Moriarty [MTP] : Étreinte Mortelle

Chap 16

Si William avait cru en dieu, il aurait sûrement pensé que Sherlock avait été expressément designé pour devenir son ange gardien.

Il était là, avec ce regard sérieux qu'il aimait tant chez lui, braqué dans sa direction. Il remarqua les traits tirés qu'avait celui ci et il ressentit alors un léger pincement en cœur lorsqu'il réalisa que c'était sûrement de sa faute. Il aurait voulu pouvoir passer encore un moment avec lui. Mais voilà, sa fin était proche. Il n'en avait plus pour très longtemps. Et même Sherlock, avec la plus grande volonté du monde, ne pouvait rien. Son destin était scellé. Rien ni personne ne saurait être en mesure de changer le cours des événements. Il faudrait être fou pour penser l'inverse...

-"Sherlock. Je dois avouer que ta mine contrariée m'avait quelques peu manqué." Dit Moriarty le sourire léger.

-"William. Arrête. Tu n'as pas à faire ça." Déclara le détective.

-"Sherlock tu ne comprends pas que..." commença William.

-"Non je ne comprends pas ! Je ne comprends pas comment un homme aussi intelligent que toi peut se conduire de manière aussi stupide et insensé !" Le coupa t-il en s'avançant vers William.

Ironiquement, son interlocuteur avait l'étrange impression de se retrouver comme un enfant se faisant réprimandé pour une bêtise. Une boule commença à se former dans son ventre sans que celui ci ne comprenne vraiment pourquoi.

Méritait-il toute cette attention que Sherlock lui accordait ? Méritait il son anarchement dans le seul but de sauver sa personne ? Le détective ne le connaissait pas, il ne comprenait pas les enjeux, tout ce qu'il y'avait derrière, toutes ces années de dur labeur, à attendre, à espérer ce jour. C'était plus qu'un simple dessein, c'était un idéal. Balayer tout ce qu'ils avaient entrepris jusqu'à présent d'un revers de de main ? Il ne pouvait pas.

Sherlock était brillant certes mais il n'était pas magicien. Il était humain avant tout. Et lui aussi.

Sherlock observa William fermait étrangement les yeux juste avant de se tourner vers la foule en contrebas. Un moment flotta entre les deux. Le détective n'eut pas le temps de poser son interrogation à voix haute que la voix de son homologue se fit entendre.

-"Vous connaissez sûrement mon visage et mon nom, mais laissez moi le plaisir de vous le rappelez. Je suis William James Moriarty. Je suis celui que vous appelez le prince du crime et je revendique fièrement ce nom. Je suis William James Moriarty, porteur d'un idéal incompris et génie du mal. Mes crimes se comptent par milliers et mon seul dessein est le bonheur de la société. Croyez le ou non, mes intentions sont bonnes et un jour, quand plusieurs siècles se seront écoulés, on se souviendra de mon nom comme celui qui a changé le cours de l'histoire, comme celui qui jamais n'abandonne, envers et contre tout, William James Moriarty ne se verra jamais être enfermé derrière les verrous."

A peine eut-il terminé sa phrase que Big Ben retentissait ses 12 coups, en osmose avec le moment, comme si celle-ci avait été recrutée comme figurante de cette scène surréaliste.

Un triste sourire s'afficha sur son visage à l'entente du son du clocher.

-"Mes chers amis, il est temps." Dit-il en prenant bien soin de décocher chaque syllabe, ignorant les murmures agitées et les exclamations de la foule.

Il se retourna lentement vers le détective et sortit une lame aiguisée de sa cane. Il planta son regard dans celui de Sherlock.

-"En garde, Mr Holmes. Nous allons bien voir qui de nous deux triomphera, celui qui parviendra à se hisser au sommet. Le bien contre le mal, l'ange contre le démon, les ténèbres contre la lumière. Quel duel frémissant." Dit il en s'élançant sur son adversaire.