Chapitre 3

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Si quelqu'un frappe à ma porte, cela doit être une personne perdue ou un ivrogne. Avec un soupir de lassitude, je me dirige vers l'entrée et ouvre la porte. À ma grande surprise, ce n'est pas un étranger ou un vagabond : c'est simplement Cinq qui se tient là.

- Viens avec moi.

- Et Klaus ?

- Il est ici ?

Cinq fronce les sourcils, manifestement surpris.

- Oui, il était blessé et tu l'as abandonné. Je me suis occupée de lui comme une grande sœur responsable.

- Eh bien, maintenant, tu vas t'occuper de moi.

Je me mets à crier le nom de Klaus, et il arrive rapidement, comme si son ouïe était particulièrement aiguë. En un instant, il est à mes côtés, haletant et visiblement agité. Sans perdre une seconde, Cinq concentre son énergie et nous téléporte. Une sensation étrange nous enveloppe alors que le monde autour de nous se transforme en un tourbillon de lumière et de couleurs. Lorsque l'effet de la téléportation se dissipe, nous nous retrouvons dans l'imposante demeure de Reginald Hargreeves.

Klaus, qui semble encore sous le choc du voyage instantané, ne perd pas de temps. Il se précipite hors de la pièce à toute vitesse, probablement pour échapper à ce lieu ou pour se réfugier à l'extérieur. Sa réaction est rapide et instinctive, montrant à quel point il est inquiet ou désorienté par la situation.

- Qu'est-ce que tu t'es fait pour avoir cette blessure, Cinq ?

- Ça n'a aucune importance.

Je souffle profondément et me dirige vers lui. Je lui pose une main rassurante sur l'épaule avant de lui appliquer un pansement orné de petites voitures, vraiment mignon et enfantin.

Il se rhabille ensuite. Pas qu'il était complètement nu, bien sûr ! Il avait simplement retiré son uniforme pour rester en débardeur pendant que je le soignais.

Il prend un grand sac, le met sur son dos, et nous sortons par la fenêtre. De là, nous apercevons Klaus, sans grande surprise, en train de fouiller dans les poubelles.

- Fait chier que papa soit introuvable ! Oh, la ferme ! Tu ne vois pas que j'essaie de trouver le précieux objet qui était dans cette boîte ? Je veux que Pogo me lâche les baskets !

Il parle tout seul, ou peut-être avec un fantôme, étant donné que c'est son pouvoir. Cinq et moi descendons l'échelle. Je remarque que je n'ai toujours pas de chaussures, et je ressens la douleur et le froid des barreaux sous mes pieds.

- J'allais te demander ce que tu faisais, Klaus, mais en fait, je viens d'avoir une révélation. Je n'en ai rien à faire.

- Tu sais, hehehe, il y a plein de sorties moins casse-pieds que celle-ci, petit.

- Le problème, c'est que celle-ci impliquait le moins de bavardage, du moins c'est ce que je croyais.

- Hé hé hé, attends une seconde ! Tu as besoin de compagnie aujourd'hui ? Je pourrais essayer d'annuler mes rendez-vous.

- Tu as déjà de quoi faire, je crois.

- Quoi, ça ? Non, non, ça je le fais quand je veux. En fait, j'ai juste égaré quelque chose.

Il tombe dans la poubelle en cherchant.

Cinq et moi observons Klaus, perplexes.

- Tu es dur avec ton frère, murmurai-je à Cinq.

- Je suis dur avec tout le monde.

Je lui fais une pichenette sur l'épaule blessée, ce qui lui arrache une grimace de douleur. Klaus sort alors la tête de la poubelle, surpris par le geste.

Numéro Vingt-deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant