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Nous étions un beau jour d'été, il faisait chaud. Très chaud. Des températures comme rarement nous pouvons en avoir sur la côte normande. Le thermomètre est monté jusqu'à près de 38 degrés aux heures les plus chaudes de la journée.

Cela faisait deux jours déjà que l'air ambiant de la mer devenait de plus en plus suffoquant. Heureusement la légère brise marine du soir permettait de supporter la chaleur éreintante de la journée. Ce n'était pas seulement la côte fleurie qui souffrait de ces températures excessives mais la France entière.

Cela faisait des jours, que pour certains d'entre nous, les nuits ne descendaient pas en dessous de la barre des 25 degrés. Tout le monde ne cherchait qu'une chose : pouvoir enfin respirer un peu d'air frais autre que celui de leurs climatiseurs, pour les plus chanceux d'entre eux nous.

C'est pourquoi ce jour-là, il semblait que tout Paris et sa banlieue proche se soient données rendez-vous dans cette même et élégante station balnéaire connue pour son célèbre festival américain : Deauville.

Mais cette fois-ci, ce n'est pas le monde du cinéma qui investit les rues de la ville mais des athlètes venus des quatre coins de la France, voir de l'Europe, pour participer au tant attendu triathlon annuel.

Les rues étaient noires de monde. Les voitures étaient stationnées un peu partout dès lors qu'un centimètre de trottoir ou même de pelouse était libre. Je n'avais jamais vu un tel chaos touristique et sportif que ce jour-là. Des kilomètres de bouchons se formaient entre les rues entrecoupées par le passage successif des triathlètes et des voitures.

La chaleur avait atteint la limite de courtoisie de beaucoup de ces vacanciers et de ces sportifs. L'un étant venu pour conquérir et gagner, l'autre étant venu pour se détendre et se prélasser au bord de la mer.

Malgré cette ambiance qui se voulait être à la base joyeuse et encourageante pour les athlètes du jour, l'air se chargeait en tension électrique du fait de la trop grande concentration de badauds ce même jour.

C'est ce jour-là également que j'ai choisi d'inviter mon amie à séjourner chez moi le temps d'un week-end. Week-end qu'on avait organisé depuis plusieurs semaines mais sans faire attention que ce jour-là se tiendrait également une énorme compétition sportive.

C'est pourquoi, voulant s'éloigner un peu de toutes cette effervescence, nous avons décidé de passer une agréable matinée, et ce malgré les températures déjà bien élevé, dans un petit village normand des terres. Le choix avait été des plus judicieux puisque le village était dénué de touristes parisiens qui d'ordinaire prennent d'assaut ce charmant endroit pour son côté reposant et dépaysant, loin de l'agitation et du bling-bling deauvillais.

Autour d'un bon déjeuner entre copines, nous profitons de ce moment pour apprécier le calme et la béatitude de l'endroit. Le petit restaurant où nous mangeons a un petit arrière jardin ombragé, à l'abri du monde. Nous sommes au grand maximum trois tables occupés dans ce charmant écrin de verdure.

Les employés sont charmants et nous papotons de tout et de rien pendant un long moment de nos joies ou encore de nos angoisses du moment. Nous sommes heureuses de nous retrouver après plusieurs mois sans s'être vu. Nous nous sommes rencontrées lorsque nous étions toutes deux employées au même endroit. Nous travaillions ensemble, on mangeais ensemble, on sortait ensemble... Et depuis maintenant bientôt cinq ans, nous sommes amies.

Nous ne pouvons finalement pas nous éterniser dans ce bel endroit puisque nous avons prévu une petite après-midi détente et soin afin de nous faire une petite beauté des mains et des pieds.

Le jour se lèvera de nouveau, j'irai mieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant