur quelque aspect de sa vie que ce soit. Il se savait maladroit et tête en l'air. Si l'on ajoutait à cela son hyperactivité qu'il n'arrivait pas toujours correctement... Il n'était guère étonnant qu'il fasse des conneries, avec plus ou moins de répercussions. Casser quelque chose, trop cuire des pâtes, ce n'était pas gênant. Mais ne plus se souvenir de sa soirée et réellement peiner à suivre les cours ? Ça, c'était dérangeant. Pénalisant. Lydia, qui était loin d'être aveugle, lui demanda à plusieurs reprises s'il allait bien et sans hésiter, Stiles lui raconta ce qu'il savait, entre deux cours, autrement dit pas grand-chose.

- C'est vrai que tu avais l'air épuisé, admit-elle.

- En même temps, si j'ai bu... Soupira Stiles.

- Tu n'as pas bu au loft, lui apprit Lydia, mais peut-être que tu t'es servi quelques verres en rentrant chez toi. Tu te sens triste en ce moment ?

Pour être honnête, la banshee trouvait cette histoire un peu bancale, mais elle ne pouvait douter de la sincérité de son ami. Elle vit Stiles froncer les sourcils, put presque sentir son cerveau se mettre en branle et réfléchir à tout ce qu'il apprenait.

- Non, mais... Scott m'a dit que j'avais bu. Que j'avais commencé avec un verre, énonça-t-il.

Il percevait là une incohérence des plus parlantes. Les versions de la banshee et du loup-garou se contredisaient sur ce point.

- Peut-être qu'il a mal vu, imagina la jeune femme.

Impossible pour les deux jeunes gens de douter de la stupide bienveillance de McCall et surtout, qu'il puisse mentir à son frère de cœur. C'était trop absurde. Scott était un idiot de première que la rapidité d'esprit n'égalait que son sens des priorités. Il œuvrait pour le bien et s'y prenait souvent comme un manche. Heureusement, Stiles et Lydia étaient souvent là pour lui remettre les pendules à l'heure et adopter des stratégies aussi sûres qu'efficaces.

- Ouais, c'est possible, souffla Stiles avant de râler. Je me déteste quand je suis comme ça ! J'ai fait n'importe quoi...

Elle lui passa une main dans le dos d'un air rassurant.

- Ce qui est fait est fait, à toi de te servir de ça pour éviter de le refaire. Actuellement, comment tu te sens ? Demanda-t-elle.

- Mieux, mais c'est pas encore ça. Cette sensation de brouillard, c'est... Perturbant.

Lydia voulait bien l'imaginer. Stiles avait le visage complètement déconfit et même si elle n'était pas une louve, la jeune femme avait l'impression de sentir ses émotions aussi clairement que si elle avait un odorat surnaturel. Peut-être juste qu'elle décryptait facilement son visage toujours très expressif, et qu'elle connaissait très bien son ami.

Si Stiles s'était confié à la banshee en long, en large et en travers, il avait omis de parler d'un détail qui aurait pu faire pencher la balance et diriger la jeune femme sur un tout autre terrain. Mettant la douleur plus que supportable de son arrière-train sur le compte d'une mauvaise chute ou de quelque chose s'y apparentant, Stiles n'y fit pas plus attention que cela. Il pouvait s'assoir, donc lui-même ne pensait pas à d'autre possibilité. S'il avait été dans l'incapacité de le faire, sans doute se serait-il posé quelques questions. Mais il n'allait pas se plaindre à chaque fois qu'il se faisait mal, n'est-ce pas ? La honte d'avoir bu au point d'oublier sa soirée primait également sur tout le reste.

The Saving SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant