Chap 7

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Les mots lui avaient échappé de la bouche. Suite à sa soudaine intervention, Moriarty se vit stopper dans son élan, son bras toujours en suspens et se retourna lentement vers son ennemi juré. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la présence du détective si ce n'était avec une arme pointé sur lui.

-"Holmes" dit il tout simplement. Son visage était neutre comme à son habitude. Aucune émotion ne le trahissait. Seul ses yeux fixaient avec insistance le détective.

-"Arrête ça. Ça ne te menèra nulle part" Affirma Sherlock, ses yeux dévisageant son adversaire.

-"Oh ? Le célèbre détective me donne des ordres ? Devrais-je me sentir flatté ou offensé ?" Répondit le blond sur un ton déroutant.

-"Ce n'est pas la bonne façon. Et tu le sais très bien."

-"Et qu'elle est-elle la "bonne façon" ? Voir les plus forts profitaient des plus faibles ? Se conformer sans rien dire, ignorant ceux qui appelent à l'aide ?  Devrais-je m'endormir le soir sur mes deux oreilles en ignorant toutes les atrocités qui se passe sous mon nez ?  Est ce vraiment ça ta "bonne façon"? Laisse moi rire !" dit le blond sarcastique. "Je ne suis pas un de ces nobles cupide et égoïste qui ne se préoccupent que de l'argent et du prestige alors que le rang social est factice, caduc. Cette vermine doit expier ses pechés, c'est la règle."

-"Écoute, je sais très bien que notre société a beaucoup de choses à se reprocher. Elle est loin d'être parfaite et nécessite beaucoup de changements. Néanmoins, le meurtre et la violence ne résoudra en rien ce problème. Au contraire, ça ne fera qu'empirer la haine entraîne la violence et vice-versa. N'ose pas me dire que tu n'en est pas conscient. Ne rentre pas dans ce cercle vicieux anarchique... S'il te plaît. Écoute moi." 

Les propos de Sherlock se faisaient presque suppliant s'il te plait. Le détective souhaitait réellement que le blond change d'avis sur ses pratiques et y mettent définitivement un terme. Car c'était ce qu'il y avait de mieux pour la société, pour tous, pour que tout le monde sorte indemne de cette histoire.

-"Qui penses-tu donc être pour me faire une leçon sur la vie ? Pour me dicter comment je devrais me comporter pour me conformer avec les exigences de cette société rongée par l'injustice ? Je ne pratique que la vendetta pour des causes justes. Je ne veux que voir ce monde renaître de ces cendres, et assister à l'émergence d'un monde nouveau. Un monde beau. Un monde égalitaire. Un monde de paix. C'est tout. Ne penses pas que tu peux me faire changer d'avis. Mon projet était prévu depuis longtemps. Je ne renoncerai pas. Je ne renoncerai jamais." dit Moriarty le regard pénétrant, toujours planté dans les yeux de Sherlock.

Les deux adversaires ne bougeaient pas. Attendant que l'autre flanche.
Pendant qu'ils se jaugeaient du regard, tous deux accrochés fermement à leur position et leur idéaux, une détonation se fit entendre. Soudaine. Imprévue. Brisant cette atmosphère tendue et pesante.

En effet, le dernier homme restant avait eu le temps d'attraper son revolver et avait pointé son arme vers le blond avant de s'enfuir en courant. N'importe qui se serait pris la balle, notamment du à la rapidité de l'action. Mais le criminel parvint à l'éviter de justesse, celle ci passant juste au dessus de sa tête.

Tout le monde pensait qu'elle allait finir son chemin dans un mur cependant le déroulement des actions laissa déconcerté les spectateurs de cette scène. La balle ricocha contre un objet quelconque, changeant drastiquement de trajectoire pour se diriger vers le lustre qui n'avait plus illuminé la pièce depuis des lustres. (Nda: Vous avez vu ce jeu de mots ? Je suis assez fière mdr)

Pour l'ancien éclairage,abîmé par la temps et la rouille, il ne suffit que d'un simple contact avec le minuscule projectile pour céder à son propre poids et chuter en direction du sol.

Sherlock, ayant une vue d'ensemble sur la scène, comprit avec effroi ce qu'il allait se passer. Sans réfléchir, il se jeta avec force sur le comte avant de retomber brutalement tous les deux quelques mètres plus loin.

À peine un millième de seconde plus tard, un grand fracas se fit entendre ; le luminaire avait été réduit en morceau suite à sa brutale collision avec le sol. De nombreux morceaux de verres brillaient à présent sur le sol.

Et là, le silence après la tempête. Le temps était comme suspendu. Sherlock, qui n'avait pas été ménagé par l'accident, était encore complètement assomé. Tandis que,  Moriarty, qui s'était retrouvé plus ou moins épargné grâce au corps du brun qui avait fait rempart, fut donc le premier à réouvrir les yeux, tombant nez à nez avec le détective.

Il fut dans un premier temps surpris par ses traits fins et délicats qui ornait sa peau. Il n'avait jamais eu l'occasion de le regarder d'un peu plus près, plus attentivement. Sans trop comprendre la raison de cette action, sa main se porta tout doucement à la joue du noireaud et se posa tendrement sur son visage. Des picotements le parcoururent alors dans tout son corps, une sensation qu'il n'avait encore jamais ressenti et qu'il ne semblait pas détester. Son regard parcourut une dernière fois son visage avant que son esprit ne reprenne le contrôle de son corps et le stoppa dans sa contemplation.

Malgré ses membres et son esprit encore engourdi, le blond trouva la force de se relever tout en le poussant délicatement sur le côté. Il le regarda, ce drôle de personnage, ce détective si singulier. Même si tout était sensé les séparer, il n'arrivait pas à le voir comme un adversaire. Il ne le voyait pas comme un ennemi. Mais pas non plus comme un ami. C'était au delà de ça. Le criminel ne pouvait mettre un mot sur la relation qui les unissait. C'était indescriptible. C'était unique. Une alchimie imprévisible.

Moriarty ne se voilait pas la face ; Il lui avait sauvé la vie.

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-"Sherlock ? Sherlock ? Sherlock tu m'entends ? C'est John !"

La voix de son ami fit sortir le rescapé des abîmes. Sherlock reprit peu à peu connaissance, l'esprit encore flou.
Il se massa le crâne, souffrant d'un sévère mal de tête. Le souvenir des derniers événements refluèrent peu à peu dans son esprit.

John lui parla furieusement à propos de comment il avait été inquiet et du chic qu'il avait de toujours se mettre dans des situations folles. Mais Sherlock n'écoutait qu'à peine ce qu'il disait, ses pensées étant monopolisées par le souvenir d'une sensation inhabituelle sur sa joue.

Ils quittèrent le vieux bâtiment pour retourner au 221B Baker street. Pendant le trajet, Sherlock, comme à son habitude, rangea ses mains dans ses poches. Or, cette fois-ci, ses doigts rencontrèrent quelque chose. Il découvrit alors un petit bout de papier qu'il déplia soigneusement, pareil à un enfant qui recevait son cadeau le jour de Noël. Il ne lut que quelques mots mais ils étaient pourtant suffisant pour le déstabiliser :

Ce n'est que partie remise, Mr Holmes.

Moriarty [MTP] : Étreinte MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant