Chapitre 10 : - Quand elles sont prêtes à tout !

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« Une femme qui n'a pas peur des hommes, leur fait peur » ; Simone de Beauvoir.

Après un long et interminable trajet, Nana et son chauffeur arrivèrent enfin au village d'un de ses marabouts. Oui elle en a plusieurs car elle est convaincue qu'ils sont la solution à tous ses problèmes ou blocages. Qui peut lui dire que prier suffit à décanter n'importe quelle situation.

Cependant, celui qu'elle était venue voir, est celui à qui elle s'adresse lorsqu'elle juge que la situation devient grave, comme c'est le cas en ce moment. Elle ne s'était même pas arrêtée à son hôtel, histoire de se rafraîchir un peu et de déposer ses affaires, comme elle le faisait habituellement. L'heure était grave selon elle. Le marabout l'accueillit dans sa cour :

-Bonne arrivée Nana, j'espère que le trajet n'a pas été trop fatiguant ?

-Merci ! Chi, plus que fatiguant même mais situation oblige.

-Prend place !

Nana enlève ses sandales, retire ses lunettes de soleil puis s'assoit sur la natte, en face du vieux :

-Mara, ça ne va pas du tout dernièrement. Les malheurs s'enchainent autour de moi, mais la raison principale de ma visite, c'est mon fils. J'ignore ce qu'on lui a fait dé mais il me traite comme si j'étais une parfaite inconnue. Il s'est remarié sans même me présenter à sa femme et sans m'en informer. En résumé, je ne le reconnais plus ! Il faut que tu m'aides.

-Hum, que veux-tu concrètement ? tu sais que je n'aime pas qu'on tourne autour du pot, non ?

-J'aimerai qu'il m'obéisse au doigt et à l'œil !

-Voilà, on y est. C'est possible mais cela va demander énormément de sacrifices pour mes génies et mes ancêtres !

-Je ferai tout ce qu'il faudra, pourvu que j'obtienne rapidement un résultat.

-Va acheter deux bouteilles de vin rouge et ce qui est sur cette liste, ensuite tu reviens. Où est l'habit de ton fils que je t'avais demandé ?

-Le voici !

-C'est parfait, va et revient. Le temps que je m'adresse aux personnes compétentes.

-Parfait, à tout de suite Inshallah.

Nana se lève précipitamment et s'en va, munie de la liste remise par le Mara :

-Cheikh Anta tu sauras de quel bois je me chauffe !

Elle monte ensuite dans la voiture, plus que confiante. Nana fait un premier stop dans une superette pour prendre le vin avant d'aller au marché, acheter le reste. Pendant qu'elle fait tranquillement ses courses, son chauffeur est assis dans la voiture et l'attend en parlant au téléphone avec sa femme :

-Vous revenez quand ?

-Je ne sais même pas ma puce ! Ma boss dal elle fait le tour des marabouts et le pire c'est qu'elle pense que je suis bête, que je n'ai rien compris quoi ! Ma bayi ko ci bir mane !

-Ah wa waw ! je parie que c'est pour que son fils reste au pouvoir !

-C'est clair mom. Il est incompétent, c'était sa défunte femme qui faisait tout le job dé, et ça commence à se faire sentir, maintenant qu'elle n'est plus là.

-Je te jure, tu penses que c'est lui qui l'a tuée ?

-Je ne pense pas, quoiqu'on puisse dire, elle lui était utile. Et mine de rien, le peuple l'adorait.

-Ah doyna war dal!

-Toi qui aime trop l'argent, tu as vu qu'être riche, ce n'est pas de tout repos dé. Plus tu as de l'argent, plus tu as des problèmes. Nous on est heureux et pourtant nous n'avons pas grand-chose.

Pouvoirs & ManipulationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant