Sherlock atterrit brutalement sur la toile tandis que les bruits des coups de feu parvenaient à ses oreilles. Liam ! Sherlock se releva aussi vite qu'il put, bien qu'il était encore un peu sonné par la chute. Les sons peu rassurants des fusils l'empressaient de se hâter. Malheureusement son retour à la terre ferme lui prit plus de temps que prévu, n'ayant sous la main aucune solution simple pour redescendre. En effet, la bache où il était situé était encore à 3 mètres du sol ; sauter n'était donc définitivement pas une option. Le détective avait donc du se creuser les méninges pour pouvoir s'en extirper. Il trouva, après quelques instants de réflection, un tuyau, probablement une gouttière, qui pouvait lui faire office d'escalier. Il s'aggripa fortement à celle ci, et commença tout doucement à descendre, maudissant la mediocrité de ses abdos.Il accéléra tant bien que mal la cadence et se prometta dans un même temps que sa prochaine résolution, c'était le sport. Ses mains glissaient, ses pieds aussi : la tâche était ardue mais il s'accrochait, planifiant minutieusement ses moindres mouvements. Enfin, après plusieurs minutes d'effort, il sentit le sol sous ses pieds. La joie procurée par cette sensation fut de courte durée puisque William n'était pas encore tiré d'affaire. Il avait perdu de precieuses minutes : il s'empressa de rentrer une fois de plus dans la maison et remarqua instantanément les nombreuses marques sur le sol et sur le mur qui témoignaient du passage d'au moins... 5 hommes. Il se précipita pour monter les escaliers, espérant les rattraper à revers. Son cœur tambourinait follement dans sa poitrine, ses sens étaient aiguisés à leur paroxysme. S'il était arrivé quelque chose à Liam...
Parvenu en haut, son regard se posa instinctivement sur l'endroit où Wiliam s'était trouvé des minutes plus tôt, l'endroit où Liam l'avait attendu. Il traversa la pièce encore jonchée de morceaux de verres, et se dirigea vers la fragile porte en bois qu'il avait franchi une dizaine de minutes plus tôt. En compagnie de Moriarty. Il ne put s'empêcher de remarquer que la porte n'était plus dans le même état qu'auparavant : celle-ci témoignait les traces d'une porte qui avait été forcée et transpercée par les balles de part en part. La violence de ces assaillants lui fit froid dans le dos, il espérait ne pas retrouver Moriarty dans le même état (c'est à dire en passoire).
Il s'avança précautionneusement, une boule se formant dans son ventre. Il identifia cela comme de l'angoisse. Il ne savait pas ce qu'il allait retrouver dans la pièce suivante, derrière cette porte.
Il n'avait plus entendu de coups de feu depuis qu'il était entré dans le manoir. Il n'avait pas non plus entendu de bruits suspects qui auraient pu témoigner d'une potentielle présence humaine à l'étage lorsqu'il montait. Il supposa donc que les assaillant n'étaient plus là, ces brutes faisaient un bruit monstre sur leur passage.
Son attention se reporta sur une autre hypothèse qui venait de germer dans son esprit. Allait-il... retrouver le corps inerte de Moriarty ? Cette idée effleura son esprit avec un choc et une violence insoupçonné. À cette simple pensée, la boule dans son ventre s'intensifia, la peur prenant le pas sur l'angoisse. Pourquoi pensait-il toujours au pire scénario ? Pourtant, le détective tenta de conserver un esprit rationnel : Moriarty ne pouvait pas mourir comme ça, il ne le connaissait que trop bien. Il était bien trop têtu quant à accomplir sa soi disante destinée. Il ne se serait pas laisser tuer aussi bêtement. Et puis il ne connaissait personne au combat meilleur que William, 5 hommes c'était beaucoup mais pour lui ce n'était rien. Il était bien plus résistant, bien plus coriace que 5 hommes, voir même 10 hommes réunis. Personne ne lui arrivait à la cheville.
Il portait au comte une confiance aveugle. C'était assez ironique quand on y pensait. Ses doutes se dissipaient peu à peu et ces hypothèses se confirmèrent quand il eut enfin accès au dernier élément clé. Il n'y avait rien dans la pièce. Si ce n'est les traces de poudres et les nombreuses balles encastrées dans les murs. A pars cela, ni corps, ni homme ; l'endroit était désert.
Quant à Moriarty ? Disparu. Envolé. Comme à son habitude. Quelle manie agaçante avait le lord de toujours lui glisser entre les doigts ! Sherlock esquissa un rictus grinçant. Ce jeu du chat et de la souris commençait à lui taper sérieusement sur le système.
Le détective secoua la tête et se refocalisa sur la situation. Le gouvernement ? Non, probablement pas. Il connaissait Mycroft, et comment fonctionnait son esprit, s'il avait voulu attaquer le prince du crime, ça n'aurait pas été comme ça qu'il s'y serait pris. Son sadique de frère aimait trop les entrées théâtrales pour faire une acte de ce genre, il n'aurait pas fait cela dans l'ombre tel un lâche. Mais alors comment expliquer la présence des Brown Bess ? Ça n'avait aucun sens ! À moins que... Et si des individus, non pas de simples individus ; des Lords. Des Lords avaient soudoyés des membres de l'armée. Dans un temps où les inégalités règnent, un simple soldat sans distinctions particulières se réjouirait de recevoir un pot de vin. C'était là l'explication. Les pièces du puzzle commençaient à s'embriquer.
Pendant que le détective perfectionnait son raisonnement, un son attira son attention. Non, pas qu'un, plusieurs. Des bruits parvenaient de l'extérieur. Dans une ville comme Londres, on pourrait penser que ce serait courant mais Sherlock ne connaissait que trop bien les habitudes de sa ville pour savoir que quelque chose clochait. Il y'avait de l'agitation, beaucoup plus que la majorité du temps. Ce n'était pas normal. Something definitely happened.
Impatient de découvrir la source de ce raffut, Sherlock quitta la pièce, descendit les escaliers et se dirigea vers l'extérieur. Une fois la porte du manoir franchit, le visage des passants le figea instantanément : leurs expressions révélaient un mélange de consternation, de stupéfaction, et d'angoisse. Pour cause ; le papier qu'ils tenaient tous entre les mains. Un journal.
Au même moment, un garçon des rues se promenait nonchalemment, des journaux à la mains. Celui ci braillait fièrement "Édition spéciale, venez découvrir la toute dernière révélation du pays en exclusivité. Vous n'en croirez pas vos yeux."
Sherlock se précipita à sa rencontre et s'arrêta devant lui.
-"Qu'y a t-il de si important dans cette édition ?" Demanda-t-il fièvreusemeent.
-"Ah ça j'peux pas vous le dire M'sieur. Si vous voulez le savoir, il faut me l'acheter." Répondit il avec un sourire faux en tendant la main.
Sherlock farfouilla ses poches, et remit au garçon ce qu'il attendait. Celui-ci lui tendit alors la fameuse marchandise que Sherlock attrapa avec vivacité.
Dès qu'il l'eut en main, ses yeux s'écarquillerent et il se mit à jurer dans sa barbe.
Le titre du journal en était la cause :
"L'identité du Prince du Crime révélée : le noble William James Moriarty est le tant recherché criminel "
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Moriarty [MTP] : Étreinte Mortelle
Fanfic"Catch me if you can, Mr Holmes" Moriarty x Sherlock