ANITA~ Une Vie D'enfer

Pacte

- ANITA:

_ Alors tu comptes déjà partir, ma fille chérie? Dit grand-mère, la mère de mon père, d'un air grave triste.

Devoir nous acquitter, l'attristée vraiment, puisqu'au cours de ces six derniers mois, nous avons étés de très grande complice.

Il faisait déjà nuit et la pluie n'arrêtait pas d'invoquer d'acharner grincement de tonnerre, après un petit passage de Monsieur foudre.

Je venais de passer la journée entière dans le marigot, à laver et à sécher mes habits.
Pratique que je considérai à mes tout début comme archaïque et démodée, je n'arrivais pas en effet à croire que battre ces habits contre de l'eau pouvait les rendre beaucoup plus propre. Mais au fur du temps, j'ai fini par comprendre que cette technique était d'une efficacité redoutable, pas besoin de détergent, rien que de l'eau, un effort physique et ces propres.

Notre village se situait en haut d'une colline, et le marigot était à presque deux cents mètres de là, si l'on optait pour le raccourci, une dangereuse descente d'une trentaine de mètres de profondeur, qui fut trembler mon corps à première vue et plus d'un kilomètre, si l'on optait pour le sentier, une longue distance que je choisis à mes premiers instants de mon séjour.

En revanche, j'ai due plus tard changer d'option, vu que à chaque fois que je m'y rendais avec mes amies, j'étais presque la seule à contourner, ce qui me prennais un bon bout de temps.
Je m'efforcai alors de les suivre, technique qui n'était pas si difficile, il suffisait juste de bien fixer les pieds contre les herbes et de fléchir les genoux, tout en gardant un certain degré d'inclinaison du corps vers l'arrière, à la descente.
En revanche, la montée était beaucoup plus facile, il était pareille à arpenter les escaliers.

Un choix qui a failli me coûter la vie et la cause de ma chute, je pouvais le décrire en un mot, la peur. m
Mon corps ne répondait plus à mes sens, à dix mètres, je ne pouvais plus me tenir debout, je décidai de m'asseoir et de glisser tout doucement, chose que je regrettai plus tard, puisque mon corps se mouvait à une vitesse incontrôlable. Je me vis jongler comme un ballon gonflable, puis rouler sur l'herbe pour atterrir par miracle debout juste en bas de la colline, je fus alors victime d'acharner moquerie malgré mon statut d'étranger, moi qui me retrouvai presque en short, la pagne que j'avais attaché m'avait trahi au premier instant de ma chute.
je jura de plus jamais y remettre les pieds, que dalle.

En dehors d'être le lieu parfait pour laver ces habits, il était aussi l'endroit favoris des femmes.

La seule corvée que l'on faisait le sourire aux lèvres.
Toutes les jeunes filles y rassemblait, partageant en toute gaieté nos folies de la nuit d'hier avec les prétendants.
Mais n'empêchait, on y soulignait la présence des clans et des petites groupes d'hostilité, les uns partageant le même homme et les autres se concourant de titre de la plus jolie femme du village, une beauté naturelle qu'elles ne devaient rien à envier à celles de la ville, une noirceur limpide, très éclatante au touché de l'eau, des tresses hyper simple, un sourire super naturelle. Et moi, quel rôle jouais-je au milieu de ce cirque, j'étais celle que tout le monde voulait avoir dans son équipe, aujourd'hui par-ci et demain par-là, elles étaient tous super sympa avec moi, c'était ça l'avantage d'être une étrangère dans ce type de village et puis d'abriter chez soi le plus beau mec de toute la contrée.

_ T'as vu juste mamie, je dois rentrer, répondis-je pendant que je pliai mes habits, je les avais éparpillés dans le lit, en même temps que le sac de voyage. Et de l'autre côté scintillait la bougie qui dès fois, j'en profitai pour jouer le jeu des signes avec mes doigts, dessinant dans les parois du mur un chien, un oiseau, un canard ect.

_ Quoi t'en as déjà assez de ce village ? Repris grand-mère, voulant en effet connaître le raison de ce si subite changement d'attitude.

_ Aucunement une question d'aisance,  mais de règlement de compte, dis-je pour calmer sa curiosité.