Chap 14

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Sherlock n'en croyait pas ses yeux. D'un air ahuri, il continua la lecture de l'article, qui ne lui plaisait guère plus. Comment était-ce possible ? Qui d'autre était courant ? Qui avait pu tout avouer à la presse ? Qui, bon sang ?! C'était tout bonnement  impossible ! Il avait beau chercher, se creuser les méninges, plus rien n'avait de sens. Les questions surgissaient dans son esprit, à une vitesse effrénée dont il ne parvenait pas à trouver de réponses satisfaisantes. William était bien trop malin pour se laisser faire prendre, il n'aurait pas pu...

Oh...

Nom d'une pipe ! C'était ça ! Bien sur que c'était ça ! Il avait enfin compris ! Ça faisait sens à présent, aussi surprenant que cela puisse être. La réponse avait pourtant été sous ces yeux depuis le début, c'était évident. Pourquoi n'y avait il pas penser avant ! Il avait pourtant vu les nombreux indices qui menaient à ce raisonnement, mais il n'en avait tout simplement pas tenu compte. Car, inconsciemment, il avait écarté cette possibilité. Mais maintenant qu'il avait élucidé cette zone d'ombre, tout devenait plus clair. Ce Moriarty alors, quelle enflure ! Il était donc si déterminé que ça puisqu'il avait fait le choix de se mener lui même à l'abattoir ! Un comportement que tous trouverait en temps normal irrationnel. L'homme et tous les autres animaux possédaient un instinct de survie, une volonté de vivre qui les poussaient à se dépasser et se surpasser à tout moment. Alors, pour ainsi dire, l'inverse était plutôt rare. Être prêt à tout pour mourir ? Cela n'avait aucun sens, allant à l'encontre de toutes les lois de l'univers.

Mais cela expliquait alors pourquoi il n'avait pas eu l'air surpris lorsque ces hommes avaient débarqués auparavant dans la maison ! Tout avait été prévu, plannifié jusqu'au moindre geste. Il avait sûrement du envoyé une missive quelques heures plus tôt à la presse. Il était vraiment fou ! Et obstiné par la meme occasion ! Rien ne l'arrêtait lui et son foutu projet. Sherlock pesta contre le comte à plusieurs reprises. Le sauver allait devenir beaucoup plus difficile maintenant que tout le monde allait savoir, maintenant que tous le monde savait. Il ne s'attendait pas à ce que ça  soit une partie de plaisir non plus mais quand même, la situation devenait plus que corsée.

-"Liam, espèce d'enfoiré. Tu tiens vraiment à me compliquer la tâche hein." se dit-il à lui même en souriant ironiquement.

Il soupira, se demandant comment il allait faire à présent pour retrouver le cadet Moriarty. Londres restait une grande ville, il ne pouvait pas passer toutes les rues au peigne fin quand même...

-"Hé, v'nez voir, paraît que y'a l'noble des journaux qui se promène sur les hauteurs de Big Ben !" Cria un homme les mains en coupe autour de ses lèvres pour être sûre qu'il se fasse bien entendre.

A mesure que l'homme déblatairait ses propos, le détective se tourna vers la maigre foule autour de lui et remarqua aussitôt l'expression inquiétante qu'affichait l'homme ainsi que les passants. Un mélange de colère et de sidération se lisaient sur leur visage. Et peut être aussi de la peur. Les gens de Londres qui étaient d'ordinaire si calme et si peu expressif s'ornaient à présent d'une tout autre aura. L'atmosphère était tendue, il pouvait le ressentir parfaitement.

A cette instant, une autre pensée le frappa, il n'y avait pas vraiment fait attention auparavant mais l'information s'était tout de même gravé inconsciemment dans son esprit : le prince du crime avait sévi plus tôt dans la matinée, contre des membres du peuple, du vrai peuple, celui des bad fonds, celui des rues, contre ceux qui se faisaient sans arrêt narguer par les plus aisés, ceux qui ne possédaient ni l'argent ni le statut social pour devenir des "gens respectables et respectés". On parlait  des individus au plus bas de l'échelle sociale, ceux qui faisaient parti de la classe sociale la plus stigmatisée : le prolétariat.

Le prolétariat avait alors été designé comme la nouvelle proie du prince du crime et dorénavant, ses fervents partisans étaient prêts à faire payer ceux qui s'attaquer aux leurs. Les larmes amenaient les armes, c'était inéluctable.

Bon, au moins, il fallait voir le côté positif : il n'allait pas avoir besoin de chercher très loin finalement.

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Une fois arrivé sur place, une scène aussi rare que médusante s'affichait devant ses yeux. Il avait même du mal à réaliser ce que ses yeux apercevaient. Son cerveau recevait tellement d'informations en même temps que ça en devenait douloureux.

Des fourches et des fusils brandis, des cris, des protestations par ci par là, et des centaines non des milliers de gens du peuple, comme il n'en avait jamais vu. L'ensemble du peuple s'était rassemblé sous le clocher le plus célèbre du monde. Londres n'avait jamais connu pareil foule. C'était un jour qui allait rester gravé dans les mémoires autant que dans les livres.

Ainsi, cette scène prit une toute nouvelle dimension ; Sherlock se retrouva tout à coup propulser dans l'histoire. Ce n'est plus Londres qu'il discernait devant lui mais Paris. La Révolution Française. Robespierre. La Terreur. Le même tableau se dessinait sous ses yeux. La fureur, l'excitation, la vengeance, l'insurrection, mais plus que tout le désir pervers de voir le sang couler. Mais pas le sang de n'importe qui, il n'avait qu'à suivre les regards ou tendre l'oreille pour comprendre, pour entendre le nom qui était sur toutes les élèves. Leurs regards étaient tous dirigés, et même aimantés vers ce point précis au dessus de leur tête. Ils semblaient tous fixés le ciel comme si le diable était descendu tout droit des enfers. Peut être était-ce même véritablement le cas ?

Car, au dessus de ce chaos grandissant, se tenait l'objet de toutes les conversations : il était la, droit, rigide, le regard posé sur la foule en contrebas qui le fixait furieusement, il s'élevait au dessus de ce monde, l'objet de ce soulèvement du peuple, Le Prince du Crime en personne ; William James Moriarty.

Il lui rendait vraiment la tâche ardue à se montrer comme ça devant une armée d'hommes et de femmes rassemblés dans le seul but de lui ôter la vie. Et Moriarty le savait, peut être même qu'il s'en amusait, que c'était un désir sordide qu'il aimait voir exaucé. Tous ces gens, venus juste pour lui ! Son égo devait être à son paroxysme. Des milliers de pairs de yeux étaient braquées sur lui, ne le lâchant pas un instant du regard, près à l'accueillir au moindre faux pas.

Sherlock rigola jaune. Il voulait jouer ? Très bien, on allait jouer. Et sur son propre terrain en plus. S'il ne mourrait pas ce soir, Moriarty devra accuser sans sourciller la honte de la défaite que Sherlock allait lui imposer.

Tout aller se jouer ici et maintenant. Les prochains instants allaient être cruciaux. L'histoire allait elle se répéter ?

Moriarty [MTP] : Étreinte MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant