Numéro Vingt-deux

Chapitre 18

Luther se tourna vers les autres, une inquiétude évidente marquant ses traits.
- On fait quoi maintenant ? demanda-t-il, la voix légèrement tremblante.

Cinq leva les yeux au ciel, comme agacé par la situation.
- Maintenant, il n'y a plus grand-chose à faire. Tu peux commencer à prier, répliqua-t-il sèchement.

Luther fronça les sourcils, perplexe.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'on fait pour Alison et Vanya ? insista-t-il, cherchant désespérément une solution.

Vingt-deux haussa les épaules avec indifférence.
- Qu'elles aillent se faire voir, elles n'avaient qu'à être là, lança-t-il d'un ton méprisant.

Klaus, allongé sur le sol, se roula un peu sur lui-même avant de poser la question suivante, l'air absent :
- Et Diego alors ? C'est un jeune homme responsable, non ?

Cinq, irrité par l'atmosphère tendue, frappa brutalement la poubelle à côté de lui, faisant écho dans le silence oppressant de la pièce. Klaus s'assit par terre, l'air abattu, tandis que Luther restait immobile, figé dans une posture de réflexion désespérée. Quant à moi, adossé contre le mur, je lançais des regards noirs à quiconque osait croiser mon regard, la colère grondant en moi.

Luther rompit le silence en exprimant son inquiétude :
- Il a dû lui arriver quelque chose, dit-il, une ombre de peur dans la voix.

Cinq explosa soudainement, la frustration le submergeant.
- J'emmerde Diego, d'accord ? J'emmerde tout le monde ! rugit-il. Finalement, j'étais mieux tout seul pendant l'apocalypse.

Luther secoua la tête, exaspéré par l'attitude de son frère.
- Arrête un peu. C'est bon là, répondit-il, tentant de calmer le jeu.

Mais Cinq n'était pas prêt à se laisser apaiser. Il s'approcha de Luther, le regard dur et glacé.
- Je vais te dire un truc. C'est chacun pour soi à partir de maintenant. Qu'est-ce que t'en penses ? lança-t-il avant de tourner les talons, laissant Luther désemparé.

Je poussai un long soupir et me dirigeai à l'intérieur, laissant derrière moi le chaos émotionnel qui régnait. Cinq me suivit du regard alors que je franchissais la porte, mais je ne pris même pas la peine de lui accorder un regard. J'entrai dans la salle de bain et me penchai au-dessus du lavabo, laissant l'eau froide couler sur mon visage, espérant qu'elle emporterait avec elle un peu du poids qui pesait sur mes épaules.

Quelques secondes plus tard, Cinq entra à son tour dans la salle de bain et, sans un mot, verrouilla la porte derrière lui, coupant Luther, qui criait son prénom pour savoir ce qu'il comptait faire. Le silence retomba, lourd et oppressant.

L'inconcevable était en train de se produire. Je me demandais quel genre de personne serait prête à rencontrer sa propre version du passé pour trouver une solution à une telle situation. Rien que ses explications me dépassaient, mais il allait falloir faire avec.

~~~~~~~~~~

Actuellement, Cinq et moi sommes dans la cuisine, absorbés par notre tâche qui consiste à boire des litres et des litres d'eau. Sans inquiétude aucune, car cela fait partie de notre plan, aussi étrange soit-il.

- Cinq ? Vingt-deux ? Cinq ? Ving... Tout va bien ? appela Luther, sa voix résonnant dans la pièce.

Nous le regardons, nos verres d'eau toujours collés à nos bouches. Après avoir terminé nos gorgées, nous reprenons notre souffle, un sourire énigmatique sur les lèvres.

- Il faut que nous soyons bien hydratés, expliqua Cinq, comme si c'était la chose la plus évidente du monde.

Luther, perplexe, pencha la tête de côté.
- Hydratés ? répéta-t-il, visiblement déconcerté.