LA FIERTÉ FAMILIALE

392 6 0
                                    


_ Frère, que t'ai-je fait ? cria-t-il lorsque le quatrième type entra, il mesurait à peu près un mètre quatre vingt dix et était d'un noirceur apeuré, le genre de personne à qui l'on ne voyais que leurs habits quand il faisait sombre.

_ Pourquoi m'en veux-tu à mort ?

_ Répond moi grand frère pourquoi  me détestes-tu tant ? Il maugréa, laissant couler des larmes de tristesse, lui qui était conscient de la signification de ce toute soudaine visite de la part de son frère, il était le prochain victime.

_ Tu es une honte pour la famille, répliqua-t-il avec mépris et plein de rancune. J'entendais de soudaine voix  à chaque fois que je te voyais grimacer comme une gonzesse. Des voix qui me disait " regarde cette mauviette, il est beaucoup plus féminine que ces sœurs, tu le déteste n'est pas", ajouta le frère.

Ayant entendu ces mots je compris l'orientation de leur discussion,  je jeta alors un regard précis sur l'homme en question, en contournant mes yeux sur toutes les parties de son corps. Il avait de gros yeux, critère qui rendait son regard vraiment doux et innocent, barbe et moustache  hirsute rendait quasiment invisible sa bouche . Il s'était dressé en tenue traditionnelle sénégalaise, et puis d'un petit bonnet, combinait le tout lui donner l'air d'un Djihadiste. Puis je tournais mon attention vers son petit frère, il était comme une mauviette, j'affirme et étaient totalement différents de grand son frère. Contrairement à lui, il était élancé, brun clair, mince, il n'avait pas de moustache, ni de barbe et voir ces manières je pouvais en dédier qu'il aimait Barbie plus que Raymond Redinton et Wally seck plus que Youssou N'Dour.

_ Et puis, il y a eu ce jour où, lorsque j'étais sur mon insta, je vis ce reel où tu faisait ce challenge, dansant comme une princesse. Les voix de ma tête ont changés alors de tonalité, ils sont devenus beaucoup plus agressifs, sauvages et exigeantes, elles ont commencé à me réclamer ton sang, ils t'en voulaient à mort. C'était un message de la part de nos ancêtres, tu les faisait honte. Et depuis j'ai perdu contrôle de mon être, je ne pouvais plus me concentrer dans mon travail, je faisais des erreurs et des erreurs, ce qui fut l'objet de mon licenciement à l'hôpital où je travaillais. Ceci pouvais justifier ma haine envers toi, mais un autre  détail m'a vraiment poussé à l'acte, c'est ce fameux Reel pour qui tu es devenu à la une des discussions du quartier, ce vidéo où tu montrait au grand public ton orientation sexuelle se permettant de se maquiller et se dresser en fille. S'exclama-t-il, le voir il méprisait vraiment son frère, il se tut un moment puis reprit.

_ As-tu pensé au conséquence de tes actes? As-tu pensé à la réputation de la famille et surtout à papa, l'homme le plus respecté de la ville, il est l'Imâm de la mosquée tu t'en rendre compte. Il cria de toute force, étant emporté par la colère, ces veines se traçaient une à une, faisant un dessin sur son visage, puis ces yeux rouges ressemblaient à celui d'une bête sauvage affamée, il ajouta. Oui dès lors, mes amis de la confrérie qui éprouvaient un très grand respect pour moi et qui s'ecrasaient devant ma face  rien qu'en me voyant, ne me considéraient plus, ils me pointaient du doigt et se permettaient même d'hausser le ton sur moi. T'as vu les conséquences de tes actes, frérot ou soeurette tu préfères je t'appelle comment. Il ajouta avec calme, il a repris le contrôle de ses sentiments en déchaînant sa colère sur son petit frère, qui était abattu et attristé par les révélations que son grand frère venait de faire.

_ Oui je regrette, et j'aurais aimé être la personne que tout le monde souhaitaient que je sois. D'ailleurs c'est ce que j'ai fait durant toute mes années d'existence, essayé de vous plaire et à tout le monde. Et je me suis soudain rendus compte que je ne vivais pas ma vie, mais votre vie, à toi, papa et tout ceux qui souhaitait me voir ainsi. Et les seuls moments que je me suis senti moi-même était ces moments que tu méprise tant. Oui ces quelques moments valait plus que ces 15 ans perdu de ma vie. Il se tu, puis dit à nouveau, te voyant tu vivais la vie de tes rêves, avoir des disciples sous tes pieds qui ne te refuseront rien, être respecté, entouré et élevé. Ce que tu aimais le plus c'est qu'on chante tes éloges et ta ligné. Oui tu vivais ta vie et le seul qui n'existait pas, était moi. Il termina son discours avec un léger soupire, lui aussi avait des choses à révéler et le fait de les avoir évacués aujourd'hui, l'a permis de se  libérer d'un poids qui pesait lourd sur sa conscience.

ANITA~ Une Vie D'enfer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant