Chapitre 16

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Felix et Changbin pénétrèrent dans la villa* de Maître Opiter. Les esclaves saluèrent le jeune guérisseur qui guida Changbin jusque dans le salon principal, où Felix trouva Opiter attablé. Il sentait la présence du gladiateur juste derrière lui, et il s'avança vers la table de bois qui regorgeait déjà de plats bien différents les uns des autres. Il s'installa en face de Maître Opiter alors que Changbin s'asseyait à sa droite. 

-Ravi d'enfin faire ta connaissance Changbin, commença le vieux guérisseur, tu me pardonneras de ne pas me lever, mon âge me contraint à rester assit le plus souvent du temps. 

-Il n'y a aucun soucis. Répondit Changbin. Felix m'a parlé de vous avec beaucoup de respect. 

C'était la première fois que Felix voyait Changbin parler avec du respect. Habituellement le gladiateur parlait aux autres avec une indifférence notable, lorsqu'il s'adressait à Felix ce n'était pas pareil, il lui parlait avec des sentiments profonds. Le voir respecter Maître Opiter car celui-ci comptait beaucoup pour Felix, cela faisait grandement plaisir au guérisseur. 

-J'ai entendu parlé de tes exploits dans la Grande Arène, tu es impressionnant jeune homme. Est-ce que je peux vous demander comment vous vous êtes rencontrés ? 

-Il est arrivé après un combat. Commença Felix. Il avait des griffures pleins le torse, un trou dans la cuisse à cause d'une lance et une fièvre assez élevée. 

-Et aujourd'hui il marche presque parfaitement bien. Je suis fier de toi Felix, tu as fais du très bin travail. 

Le jeune guérisseur sentit le rouge monter jusque dans ses oreilles, lorsque Maître Opiter le félicitait, il se sentait toujours revigoré. 

-D'où nous viens-tu Changbin ? 

-J'ai été une prise de guerre par l'Empire. 

Felix savait qu'il mentait, mais il le comprenait, Changbin ne pouvait pas se permettre de révéler qu'il était le fils illégitime de l'Empereur Néron, même si c'était aux proches de Felix. Il ne les mettrait que trop en danger et Felix savait qu'il s'en voulait déjà assez de le mettre lui, potentiellement en danger. 

-Vous avez les mêmes traits, peut-être venez-vous du même pays. Ce serait romantique, Vénus à fait un excellent travail en vous mettait sur la route l'un de l'autre. Continua Opiter. 

Felix lança un regard en coin à Changbin. Il écoutait attentivement Maître Opiter lui raconter diverses anecdotes sur des patients qu'il avait dû soigner, des cas graves et d'autres plus drôles. Felix connaissait chacune de ces histoires et même si il aimait beaucoup les réécouter, en ce moment même, il préférait regarder Changbin. Le gladiateur avait un sourire sincère placardé sur les lèvres, il témoignait beaucoup de respect aux vieux guérisseur et prenait ses paroles comme des sortes de bénédictions. Felix sentait un souffle se propager agréablement dans son cœur, il était en train de vivre l'un des choses qu'il avait toujours rêvé; la rencontre entre sa famille et la personne qu'il aimait du plus profond de son être. 

***

Après le repas, Maître Opiter avait salué ses deux invités et était parti se reposer. Felix en avait alors profité pour faire visiter la villa à Changbin. Ils étaient désormais dans  le jardin rempli de plantes, l'endroit préféré de Felix. 

-C'est ici que Maître Opiter m'a apprit une partie de mes leçons. 

-Il a fait de toi une magnifique personne. Je lui en suis infiniment reconnaissant. Non seulement tu m'as sauvé la vie, mais tu m'as fais tomber amoureux. 

-Comme si c'était ma faute. 

Changbin se pencha pour venir déposer un baiser sur le front de Felix.
Le guérisseur fit ensuite asseoir Changbin sur un petit banc de pierre placé au milieu du jardin, de sorte à avoir une vue parfaite sur les centaines de variétés de plantes qui habillaient les lieux. Felix s'installa à côté de son ancien patient afin de profiter lui aussi, de cette vue apaisante. 

-Quand on s'installera ailleurs, tu auras un jardin similaire, mais plus grand. Tu pourras l'étendre autant que tu veux. 

-Tu es adorable, mais je n'ai pas besoin d'autant. Juste de toi et de quelques mètres de terrain. 

-Je veux t'offrir ce qu'il y a de mieux. 

-Je sais, mais tache d'abord de gagner les prochains combats avant de me faire des promesses. 

Felix le disait en souriant, mais il sentait chaque jour une angoisse monter en lui ; celle qui impliquait que Changbin tombe pendant un combat et qu'il ne se relève pas. C'était un gladiateur très doué, mais quand Néron le verrait dans l'Arène alors qu'il le lui avait interdit, Felix se doutait qu'il enverrait quelque chose capable de mettre un terme rapidement au combat. Pas quelque chose pour tuer son fils illégitime, mais pour le détruire. 

-Tu feras attention hein, dans l'arène ? Fit Felix. 

-Bien sûr. Je dois être dans un état impeccable pour notre future nouvelle vie.

Felix laissa un sourire étirer ses lèvres. 

-Je suis content d'avoir rencontrer ta famille. Désolé de ne pas pouvoir te présenter la mienne. Fit Changbin. 

-Ne t'en fais pas, il n'y a aucun mal. Tu n'as pas la famille la plus facile qu'il soit possible d'avoir. Et puis tu l'as dis toi-même, quand tu auras gagné, on pourra prendre un nouveau départ, former une nouvelle famille. 

Changbin sourit à son tour avant de se pencher légèrement afin de déposer ses lèvres sur celles de Felix. Ce dernier senti toute la bienveillance du monde passer à travers ce baiser, il s'accrocha au cou de Changbin afin de ne pas couper le contact entre eux. Felix ne s'en rendait compte que maintenant, mais Changbin était rapidement devenu un pilier de son existence, une épaule sur laquelle se reposer. Même si son métier le forçait à risquer sa vie, il savait qu'il serait toujours là pour lui, qu'il ne l'abandonnerait jamais de son plein grès. 

C'était ce qui les unissait, la puissance de leur amour, la loyauté qu'ils se juraient, la force qu'ils se transmettaient, la passion qui les dévorait. 

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*

Une villa romaine n'est pas similaire aux grandes maisons que l'on qualifie de "villa" aujourd'hui. Les villa étaient certes des grandes maisons, mais elles une partie d'elles servaient pour des activités agricoles. Les villas placées à côté des champs servaient donc aux propriétaires du champs tandis que les villas placées dans les cités étaient certes destinées aux riches, mais servaient surtout à stocker les provisions et à loger les esclaves des propriétaires. 

Pugnator Deorum Où les histoires vivent. Découvrez maintenant