Chap 9

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-"Sherlock. Arrête."

-"Arrête quoi ? Je fais rien moi !" Répondit l'interessé.

-"Sherlock. Ne fais pas l'imbécile."

-"Je noie mes soucis dans l'alcool comme toute personne normalement constituée."

-"En tant que médecin, je ne peux pas continuer à cautionner ce que tu te fais subir."

-"M'en fiche" Répondit-il nonchalemment.

-"Sherlock Holmes. Repose ce verre de Whisky. Tout de suite."

-"Pas envie. Je suis une personne mature, je sais m'occuper de moi même je n'ai pas besoin de nou..." dit il avant de tomber dans les pommes.

Watson soupira, et se mit à soulever Sherlock pour le porter. Direction la maison, Sherlock avait assez fait le fanfaron.

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3 semaines. 3 longues et affreuses semaines. Où rien ne s'était passé. Le calme. Trop calme. Sherlock se doutait bien que quelque chose se tramait. Et il mourrait d'envie de savoir ce que c'était. Le détective n'était absolument pas patient, et détestait rester dans l'ignorance, ne rien savoir l'horripilait.

Il avait l'impression d'être inutile. Il ne pouvait supporter ce calme avant la tempête. Curieusement, le vent commençait à souffler dehors, l'hiver approchant à grand pas. La brise matinale s'était transformé en de violentes bourrasques, rendant Londres, habituellement accueillante, presque hostile.

Sherlock tournait en rond dans son appartement comme un lion en cage. Il n'en pouvait plus. A passer ses semaines à attendre. A scruter le moindre journal. A guetter Lestrade. Cherchant inlassablement un signe. Un signe de Liam. N'importe quoi. Il voulait le trouver, le retrouver. Il étouffait ici. Il allait devenir fou.

Ça y'est. C'en était trop pour Sherlock. Pas question de rester une minute de plus dans cette prison. Il allait sortir. S'il ne venait pas à lui, alors il allait lui-même aller le chercher. Il allait le le faire sortir de sa cachette et à ce moment là...

Bref, pas de temps à perdre. Il prit son manteau, ouvrit la porte, le vent gifflait son visage, faisant rougir ses joues. Il referma la porte derrière lui et commença à marcher. Je ne serais plus au second plan dans ton jeu Liam, je vais jouer selon mes propres règles à présent.

Get ready my dear lord...

Sherlock prit quelques minutes avant de comprendre qu'il était suivi. Il avait aperçu du coin de l'œil une cape noire sur les hauteurs des immeubles de Londres. Mais aussitôt, celle-ci avait disparu. Rapide. Il avait affaire à un pro. Il sentait qu'il était pris en filature, et même surveillé. Mais par qui ? Oh ! Peut être que cette personne pourrait le mener à William ! Et puis de toute façon, il s'était certes rendu dehors, mais il n'avait aucun idée de comment retrouver William. Il connaissait effectivement sa résidence principale mais c'était trop facile, il avait du se terrer quelque part d'autre. Bon, qu'allait-il faire avec le mystérieux encapuché. Il allait le tester un peu tiens, s'il était vraiment lié à William, alors il devrait savoir garder le rythme.

Sherlock fit volte face et bifurqua instantanément dans la rue à sa droite. Il avait abandonnée la marche tranquille d'un Londonien lambda et se mit à courir à pleine vitesse. Connaissant les moindres recoins et les moindres ruelles de cette ville, il fut facile pour le détective de semer son adversaire....pour quelques secondes seulement, puisque Sherlock sentit sa présence réapparaître. Mais ce n'était pas pour autant que le détective était satisfait, il repartit à vive allure en direction de Big Ben, son endroit préféré. Surtout quand on connaît un passage pour monter jusqu'en haut d'un des plus vertigineux clochers du monde.

Malheureusement pour son poursuivant, Sherlock était un habile courreur, il savait mieux que quiconque gérer l'adrenaline et l'utilisait à son avantage. Il n'était toujours pas essoufflé, zigzaguant entre les multiples ruelles de Londres, aussi étroites les unes que les autres. Des raccourcis méconnus. Les talons de ses chaussures résonnaient entre les immeubles, rendant cette scène presque théâtrale.

Un angle se dessinait au fur et à mesure que Sherlock se rapprochait, enfin. Arrivé à sa hauteur, le soleil vint brutalement éblouir ses rétines avant que celui ne reprenne ses esprits pour pouvoir contempler la géante tour Londonienne. Le temps avait soudainement changé, le vent avait laissé la place à l'astre d'or. Certains disait que le soleil avait ce mystérieux pouvoir de réchauffer le cœur et de redonner espoir aux gens.

Big Ben était là, aussi resplendissante que jamais. Sherlock se dirigea furtivement derrière la tour et emprunta un passage dissimulé sous les lierres envahissantes. Arrivé en haut, il se posa sur le rebord d'un muret.

Il ne se lasserait jamais de cette vue. C'était son endroit, calme, apaisant, qui l'avait connu durant les multiples troubles de son âme.

-"Que me veux-tu ?" Demanda Sherlock légèrement.

On aurait pu penser qu'il parlait dans le vide mais une ombre apparut derrière le clocher.

-"Je veux parler" Répondit une voix.

-"Très bien. De quoi veux tu parler ?" l'interrogea Sherlock curieusement.

Un temps s'écoula. Un silence se fit entendre. Un soupir puis :

-"C'est William. Je... non, nous avons besoin de ton aide."

Moriarty [MTP] : Étreinte MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant