Chapitre 29

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Je me réveillai seule dans ma chambre, un mal de tête lancinant pulsant derrière mes tempes. Je me redressai avec difficulté et cherchai un doliprane que je pris sans tarder. Après une douche qui me laissa une odeur d'alcool persistante, je m'habillai d'un collant, d'une jupe à carreaux marron et d'une chemise blanche. Une fois mes dents et mes cheveux brossés, je chaussai mes bottines avant de partir en quête d'un être vivant suffisamment lucide pour une conversation.

Je déambulai dans l'hôtel, constatant avec déception qu'il n'y avait personne en vue. Je décidai donc de sortir prendre l'air. En regardant autour de moi, je remarquai que l'hôtel était le seul bâtiment encore intact parmi les décombres environnants. Je m'avançai sur la route et m'arrêtai au bord du vide, contemplant le dégradé de couleurs chaudes explosant devant mes yeux. Bien que ce spectacle annonce notre mort imminente, je ne pouvais m'empêcher de trouver cela magnifique. En réfléchissant, je me dis que je pourrais appeler mon père pour nous sauver, mais je pariais qu'il était en pleine bataille avec ses compagnons. Et puis, je ne serais pas Vingt-deux si je me contentais de la simplicité.

Un soupir de soulagement m'échappa alors que des mains se posaient sur ma taille. C'était Cinq ; je me dis qu'il n'y avait sûrement personne d'autre avec des tendances suicidaires ici. Je me retournai vers lui et l'embrassai passionnément. Il répondit en me serrant plus fort contre lui. Je passai mes mains dans ses cheveux, les décoiffant un peu, avant de relâcher ses lèvres pour aller à son cou.

- C'était une bonne soirée, murmura-t-il en passant sa main dans mes cheveux.

Je retirai mes lèvres de son cou et me redressai pour le regarder avec un sourire tendre.

- Tu ne te souviens même pas de la moitié, vieillard, répliquai-je.

Il ricana avant de me faire basculer au sol, me plaquant et commençant à me chatouiller les côtes, sachant que j'étais particulièrement sensible à cet endroit. Je ris aux éclats, me débattant comme je pouvais, jusqu'à ce qu'il s'arrête, restant au-dessus de moi avec un sourire narquois.

- C'était pour le vieillard, dit-il en souriant.

Je souris, lui fis un baiser sur la joue pour le déconcentrer, et m'échappai de ses bras en lui faisant un signe de la main sous ses râlements. J'aperçus Sir Reginald se diriger vers lui avant de retourner dans le salon de l'hôtel et de m'installer sur un fauteuil.

- Salut, Vingt-deux ! s'exclama Lila en sautant sur moi.

- Trop d'énergie pour moi. Récupère ta copine, Diego, répondis-je.

Lila rit et sauta sur Diego, qui râla en retour. Luther et Sloane arrivèrent, me saluant, ainsi que Viktor. Klaus me fit un câlin, suivi de Ben qui me salua, tandis qu'Alison, fidèle à elle-même, ignorait tout le monde. Nous restâmes ainsi quelques minutes ; les autres parlaient tandis que je n'avais pas vraiment la tête à sociabiliser.

Finalement, Cinq et Reginald entrèrent dans l'hôtel, acclamés par les autres.

- WHOUHOU ! s'écria Klaus.

- Bravo ! L'homme de la soirée ! ajouta Luther.

- C'était un discours époustouflant ! dit Diego.

- C'est clair ! confirma Luther.

- Tu as failli me faire pleurer, espèce de gros nounours ! s'exclama Lila.

- C'est ce que tu dis à Vingt-deux tous les soirs ? Maintenant je comprends pourquoi elle t'aime ! lança Diego en riant.

- Mon passage préféré, c'est quand tu as dit qu'on était une famille unie par le destin et l'amour, déclara Viktor.

- Ouais, c'était sublime, ajouta Luther.

Numéro Vingt-deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant