Chap 12

250 30 12
                                    


Le blond le regardait toujours aussi intensément de ses yeux écarlates qui le transpercaient de part en part. Il avait l'impression qu'à chaque regard, il arrivait à mettre son âme à nu, comme s'il était capable de connaître jusqu'aux tréfonds de ses pensées. C'était... déroutant et fascinant à la fois. Jamais il n'avait recontré d'être pareil, jamais. Aussi unique que la couleur glaçante de ces yeux.

Malgré cela, Sherlock attendait toujours une réponse à sa question, un aveu même, n'importe quoi, quelque chose. Il désirait ardemment savoir, tellement qu'il sentit des picotements naitre sur sa peau face à son silence. Peut être réfléchissait-il ? Peut être prenait il du temps à répondre, à trouver, à peser ses mots ?

Très bien, il allait attendre. Il allait surmonter son regard et s'il était vraiment capable de lire à travers son âme, il sera capable de discerner toute sa détermination, toute sa ferveur.

-"Tu ne pourrais pas comprendre." lui dit William une lueur étrange dans les yeux.

Sherlock réagit immédiatement :

-"C'est une réponse de lâche !" S'exclama t-il, "Tu n'as pas le droit de me dire ça !"

-"Peut être. Mais tu n'es pas en mesure de comprendre le trouble qui agite mon âme, Sherlock. Même toi, le détective le plus talentueux du monde, tu ne pourrais rien faire pour moi. Je n'ai pas le droit de t'emmener sur ce chemin, tu as deja tué par ma faute. Je ne voudrais pas souiller tes ailes de sang une fois de plus. Tu ne peux comprendre." Dit il en secouant la tête, un sourire triste sur le visage.

-"Alors apprends moi ! Apprends moi tout ce que je ne sais pas encore. Apprends moi ce qui me manque pour pouvoir atteindre ton âme et panser tes blessures. Apprends moi comment te sauver !" S'écria-t-il avec conviction, les traits tirés et le regard ancré sur lui.

Suite à ses paroles, Sherlock vit une expression apparaître sur son visage qu'il n'avait jamais vu auparavant chez le jeune Moriarty. Un air décontenancé, surpris, confus, qu'il ne parvenait pas à contenir.

Les propos que Holmes avaient prononcés l'avait ébranlé jusqu'au plus profond de son âme. Sa franchise et sa volonté de fer l'impressionnait.  Sherlock était décidément un être unique. C'était un homme bon, un homme appartenant à la lumière. Alors que lui, appartenait aux ténèbres, ainsi était son destin.

-"Je ne veux pas t'entraîner avec moi dans ma perte. Ce serait égoïste." annonça-t-il après un moment, les yeux rivés vers le sol.

-"Il n'y aura aucune perte. Tu ne mourras pas, je ne mourrai pas et tout le monde sera sain et sauf. Pas de blessé, pas de victimes, tout ira bien dans le meilleur des mondes. Il suffit pour cela de... me faire confiance. Je sais que je ne suis pas la meilleure personne placé pour dire cela mais... aie foi en moi, laisse moi te guider Liam." tenta Sherlock avec un léger sourire. En même temps qu'il prononça ses mots, il tendit sa main au blond dans l'espoir qu'il l'attrape et abandonne son projet, ou du moins cette idée stupide que représentait son sacrifice. (Nda: Petite réf à Star wars 8)

-"Tu es bien utopiste mon cher Holmes. Le désir de sauver son prochain et de voir toujours le bon côté des choses est une qualité rare qu'il faut que tu continues à chérir. Tu n'as... aucune idée ce dans quoi tu étais prêt à t'engouffrer. Mais sache que je te suis reconnaissant d'avoir essayé, tu mérites de vivre une belle et heureuse vie. Don't you dare to waste this wonderful life of yours for someone as worthless as me" Acheva-t-il en affichant ce même sourire énigmatique.

-"Je..." voulut répondre Sherlock mais il fut vite stoppé dans son élan argumentatif par le verre de la fenêtre qui se brisa dans un fracas assourdissant.

William, possédant des réflexes qui forçaient le respect, esquiva les cristaux de verre mortels avec agilité. Même en évitant la mort, celui-ci parvenait à garder toute son élégance pensa Sherlock.

Celui-ci s'était heureusement trouvé trop loin de la fenêtre pour subir des dégâts. Néanmoins, la situation portait à confusion. Que s'était il passé ? Les deux hommes tournèrent alors leur tête dans la même direction avant d'apercevoir une balle logée dans le sol. Pas n'importe quelle balle, les deux hommes la reconnurent aussitôt. Elle provenait du Brown Bess, un fusil majoritairement utilisé par l'armée britannique et ses partisans.

En une fraction de seconde, Sherlock et son adversaire comprirent le danger. Pourtant, seulement un d'entre eux sentit le stress montait en lui. L'autre resta impassible.

-"Liam ! Sortons d'ici" S'écria Sherlock.

L'intéressé acquiesa et ils se dirigèrent ensemble en direction de l'escalier. Malheureusement, ils entendirent des voix provenant de celui ci ainsi que des bruits de pas résonner dans toute la maison. Ils se regardèrent, pensant être fait comme des rats avant que le blond attrape la main de Sherlock et l'entraîne devant une porte dissimulé derrière les rideaux. Une douce chaleur se répandit dans la paume de Sherlock. La sensation de cette main contre la sienne répandit des frissons dans tout son corps. C'était agréable.

Holmes reprit ses esprits et regarda Liam ouvrir la porte et le presser à l'intérieur pour que celui-ci entre rapidement. Les voix derrière eux commençaient à se faire proche. Ils arrivaient.

Moriarty referma la porte à clé minutieusement après leur passage.

-"C'est moi qu'ils sont venus chercher, pas toi. Laisse moi et pars. S'ils te voient avec moi, ils te tueront aussi."

-"Non." lui répondit calmement Sherlock, une expression de défi sur le visage qui faisait comprendre au professeur que celui-ci n'était pas près de bouger.

-"Ce n'était pas une question" lui répondit-il avec une lueur dans les yeux que Sherlock ne parvenait toujours pas à identifier.

Soudain, sans qu'il ne s'y attende,  Moriarty le poussa en arrière de sa main qui était auparavant dans la sienne. Il le poussa en direction d'une fenêtre vide, là ou le verre manquait. Juste avant que la porte s'ouvre dans un grand fracas sur plusieurs hommes armés qui le tenait en joue.

Quelques secondes avant de tomber sur la bache en toile quelques mètres plus bas, ses yeux toujours rivés sur le visage de son lord blond, il crut entendre celui ci prononcer dans un souffle :

-"Nous sommes quittes à présent, Mr Holmes."

Moriarty [MTP] : Étreinte MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant